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Lettre ouverte à l’attention du porte-parole du gouvernement,
Gouvernement de Côte d’Ivoire
Présidence de la République de Côte d’Ivoire
Je me permets de vous adresser cette lettre ouverte pour exprimer mon point de vue concernant vos interventions, que je considère comme dépassées et déconnectées de la réalité.
Je suis prêt à participer à un débat public, bien que je doute que cela se produise, étant donné les différences significatives entre nos parcours professionnels, nos perspectives en matière de gouvernance, et notre respect des fonds publics.
Ces derniers temps, j’ai suivi avec consternation vos commentaires insensibles sur les situations malheureuses en Côte d’Ivoire. Votre attitude me paraît méprisante, hautaine, et bien en deçà des responsabilités que vous occupez. Vous semblez ignorer la réalité, ce qui rappelle que les personnes placées dans des postes inappropriés agissent de manière inappropriée. Comme l’a dit le philosophe allemand Wittgenstein, le respect constitue la base de notre civilisation.
Le terme « ministre » implique d’être au service du peuple, et non d’un individu ou d’un parti politique. Je ne vais pas vous donner un cours sur l’administration ici, car ce n’est pas le lieu approprié.
Je vous ai écouté parler des remarques de l’évêque de Daloa et président de la conférence épiscopale, qui a critiqué à juste titre la situation sociale et économique du pays, tout comme d’autres leaders religieux de différentes confessions l’ont fait. Vous semblez confondre militantisme et responsabilités gouvernementales, ainsi que le devoir de répondre de manière appropriée. Votre comportement envers le prélat m’a poussé à examiner votre CV, ce qui m’a permis de mieux comprendre vos agissements.
Votre récente déclaration sur le stade Ebimpé confirme mon point de vue : en tant que ministre de la communication et de l’économie numérique, vous êtes dépassé et vous vous discréditez vous-même. Vous avez déclaré « Je n’écoute pas les réseaux sociaux », ce qui vous disqualifie immédiatement pour votre poste et pour toute prise de parole publique. Je vous invite à prendre en compte l’importance des réseaux sociaux en Côte d’Ivoire et dans le monde. En tenant de tels propos dans votre position, vous montrez votre inaptitude à comprendre l’économie numérique et la communication. Savoir quand se taire est aussi important que savoir parler, surtout lorsque ce que vous avez à dire est moins pertinent que le silence.
Votre discours est en contradiction avec celui du président, des Ivoiriens et des hommes politiques qui reconnaissent l’importance des réseaux sociaux. Vous êtes comme le boucher qui vend de la viande sans se soucier de sa provenance.
Votre incapacité à comprendre et votre défense de la médiocrité sont décevantes. Vous démontrez que votre position découle du militantisme, et non de la volonté de servir le peuple ivoirien. Toute personne qui aime ce pays ne peut rester indifférente face à cette humiliation internationale.
Nous avons le droit et le devoir de questionner pourquoi un stade construit avec l’argent du citoyen est devenu impraticable après seulement 15 minutes de pluie, malgré un investissement de 163 milliards de FCFA. Nous avons le droit de demander des comptes. Nous ne vous avons pas élu, et nous n’attendons pas de réactions inappropriées de votre part. Soyez assuré que nous ne fondons aucune attente envers vous.
Rappelez-vous que l’argent public ne tombe pas du ciel, et que le peuple que vous servez saura un jour vous demander des comptes. Un ministre est un serviteur du peuple. Souvenez-vous-en.
Je ne vous salue pas.
Cordialement,
Ashanti Ngoran – Écrivain
Citoyen Ivoirien
14.09.2023
NDRL: Le titre est de la rédaction