Côte d’Ivoire : Le dépôt de candidature du président Ouattara a perturbé la mobilité urbaine à Abidjan

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La journée du mardi 26 août 2025 restera marquée à Abidjan par un événement à double impact : politique d’une part, et socio-économique de l’autre. L’annonce du dépôt de candidature du président Alassane Ouattara pour l’élection présidentielle d’octobre prochain a donné lieu à une vaste mobilisation du parti au pouvoir, le RHDP, dont les conséquences ont fortement affecté la circulation dans la capitale économique.

Dès les premières heures de la matinée, de nombreux Abidjanais ont constaté une paralysie partielle du système de transport urbain. Selon plusieurs témoignages recueillis par Akondanews.net , de nombreux bus auraient été réquisitionnés pour convoyer des militants vers le siège de la Commission Électorale Indépendante (CEI) à Cocody, où la candidature du chef de l’État devait être officiellement déposée.

« Depuis 4h du matin, je suis à l’arrêt de bus et il n’y a aucun véhicule. Pendant ce temps, les ‘gbaka’ (minicars) exigent des tarifs excessifs pour nous déplacer. On nous dit que les bus sont utilisés pour convoyer les militants du RHDP », confie AD, un jeune étudiant visiblement épuisé par l’attente.

Même frustration chez Koné Assita, commerçante à Adjamé, pour qui cette mobilisation exceptionnelle soulève des inquiétudes : « Si tous les candidats font ça, on ne pourra plus circuler. C’est malheureux pour nous qui vivons du commerce au quotidien. »

Cette situation relance le débat sur l’utilisation des moyens de transport publics à des fins politiques, surtout en pleine période électorale. Elle interroge aussi sur la nécessité pour les autorités d’assurer un équilibre entre les impératifs politiques et les droits fondamentaux des citoyens, notamment celui de se déplacer librement.

Du côté du RHDP, la démonstration de force semble assumée. Des convois ont été annoncés par plusieurs cadres, dont le maire de Yopougon, Adama Bictogo, pour accompagner symboliquement leur leader à la CEI. Ce geste, bien que légitime sur le plan politique, pose toutefois des questions sur l’impact logistique et économique d’une telle mobilisation en semaine.

Alors que la campagne électorale s’annonce intense, ce premier signal met en lumière l’enjeu de responsabilité des partis politiques face aux réalités quotidiennes des populations. Dans un contexte où la stabilité sociale est cruciale, concilier engagement partisan et respect des usagers demeure un impératif.

Serge Kpan, Correspondant à Abidjan

Akondanews.net

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