Lecteur Audio
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Le porte-parole du Gouvernement ivoirien Amadou Coulibaly a au cours d’une conférence de presse à Abidjan annoncé que le Chef de l’Etat Alassane Ouattara invite son prédécesseur Laurent Gbagbo le 27 juillet prochain au palais présidentiel.
Alors que rien ne présageait d’une éventuelle rencontre entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, à la lumière des relations fortement tendues entre les deux leaders politiques du marigot politique ivoirien depuis 2010, l’annonce du porte parole du Gouvernement ivoirien Amadou Coulibaly, intervient dans un contexte ou les joutes verbales ont refait surface suite aux propos tenus par l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo à Daoukro où, il a séjourné dernièrement au cours d’une visite au président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié.
Revenu au bercail depuis le 17 juin dernier après son acquittement par la CPI à la suite d’un long procès pour des charges pour crime contre l’humanité, Laurent Gbagbo qui a remporté son procès, continue de réclamer sa victoire aux élections présidentielles de 2010 avant d’exiger que la vérité soit connue concernant les auteurs des 3000 morts survenus au cours de la crise post-électorale.
Evoquant la question de la réconciliation nationale, Laurent Gbagbo a déclaré depuis Daoukro les 10 et 11 juillet dernier qu’« Il faut se dire les vérités au moment où il faut se les dire, il faut se dire les vérités qui soignent, pour guérir, pas comme des bravades qui peuvent blesser » avant d’indiquer que le non respect des textes fondamentaux qui régissent le fonctionnement des Etats est une cause des crises électorales.« Si on ne veut pas que le pays brûle, on doit respecter ce qui est écrit », dit-il en évoquant la Constitution de 2016.
A la vérité, la crise post-électorale de 2010 en Côte d’Ivoire a profondément laissé un pays divisé où les ivoiriens continuent de se regarder en chien de faïence en dépit de la mise en place d’un ministère chargé de la réconciliation nationale ainsi que de différents organismes chargés de créer le dialogue, le pardon et la réconciliation entre les ivoiriens.
Le retour de Laurent Gbagbo en terre ivoirienne pour ses partisans s’inscrit dans le cadre de la réconciliation nationale, et c’est à juste titre qu’il a qualifié sa visite au président Henri Konan Bédié d’acte de reconnaissance et de réconciliation.
Pour le porte- parole du Gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly « Il existe un dialogue qui a commencé avec le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, qui s’est poursuivi avec le Premier ministre Hamed Bakayoko et qui se poursuit avec le Premier ministre Achi, a-t-il affirmé. Vous vous souvenez toutes les réunions qu’il y a eu pour préparer le retour de Laurent Gbagbo. Il n’y a jamais eu d’interruption du dialogue dans notre pays et il se poursuivra parce que telle est la volonté du gouvernement ». En d’autres termes, à la lumière des dires du porte-parole du Gouvernement ivoirien, l’administration Ouattara travaille fortement à l’effectivité de la réconciliation nationale.
Partageant le projet de réconciliation nationale des présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, le Chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a indiqué en substance le mardi dernier à l’occasion de la célébration de l’Aïd el-Adha, connue sous le nom de la Tabaski « Que les étapes qui ont été entreprises pour la cohésion sociale, pour la réconciliation puissent continuer de se renforcer. Que la Côte d’Ivoire continue de vivre en paix ».
La rencontre tant attendue des deux protagonistes de la crise post-électorale de 2010, apaisera t-elle les tensions pour une réconciliation vraie et effective en Côte d’Ivoire ?
Adingra OSSEI