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La rencontre organisée conjointement par le ministère des relations Extérieures et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés du 25 au 27 avril 2022 a pour objectif, de donner une réponse efficace à la problématique des déplacements forcés liés à la crise en Centrafrique.
C’est une première au niveau sous régional sur le continent africain. Les dirigeants des communautés économiques régionales du continent, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, les responsables des organisations Internationales, les bailleurs de fonds, acteurs au développement, société civile et représentants diplomatiques et consulaires se retrouvent autour des sept États concernés au premier chef par les déplacements forcés liés à la crise Centrafricaine.
Au 31 janvier 2022, environ 1,4 million de personnes étaient déplacées de force du fait de la crise en République centrafricaine, dont environ 734.100 réfugiés et demandeurs d’asile dans différents pays. Ces derniers se trouvent principalement au Cameroun (343.548 soit 46% de la population totale), en République Démocratique du Congo (RDC) (212.693), en République du Tchad (118.849), en République du Soudan (27.619), en République du Congo (28.940) et en République du Soudan du Sud (2.452). En outre, selon la Commission des mouvements de populations en RCA, environ 690.000 personnes sont toujours en situation de déplacement interne.
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Les différentes crises subies par la RCA, en particulier celle de 2013-2014, ont poussé de nombreux habitants à fuir. Malgré la mobilisation des autorités camerounaises et de la communauté internationale, la présence de populations réfugiées et déplacées (dans certaines communes plus nombreuses que les Camerounais) pèse sur les infrastructures (écoles, centres de santé), les ressources naturelles (bois, eau) et les activités économiques (agriculture, commerce) dans une région déjà fragile. Cette vulnérabilité provoque des stratégies d’adaptation négatives et des abus, en particulier sur les femmes.
Lire aussi: https://www.bbc.com/afrique/region-58664569
Pour limiter les conséquences négatives de cet afflux, l’aide Française au développement (AFD) renforce les mécanismes de gouvernance locale et de cohésion sociale dans les zones les plus vulnérables. L’objectif du projet est de contribuer au développement équilibré, simultané et durable des territoires touchés par les déplacements de populations issues de la crise centrafricaine en RCA (Mambéré-Kadeï) et au Cameroun (Kadey). Pour cela, il s’attache à renforcer la gouvernance locale (renforcement des capacités des autorités centrafricaines et camerounaises face aux déplacements forcés et des acteurs engagés dans le dialogue transfrontalier) et la cohésion sociale (mécanismes de gestion des conflits et des espaces, connaissance / application des droits, résilience psychosociale).
Il cherche également à redynamiser l’économie locale en améliorant l’offre de formations et de services financiers, et en soutenant la mise en œuvre de stratégies communales et intercommunales. Par ailleurs, il convient de noter que la pandémie de COVID-19 a généré des pressions additionnelles et des difficultés sur les personnes déplacées et leurs communautés hôtes; toute chose qui invite à une mobilisation indispensable et à la coordination des efforts entre les différents pays et principaux acteurs concernés en vue de trouver des solutions à la situation.
Pendant trois jours, le Cameroun, le Tchad, la République Démocratique du Congo, le Congo, le Soudan, le Soudan du Sud et même la RCA sont rassemblés à Yaoundé dans l’optique de trouver des solutions à ce problème qui constitue une menace à la paix et à la sécurité internationale. Les participants identifient les actions prioritaires à mettre en œuvre dans le cadre d’un plan d’action y afférent. Les experts travailleront lundi et mardi au cours des sessions techniques pour élaborer les stratégies et préparer la documentation nécessaire pour la conférence proprement dite de mercredi à l’issue de laquelle la « déclaration de Yaoundé» est attendue. Laquelle devrait servir de ligne directive dans le processus d’applicabilité des solutions identifiées et à mettre à exécution par les parties.
La rencontre favorisera aussi le partage d’expériences, de bonnes pratiques et permettra d’identifier des opportunités pour la mise en application plus effective du Pacte Mondial sur les Réfugiés (PMR) dans tous les pays touchés par la crise centrafricaine.
Yves Modeste NGUE
Akondanews.net