CÔTE D’IVOIRE : Lancement des états généraux de l’éducation et de l’alphabétisation pour une école d’excellence

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Les états généraux de l’éducation et de l’alphabétisation de l’école ivoirienne sont officiellement ouverts depuis le lundi 19 juillet dernier, en présence du Premier Ministre ivoirien Patrick Achi et de la Directrice générale adjointe de l’Unesco chargée de l’éducation, Mme Stefania Giannini. Ils s’étendront sur six mois et enregistreront plusieurs étapes devant aboutir à la capitalisation de résolutions prévues en mars 2022.

Dans le souci d’assainir l’école ivoirienne et la rendre compétitive, la Ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, Mariatou Koné a dès sa prise de fonction annoncé la tenue des états généraux de l’éducation et de l’alphabétisation au regard des mauvaises performances enregistrées ces dix dernières années par le système éducatif ivoirien jugé désuète et en perte de prestige par bon nombre d’ivoiriens et des spécialistes de la question.

Selon le dernier rapport du Programme d’analyse des systèmes éducatifs de la  Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (PASEC2) 2019-2020,  en Côte d’Ivoire, 59.5 % des élèves en fin de cycle primaire n’ont pas le niveau attendu en lecture, et 82.8 % en mathématiques. Aussi, ledit rapport indique que la côte d’Ivoire occupe l’avant dernière place du classement du meilleur système éducatif en Afrique subsaharienne derrière le Bénin et le Niger. Lequel rapport, a soulevé des interrogations au sein de la population ivoirienne et ouvert de vifs débats quant à l’assainissement de l’école ivoirienne.

Lancement des états généraux de l’école ivoirienne

Face à la « descente aux enfers » de l’école ivoirienne, le ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation entend à travers les états généraux qu’il organise, apporter une solution durable, consensuelle et contextuelle autour des principes directeurs tels que la capitalisation des acquis avec la prise en compte des outils existants en matière d’éducation. Les documents de référence existants,  la démarche verticale, de la base vers le sommet, les concertations sincères et franches guidées par l’intérêt général, une démarche inclusive et participative et prospective.

En d’autres termes, ces assises réunissent tous les acteurs et partenaires du système éducatif ivoirien pour porter un regard sur le système actuel, au regard des lacunes existantes et recueillir, à la lumière des obstacles réels en matière d’éducation, des propositions innovantes et consensuelles, pour construire une école de qualité.

C’est donc à juste titre que la ministre Mariatou Konéa indiqué qu’ “Il s’agira ainsi pour tous les acteurs et partenaires du système éducatif de s’accorder sur un diagnostic et faire des recommandations en vue d’une école performante’’.

Par ailleurs, pour le Premier Ministre ivoirien, Patrick Achi, ‘’Il nous faut courageusement, avec honnêteté et franchise, questionner le système, évaluer les rôles de toutes les  parties. Il s’agit plus globalement de formuler des recommandations en vue d’un meilleur positionnement de notre système éducatif ’’.

Même son de cloche chez la directrice générale Adjointe de l’UNESCO chargée de l’éducation, Stefania Giannini qui indique au lancement des EGEA que « Ces assises vont permettre de repenser le système éducatif, d’identifier les défis et de saisir les opportunités qui y sont liées, afin de parvenir à un système éducatif inclusif. Un système qui donnera la chance à tous les enfants de ce pays de jouir d’une éducation de qualité ».

En sus, pour le ministère, ces États généraux constituent une vitrine importante et une porte ouverte sur l’existence d’un nouveau contrat social autour de l’école ivoirienne. Ces assises qui mettront ensemble toutes les sensibilités des populations et des couches socio-professionnelles pour générer des solutions consensuelles profitables à l’école ivoirienne, sont aussi une opportunité de dialogue.

Il faut rappeler que les états généraux de l’éducation et de l’alphabétisation se déroulent en quatre phases.

La première phase concerne la préparation des EGEA avec notamment  l’élaboration et validation des Termes de référence (TDR) de la phase nationale, les consultations des institutions et des partenaires au développement, la validation du budget des EGEA, la prise de textes portant nomination des membres des organes, le lancement et la définition de la stratégie de communication.

 La seconde phase se concentre sur les consultations des parties prenantes avec la mise en place d’une plateforme numérique destinée au grand public, l’organisation des concertations missions préparatoires dans les régions et district, la tenue de rencontres publiques et des entretiens avec les institutions nationales, internationales et des personnes ressources. Ces consultations seront sanctionnées par les productions des rapports des concertations régionales, de districts, des rencontres publiques et des entretiens, puis de la consolidation et  la validation de ces  rapports.

La  troisième phase est dédiée à l’organisation des journées nationales de l’éducation.

La quatrième phase quant à elle, se consacre à la capitalisation et pérennisation des recommandations à travers l’élaboration et validation du rapport général des EGEA, et validation des actes des ces assises.

En réalité, le système éducatif ivoirien souffre de plusieurs maux qui sapent sa compétitivité, a en croire les acteurs et partenaires du système éducatif ivoirien,  les programmes scolaires sont pauvres en contenu et ne sont en déphasage avec le marché de l’emploi. De plus, les écoles et universités sont saturées et la formation est au rabais, sans oublier les grèves intempestives liées aux conditions de travail et d’apprentissage des enseignants, des élèves et des étudiants.

La longue crise politico-militaire qu’a connue la Côte d’Ivoire a entrainé avec elle le bouleversement de l’échelle des valeurs et reste également une des principales raisons de l’affaissement du système éducatif ivoirien fortement soumis à des réajustements et à des programmes imposés par les partenaires au développement comme l’Unesco et certaines puissances occidentales.

Peut-on espérer avoir des conclusions souveraines et réalistes au cours de ces assises pour sauver l’école ivoirienne ?

Adingra OSSEI

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