Côte d’Ivoire / Présidentielle 2025 : Ahoua Don Mello confie sa candidature au peuple et appelle au dialogue national

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Alors que la liste des candidats éligibles à l’élection présidentielle d’octobre 2025 a été réduite à cinq noms par le Conseil constitutionnel, Ahoua Don Mello, l’un des candidats retenus, prend la parole. Dans une déclaration forte, il dénonce une instrumentalisation de la justice, rend hommage aux exclus du scrutin, et confie sa candidature à des figures emblématiques ainsi qu’au peuple ivoirien. Face à une « Côte d’Ivoire enceinte d’une crise », il lance un appel solennel au dialogue pour éviter le chaos et construire ensemble un avenir souverain et démocratique.

La Côte d’Ivoire s’achemine vers une élection présidentielle hautement clivante, prévue le 25 octobre 2025. Sur les soixante candidatures initialement déposées, seules cinq ont été validées par le Conseil constitutionnel, selon la liste définitive publiée le 8 septembre. Parmi les recalés figurent des poids lourds de la politique ivoirienne : l’ancien président Laurent Gbagbo, l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan, ou encore l’ancien ministre Tidjane Thiam.

Ahoua Don Mello, candidat indépendant et vice-président de l’Alliance Internationale des BRICS, fait partie des cinq candidats retenus. Dans une déclaration rendue publique, il commence par remercier ses soutiens et les collecteurs de parrainages qui ont « travaillé sans relâche » pour franchir les « nombreux pièges » du processus. Mais son ton devient rapidement critique à l’égard des institutions.

Il dénonce une « instrumentalisation de la justice » dans un contexte de « parti-Etat », qu’il identifie comme la cause majeure de l’exclusion de ses concurrents. Un résultat qui, selon lui, « laisse un goût amer sur le jeu démocratique » et illustre l’éloignement croissant entre multipartisme et démocratie depuis 2011.

Un choix difficile : résignation ou bataille ?

Partagé entre la « résignation, en solidarité avec les grands exclus, et la bataille dans les urnes », M. Don Mello explique avoir choisi de « confier sa candidature » à trois personnalités incontournables de la scène politique ivoirienne, dont l’avis sera « déterminant » pour la suite de sa campagne :

· Laurent Gbagbo, présenté comme « le père du multipartisme ».

· Tidjane Thiam, avec qui il partage un profil et une vision du développement technique du pays.

· Pascal Affi N’Guessan, son « grand frère ».

Au-delà de ces figures, le candidat souverainiste et panafricaniste étend cette consultation à l’ensemble du peuple ivoirien. Dans un second texte, il s’adresse directement aux « paysans, commerçants, artisans, chômeurs, étudiants, chefs traditionnels et religieux », ainsi qu’aux « victimes de l’exclusion » et aux « nombreux prisonniers politiques ».

Un avertissement sur les risques de crise et un appel au dialogue

Ingénieur de formation, Ahoua Don Mello adopte une posture d’analyste pour alerter sur les risques de déchirement national. S’appuyant sur l’histoire récente du pays, il oppose l’« affrontement dans les urnes », qui a selon lui « toujours donné la victoire du peuple », à l’« affrontement hors des urnes » (2002, 2004, 2010-2011), soutenu par « l’hégémonie occidentale », qui a renversé la situation en faveur du pouvoir actuel.

« La Côte d’Ivoire est enceinte d’une crise », assène-t-il, reprenant une expression utilisée par feu le président Henri Konan Bédié. Il met en garde contre un « accouchement aux conséquences imprévisibles » et appelle de toute urgence au dialogue pour « rassembler toutes nos forces pour l’intérêt supérieur de l’unité nationale ».

La double transition : démocratie et souveraineté

Pour Don Mello, l’enjeu dépasse la simple alternance. Il s’agit d’opérer une « double transition vers la démocratie et la souveraineté » face à un « régime hyper-présidentialiste » qui « dévore l’indépendance des Institutions ». Il affirme détenir l’expertise technique pour contrer les fraudes électorales, tout en prônant une refonte des relations avec le « monde hégémonique » sur une base gagnant-gagnant.

Le candidat conclut en lançant un vaste appel à la concertation, qu’il promet d’initier dès son retour de mission à l’étranger. Il place le choix final entre l’affrontement ou la bataille électorale entre les mains de « chaque citoyen, détenteur d’une parcelle de souveraineté ».

Alors que la campagne n’a pas encore officiellement débuté, la déclaration d’Ahoua Don Mello pose d’ores et déjà les bases d’une posture singulière : celle d’un candidat technicien, en dialogue avec les exclus du scrutin, qui se présente en rassembleur pour éviter à la Côte d’Ivoire de replonger dans le chaos et pour ouvrir la voie à une nouvelle ère de souveraineté et de panafricanisme.

Abossia de Ferké

Akondanews.net

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