Déclaration : le GPS exige au régime RHDP la fin des détournements de fonds

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Le samedi 12 octobre 2024, à l’occasion de sa réunion ordinaire, le Cadre restreint de Générations et Peuples Solidaires (GPS) a procédé à une analyse de l’actualité socio-politique internationale et nationale. L’analyse de la thématique « De la 𝐜𝐨𝐫𝐫𝐮𝐩𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐧𝐝é𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐂ô𝐭𝐞 𝐝𝐈𝐯𝐨𝐢𝐫𝐞 : 𝐜𝐚𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐜𝐫𝐞𝐭𝐬 𝐝𝐞 𝐬𝐜𝐚𝐧𝐝𝐚𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐮𝐥𝐭𝐢𝐩𝐥𝐞𝐬 » a été d’un intérêt particulier pour mettre en lumière la mal gouvernance et les nombreux cas de détournements de fonds qui ont atteint des proportions devenues endémiques sous le régime d’Alassane Ouattara. 

 

𝐃É𝐂𝐋𝐀𝐑𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐍° 𝟎𝟏𝟑 𝐃𝐄 𝐆É𝐍É𝐑𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍𝐒 𝐄𝐓 𝐏𝐄𝐔𝐏𝐋𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐋𝐈𝐃𝐀𝐈𝐑𝐄𝐒 (𝐆𝐏𝐒) 𝐑𝐄𝐋𝐀𝐓𝐈𝐕𝐄 À 𝐋𝐀 𝐕𝐈𝐄 𝐃𝐄 𝐋𝐀 𝐍𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍 – 15 octobre 2024

Il y a quelques jours, la Côte d’Ivoire bruissait de rumeurs ou d’informations faisant état d’un détournement de fonds à la SODEXAM, une société d’État, portant sur des montants mirobolants de l’ordre du milliard de francs CFA. Encore un autre cas de détournement de deniers publics. Comme à l’accoutumée, quelques agents d’exécution ont été interpellés, laissant les vrais commanditaires et bénéficiaires vaquer à leurs habituelles occupations.

Depuis plus d’une décennie de règne, le pouvoir RHDP a habitué la communauté nationale et internationale à des scandales financiers dans presque tous les secteurs d’activité publics. Fait notable, tous ces scandales sont l’œuvre de hauts responsables de l’État et caciques du parti au pouvoir. Pour les besoins de cette déclaration, nous citerons quelques-uns des scandales les plus emblématiques, soit en raison du positionnement politique des auteurs, soit en raison des montants en jeu :

– Programme Présidentiel d’Urgence (PPU) : détournement de plus de 412 milliards de francs CFA.

– Fonds de stabilisation du cacao : détournement de 326 milliards de francs CFA.

– Direction générale des impôts : détournement de plus de 400 milliards de francs CFA.

– GESTOCI : mauvaise gestion entraînant une perte de 1 000 milliards de francs CFA.

– Fonds d’Entretien Routier (FER) : détournement de 35 milliards de francs CFA.

– Cartes nationales d’identité : plus de 460 milliards de francs CFA décaissés sans délivrance desdites cartes.

Ces montants détournés sont colossaux et auraient pu financer des projets d’infrastructures critiques, tels que la construction d’hôpitaux, d’écoles ou de routes pour améliorer les conditions de vie des Ivoiriens. Cependant, ils ont été siphonnés par des responsables corrompus du parti au pouvoir ou par des membres du clan Ouattara. La liste des scandales financiers de ce régime est longue, voire kilométrique. Tous les auteurs de ces malversations ont connu une promotion ou ont été simplement recyclés dans d’autres secteurs d’activité publique. Cette situation est d’autant plus alarmante que tous ces scandales interviennent dans un mutisme total, tant des autorités étatiques que des populations qui sont à la fois impuissantes et parfois admiratrices de leurs auteurs.

Face aux conséquences socio-économiques désastreuses de cette situation, GPS se sent interpellé et interpelle à un double niveau.

– Corruption et impunité : une caractéristique intrinsèque du régime RHDP

Le problème fondamental n’est pas le manque d’organes de transparence, mais plutôt leur détournement de leur mission première en Côte d’Ivoire.

En effet, ces structures existent sur le papier, mais elles ont été systématiquement détournées de leur mission première par le régime RHDP. La corruption n’est pas une simple défaillance administrative ou un accident isolé. Elle est profondément enracinée dans l’ADN même de ce régime qui a choisi de se maintenir au pouvoir en utilisant des pratiques opaques et malhonnêtes, voire mafieuses.

Ainsi, les organismes censés veiller à la transparence et à la bonne gestion des affaires publiques ne sont que des façades. Le régime Ouattara les instrumentalise à des fins politiques, ce qui permet à la prévarication de prospérer sans aucune conséquence pour ses auteurs. La passivité coupable du régime RHDP face à ces manquements est, en réalité, une stratégie délibérée pour fidéliser et entretenir une clientèle politique en vue de maintenir à terme l’ordre établi et garantir l’impunité des élites corrompues. Cette putrescence institutionnelle systémique a atteint des proportions alarmantes, à tel point que même les enquêtes et audits qui pourraient potentiellement exposer ces pratiques illicites sont souvent bloqués ou biaisés. L’ADN du régime RHDP est marqué par une gouvernance à la périphérie de la légalité et c’est cette caractéristique intrinsèque qui rend les réformes inefficaces.

– Responsabilité du pouvoir RHDP

Il faut noter d’emblée qu’aucun pouvoir politique n’est à l’abri des faits de malversations financières. Cependant, c’est l’attitude et l’aptitude de désapprouver ces fléaux, puis de les combattre qui distingue les régimes à fort potentiel de transparence – donc vertueux – des régimes qui semblent s’accommoder de ces calamités, voire les encourager par une passivité coupable.

Au vu du rythme effréné des scandales financiers et des montants astronomiques en jeu, l’on peut affirmer sans ambages que le régime RHDP a opté pour un système de gouvernance à la périphérie de la légalité, de la morale et de la vertu dans la gestion des affaires publiques. La corruption est omniprésente et menace directement la stabilité du pays.

– Corruption : un fléau

Depuis l’avènement de M. Ouattara et de son parti, le RHDP, au pouvoir, les faits de détournement ont connu une croissance exponentielle. Tous les corps d’État sont touchés, et ce, malgré l’existence de divers outils législatifs censés réprimer ces pratiques. Plus alarmant encore, ces pratiques illégales se sont enracinées dans l’ensemble du corps social. Les rapports de nombreuses organisations internationales montrent à quel point cette concupiscence des acteurs du service public est devenue un cancer qui ronge notre société.

Selon l’ONG Transparency International, la Côte d’Ivoire est classée 87e sur 180 pays en 2023 en matière de perception de la corruption. GPS considère que ce fléau n’est plus seulement présent dans l’administration ivoirienne, mais qu’il est désormais endémique. Les secteurs les plus touchés incluent la défense, la sécurité, la santé, l’administration du territoire, la construction, le foncier, l’éducation et la formation.

Plus inquiétant encore, l’égalité des citoyens devant les concours de recrutement à la fonction publique a été rompue. Aujourd’hui, seuls ceux disposant de gros moyens financiers et ceux ayant un entourage haut placé peuvent espérer réussir ces concours. L’administration, colonne vertébrale de l’État, est ainsi affaiblie par des recrutements au rabais, menaçant l’équilibre de la société ivoirienne et créant un mécontentement grandissant parmi les citoyens.

– Conséquences sociales et économiques

L’impact social de la corruption est également visible. Incapables de faire face à cette situation, de nombreux jeunes ivoiriens choisissent la voie de l’immigration clandestine, bravant la mort en mer ou dans le désert pour tenter d’échapper à la misère. Le drame de Lampedusa en Italie est le triste reflet de cette désespérance.

Économiquement, elle freine les investissements étrangers, décourage les entrepreneurs locaux et alourdit les coûts des affaires, comme l’a souligné la Banque Mondiale dans son rapport « Doing Business 2020 ». En outre, un rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD) estime que la corruption coûte à l’économie ivoirienne plus de 300 milliards de francs CFA par an, affectant directement les infrastructures et les services sociaux.

Les conséquences sont doubles: la compétitivité des entreprises ivoiriennes est affaiblie par les coûts supplémentaires engendrés par ces abus, tandis que les populations en paient le prix final, littéralement, avec des produits inabordables pour la majorité des ménages.

– Détournements et passation de marchés publics

En parallèle à la corruption au sein de l’administration ivoirienne, une autre forme de concussion existe à un niveau plus élevé : la passation des marchés publics. Nombre de contrats d’importance nationale sont conclus de manière opaque, souvent en violation du Code des marchés publics par le biais de marchés de gré à gré, au détriment des appels d’offres transparents.

Bien que le Code des marchés publics prévoie des conditions spécifiques pour le recours au gré à gré, ces conditions sont souvent volontairement ignorées, entraînant une gestion discrétionnaire et corrompue. Le régime RHDP a, par exemple, attribué de nombreux contrats publics à des groupes étrangers sans transparence, privant ainsi les entreprises locales d’opportunités de se développer.

– Impunités des responsables

Un des éléments les plus préoccupants est l’impunité totale des responsables impliqués dans ces scandales. Aucun dirigeant épinglé n’a fait l’objet de poursuites judiciaires sérieuses. Les structures censées lutter contre ces pratiques mafieuses sont inefficaces ou pire, utilisées comme des outils de dissuasion sans réel effet. Le Pôle pénal économique et financier, créé en 2020 et censé juger ces crimes économiques, n’a pas eu d’impact tangible sur la réduction des malversations.

Cette impunité découle en partie de la concentration du pouvoir de nomination des hauts fonctionnaires entre les mains du chef de l’État, qui semble utiliser ce pouvoir discrétionnaire pour servir ses intérêts politiques et ceux de son entourage.

-Appels à l’action

Face à cette situation alarmante, GPS appelle le gouvernement ivoirien à faire de la lutte contre la pauvreté une priorité. Les politiques populistes et les opérations de marketing politique liées à la distribution des filets sociaux doivent être remplacées par de vraies réformes structurantes, pensées et mises en œuvre de manière professionnelle.

Nous demandons la mise en place d’un code de transparence de la vie publique pour moraliser la politique ivoirienne. Les détournements doivent cesser et le régime RHDP doit respecter les lois en vigueur pour mettre fin à ces fléaux qui compromettent une bonne gestion des finances publiques.

𝐃𝐮 𝐩𝐨𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐆𝐏𝐒 𝐞𝐧 𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐪𝐮’𝐚𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐣𝐮𝐬𝐭𝐢𝐜𝐞 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐥𝐞 𝐞𝐭 𝐥𝐚 𝐝é𝐦𝐨𝐜𝐫𝐚𝐭𝐢𝐞

En ces temps de bouleversements socio-politiques, le mouvement citoyen Générations et Peuples Solidaires (GPS) réaffirme sa détermination à défendre les principes fondamentaux qui guident notre engagement : la justice sociale, la démocratie et les droits humains. Face à la montée en puissance de la répression politique orchestrée par le régime en place, GPS se positionne comme un acteur résolu, fidèle à ses valeurs et à son devoir envers le peuple ivoirien.

La justice sociale et la lutte contre la dictature

Nous sommes témoins en Côte d’Ivoire d’une situation où les libertés fondamentales sont violées, où les voix dissidentes sont réduites au silence et où l’usage de la justice est détourné pour servir des intérêts autocratiques. Ce traitement arbitraire vise à museler toute opposition et GPS dénonce avec la plus grande fermeté l’autoritarisme d’Alassane Ouattara et de son régime.

Dans ce contexte, GPS se dresse comme un rempart contre l’injustice et la dictature. Nous nous engageons à défendre inlassablement les droits de ceux qui sont victimes de cette répression et de cette oppression. GPS est et restera un mouvement qui lutte pour la dignité de chaque citoyen, afin que la justice sociale ne soit plus un idéal lointain, mais une réalité pour tous.

-Un engagement résolu pour 2025

Notre horizon est clair : 2025 sera l’année de la transition démocratique. GPS, fort de son ancrage auprès du peuple ivoirien et de sa détermination à promouvoir les valeurs républicaines, s’engage à œuvrer pour un processus électoral transparent, équitable et inclusif. Nous serons à l’avant-garde de la lutte pour la justice et l’intégrité de ce processus, car il en va de l’avenir de notre nation. La démocratie, longtemps confisquée, doit être restaurée pour permettre à chaque citoyen de participer librement à la vie politique de notre pays.

Face à ces défis, GPS n’a qu’un seul objectif : œuvrer pour un avenir meilleur où règnent la justice et l’équité pour tous. Mais, cette lutte ne peut être menée sans vous, citoyens ivoiriens. Ensemble, nous devons résister aux forces de l’oppression et de la répression, car l’avenir de notre nation dépend de notre engagement collectif.

Un appel à l’unité nationale

Plus que jamais, nous avons besoin d’une unité nationale, au-delà des partis politiques et des divergences. C’est un combat pour l’avenir de tous les Ivoiriens, un combat que nous devons mener ensemble. L’unité est plus qu’un impératif : elle est la condition sine qua non pour garantir l’avenir de notre nation. Sans elle, le régime RHDP continuera à nous diviser pour régner et notre quête de justice, de liberté et de démocratie restera vaine. Les forces de la division ne doivent pas nous détourner de notre objectif commun : la construction d’une nation juste, prospère et démocratique.

Un appel à la résistance pacifique et à l’espoir

Les défis qui nous attendent sont nombreux, mais notre foi en une Côte d’Ivoire libre, démocratique et prospère est inébranlable. GPS s’engage à rester fidèle à son idéal de justice sociale, de paix et de respect des droits humains. L’histoire se souviendra de ceux qui se sont levés pour défendre la liberté et la justice.

Ensemble, nous écrirons une nouvelle page pour la Côte d’Ivoire, une page où chaque citoyen pourra vivre librement dans une nation réconciliée et prospère.

Ensemble, nous pouvons bâtir une nation des possibles où règnent l’équité et la justice.

Ensemble, nous devons résister aux forces de l’oppression et rétablir la démocratie.

Ensemble, nous devons nous préparer pour l’échéance électorale de 2025, car l’avenir de notre pays dépend de notre engagement collectif.

Vive la justice, vive la démocratie, vive la Côte d’Ivoire !

Fait le 15 octobre 2024

 Le Cadre restreint de Générations et Peuples Solidaires (GPS)

 

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