Crises multiformes au Sahel : Des universitaires nigériens s’impliquent dans la recherche de leur résolution

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NIAMEY, 25 Octobre 2021 – Des enseignants-chercheurs de l’Université Abdou Moumouni Dioffo de Niamey viennent de faire part de leur volonté d’apporter leur contribution à la prévention et la résolution des crises et conflits multiformes qui secouent les pays du Sahel.

Ils l’ont fait savoir lors d’une conférence publique organisée ce dimanche 24 Octobre 2021 à la Faculté des sciences et techniques à l’initiative du Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur Public (SYNASUP).
Autour du thème « Le Sahel : espace de crises et de conflits armés », cette conférence publique s’inscrit dans la perspective de la création d’un cadre de concertation et d’échanges entre le monde des intellectuels et les responsables politiques en prélude à une étude prospective sur la problématique, apprend-on.
La conférence a été animée par Dr Moussa Zangao, Chef du Département Sociologie à l’UAMD de Niamey. Dans son intervention, le conférencier a fait observer que l’espace sahélien est fragilisé par différents mouvements allant du « banditisme alimentaire » aux groupes se réclamant du djihadisme, en passant par des milices et des rebellions.
En effet, pas moins de quatre (4) groupes djihadistes et des petits groupes dits des katiba essaiment l’espace sahélien avec des incursions vers la côte, a souligné l’universitaire, notant l’entrecroisement des enjeux et la multiplicité des parties prenantes à la situation sécuritaire au sahel.
Au nombre des enjeux entretenant les foyers de tension dans la zone, Dr Zangaou a cité l’interconnexion entre le banditisme et le terrorisme, la mauvaise gouvernance en lien avec la corruption, les trafics de toutes sortes, la prolifération des armes et le potentiel minier et énergétique de l’espace.

des groupes terroristes sévissant au Sahel

« Le Sahel est le carrefour des bandits, des terroristes, des rebelles, des djihadistes et des groupes dits parallèles, sortes de complices internes », a-t-il déclaré, avant d’alerter sur la nécessité d’en prendre garde en ce que « nos territoires ne nous appartiendront plus ».
Dressant la typologie des crises, le conférencier a mis en exergue les causes naturelles (sècheresses, inondations, ennemis des cultures) ; territoriales (limite des frontières) ; identitaires en référence à une communauté ; économiques et politiques (post-électorales).
La présentation a été suivie de débats qui se sont focalisés sur les pistes de solutions dont l’implication des intellectuels, la satisfaction des demandes sociales, le renforcement des forces nationales et la remise en cause des accords de coopération militaire.
Les pays du Sahel, note-t-on en effet, sont en proie depuis plus d’une décennie à des conflits armés avec des niveaux d’atrocité inégalée entrainant des crises humanitaires et la fragilisation du tissu social et économique en lien avec l’abandon des zones de cultures et de pâturages et des infrastructures sociales.

KPM

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