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En marge de la cérémonie de clôture de la première session ordinaire de l’Assemblée nationale, le Groupe parlementaire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) a opté pour une posture de protestation en boycottant l’événement. Un geste fort destiné à exprimer son « indignation » face à ce qu’il considère comme une marginalisation persistante du dialogue politique par le pouvoir en place.
Dans une déclaration rendue publique ce lundi 30 juin 2025 dont akondanews.net a reçu copie, les députés du plus ancien parti politique ivoirien dénoncent « le mépris et l’indifférence du pouvoir » à initier des discussions franches avec les partis politiques et la société civile. Des échanges pourtant, selon eux, indispensables à l’organisation d’un scrutin présidentiel « crédible, transparent et inclusif » en octobre prochain.
« Le refus catégorique du pouvoir de répondre favorablement aux appels au dialogue politique et à la réforme institutionnelle formulés par les partis politiques et la société civile est inacceptable », fustige le texte, qui appelle à une réforme en profondeur de la Commission électorale indépendante (CEI), à la révision de la liste électorale de 2025, ainsi qu’à la réintégration des leaders politiques radiés.
Parmi les personnalités citées figurent le président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam, celui du PPA-CI Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé du COJEP et l’ancien Premier ministre Guillaume Soro. Le groupe parlementaire accuse également la CEI de « débordement de ses compétences » en exigeant l’inscription préalable sur la liste électorale pour valider les parrainages, une décision qu’il juge anticonstitutionnelle.
Le climat politique, qualifié de « dangereux », est aggravé, selon les parlementaires, par des actes d’intimidation, des tentatives d’enlèvement et l’arrestation de plusieurs acteurs politiques en raison de leurs opinions. Ont notamment été évoqués : Innocent Yao, président de la JPDCI rurale, le communicateur surnommé « Macron 1er », et Joël N’Guessan, ancien ministre des Droits de l’Homme.
À quatre mois de l’élection présidentielle, le PDCI-RDA estime qu’ »aucune lueur d’espoir pour un dialogue politique inclusif ne se profile à l’horizon », évoquant des « risques d’implosion de la nation » et d’instabilité régionale.
Face à ce contexte préoccupant, le groupe parlementaire appelle la communauté nationale et internationale à se mobiliser pour accompagner le pays dans une « sortie de crise urgente par le dialogue », exhortant le président Alassane Ouattara à « prendre les décisions urgentes qui s’imposent pour une paix durable ».
Serge Kpan, Correspondant à Abidjan
Akondanews.net