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Avant la fin programmée de son pouvoir, Macky Sall est déterminé à conduire la démocratie sénégalaise à la casse. Et d’autorité, il a choisi de changer l’arbitre en plein jeu électoral.
À environ quatre mois du scrutin présidentiel du 25 février 2024, le chef de l’État sortant est repassé à l’offensive. Le 3 novembre 2023, il a brutalement viré Doudou Ndir, le président, et limogé tous les membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA).
Une nouvelle équipe, conduite par Abdoulaye Sylla, a pris, par décret, la relève. La Commission, dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière, contrôle et supervise l’ensemble des opérations électorales. C’est pourquoi ces décisions sont au relent de représailles.
En effet, en application de l’ordonnance du tribunal de Ziguinchor, la CENA a demandé, le 31 octobre, à la Direction générale des élections (DGE) de réinscrire l’opposant Ousmane Sonko sur les listes électorales.
C’est la bonne porte. La DGE est en charge de l’organisation des élections nationales et locales et assure l’établissement et la révision des listes électorales.
Le refus de cette direction du ministère de l’Intérieur a provoqué une crise entre les instances électorales du pays. Et Macky Sall a tranché dans le vif pour faire payer à l’équipe sortie son goût de l’autonomie.
Ainsi, la nouvelle sait qu’elle est condamnée à la docilité et faire de la CENA un organe godillot pour une seule raison: ouvrir le boulevard à Ousmane Ba, dauphin de Sall, et briser les ailes du paria Ousmane Sonko, en prison depuis le 31 juillet.
F. M. Bally
Ousmane Sonko et Macky Sall, le 24 mars 2020, à l’occasion de la rencontre de la République avec l’opposition (photo d’archives).
titre: la rédaction
Akondanews.net