Lecteur Audio
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Ouattara ouvre la boîte de Pandore des ambassades avec un audit exemptant les représentations diplomatiques de Genève, Paris, Washington et celle auprès des Nations unies à New York. Au moment où la nomination de l’époux de la ministre des affaires étrangères défraie les chroniques.
La présidence ivoirienne planche sur un vaste audit de ses représentations diplomatiques à l’étranger. Cette décision intervient après le signalement d’importants problèmes de gouvernance au sein de plus d’une dizaine d’entre elles.
Après les entreprises publiques, c’est au tour des ambassades d’être passées au crible. Selon nos informations, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, doit en effet initier tout prochainement un vaste audit des chancelleries ivoiriennes à l’étranger. La mission sera confiée à la Direction générale du trésor et de la comptabilité publique (DGTCP).
L’opération fait suite à de nombreux « dysfonctionnements » signalés à la présidence et au ministère des affaires étrangères, dirigé par Kandia Camara. En cause : un « manque de transparence » dans la gestion des fonds alloués aux ambassades. Au total, plus d’une dizaine de chancelleries sont concernées. Autre motif d’inquiétude pour la présidence ivoirienne : le mélange entre diplomatie et affaires. Certains ambassadeurs ivoiriens ont profité de leur position pour devenir de puissants agents d’affaires à Abidjan pour le compte de sociétés privées implantées dans leurs pays d’accréditation. D’autres sont actifs dans l’import-export, en profitant de leur exemption de droits et taxes de douanes.
Le cas de l’ambassade ivoirienne à Rome
Ce sont en particulier les dérives constatées en Italie qui ont poussé la présidence à diligenter cette enquête. En juin, la gestion de la chancellerie à Rome par l’ambassadeur en poste, Samuel Ouattara, a été épinglée par une mission de la Paierie générale des services
généraux des administrations publiques de la DGTCP, dépêchée depuis Abidjan. Dans son rapport, cette dernière a relevé d’importants problèmes de gouvernance dans la gestion des fonds de la chancellerie. Les auditeurs avaient reproché à l’ambassade la signature d’un contrat de gré à gré avec un cabinet juridique local.
Dans une note de trois pages, adressée à la présidence ivoirienne et au ministère des affaires étrangères, et consultée par Africa Intelligence, Samuel Ouattara s’est défendu de toute mauvaise gestion, remettant en cause les conclusions du rapport d’inspection. Le dossier n’a toujours pas été tranché par la cheffe de la diplomatie ivoirienne Kandia Camara.
Une poignée de représentations diplomatiques ne sont pas concernées par cet audit : celles de Genève, Paris, Washington et celle auprès des Nations unies à New York.
Africa intelligence
Akondanews.net