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Dans la soirée du lundi 7 juin dernier, le nord-est de la Côte d’Ivoire à la frontière avec le Burkina-Faso a essuyé une attaque terroriste, tuant un soldat ivoirien selon un bilan provisoire livré par le communiqué du chef d’état major général des armées (CEMGA), le général Lassina Doumbia.
Aux alentours de 21H (Heure locale GMT) le lundi 7 juin dernier, des présumés djiadistes ont attaqué la localité de Tougbo, située dans le département de Bouna et frontalière du Burkina-Faso. D’une violence inouïe, les échanges de tirs ont duré pendant des heures et ont causé la mort d’un soldat ivoirien.
Selon le communiqué signé du chef d’état major général des armées, le général Lassina Doumbia, « Le détachement des Forces armées de Côte d’Ivoire prédéployé sur les lieux a immédiatement réagi et repoussé l’ennemi », ajoute le communiqué, qui précise que « le bilan provisoire fait état d’un soldat ivoirien mort des suites de ses blessures ». « Aucune victime civile n’est à déplorer », affirme l’état-major.
« Les opérations militaires de ratissage » pour retrouver les assaillants » se poursuivent sur le terrain avec l’arrivée de renforts dépêchés dans la zone », ajoute la même source.
En effet, cette attaque est la troisième qui intervient dans la partie septentrionale de la Côte d’Ivoire et porte à quatre le nombre d’attaques terroristes enregistrées par ce pays qui suit attentivement la montée en puissance du terrorisme dans certains pays limitrophes comme le Burkina-Faso et le Mali, mais qui reste tout de même vigilant à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières.
Si plusieurs attentats ont déjà été déjoués grâce à la collaboration des services de renseignements ivoirien, malien, burkinabè et français, selon des sources sécuritaires ivoiriennes et françaises, la menace djiadiste localisée au nord et au nord-est du pays reste permanente avec les tentatives d’incursion des terroristes dans le Parc national de la Comoé en un peu plus de deux mois après l’attaque de Tehini.
En fait, l’attaque du lundi dernier intervient peu avant l’inauguration prévue jeudi par le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) à Jacqueville, près d’Abidjan. Cette académie doit notamment former, en collaboration avec plusieurs pays dont la France, des cadres de la lutte « antiterroriste » venus en particulier des pays ouest-africains les plus affectés par la violence jihadiste.
Il faut noter que ce projet est né de la volonté commune des présidents Macron et Ouattara qui ont officialisé le 30 avril 2017 leur volonté de créer une académie internationale dédiée à la lutte contre le terrorisme en réponse à la volonté de nombreux pays d’Afrique de développer des capacités de lutte antiterroristes.

En réalité, l’AILCT se veut un instrument de stabilité politique et de développement économique durable pour une Afrique où la sécurité et la stabilité sont devenues une question globale face à un terrorisme international dont l’action se situe justement à un niveau local et restreint contre un ennemi commun, souvent sous l’impulsion d’un leader charismatique justifiant sa « terreur » par des philosophies religieuses.
Aujourd’hui, le terrorisme présente une situation très difficile à anticiper et à contre-attaquer si bien que les Etats africains comme le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Mali apparaissent comme faible avec quelques cas d’effondrement partiel ou total de leurs piliers socio-économiques et sécuritaires. En témoignent donc, les dernières attaques terroristes survenues au Burkina-Faso, à Solhan faisant 160 morts et en Côte d’Ivoire, dans le département de Bouna avec un bilan provisoire d’un soldat tué.
Et pourtant, la lutte contre le terrorisme en afrique de l’ouest et dans la bande Sahélo-Saharienne, essentiellement portée par des actions militaires, trouve en partie une solution résidant dans la lutte contre la pauvreté et le chômage. Lesquels maux qui malheureusement perdurent et sapent toute collaboration entre les forces gouvernementales et les populations fortement amadouées par les cellules terroristes disséminées tout au long du golf de guinée et du lac tchad.
Dès lors, la prochaine de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) à Jacqueville en Côte d’Ivoire saura t-elle apporter de réelles solutions à l’éradication du terrorisme en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire ? Encore, la Côte d’Ivoire réussira t-elle à contenir pour longtemps le terrorisme qui avance de façon asymétrique ?
Adingra Ossei