CÔTE D’IVOIRE : « La place des hommes politiques n’est pas en prison », dixit Laurent GBAGBO.

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C’est un véritable plaidoyer en faveur des prisonniers politiques de tous bords, pour la liberté d’expression et pour la tolérance démocratique que le président Laurent GBAGBO a adressé au président Alassane OUATTARA ce lundi 2 Août en présence des épouses des prisonniers politiques.

Il avait déjà évoqué la problématique avec insistance lors de sa rencontre au palais présidentiel avec Ouattara. Mais celui-ci a trouvé que la veille de la fête nationale du 7 août est trop  proche pour libérer ne serait-ce qu’un seul prisonnier.

Le constat est qu’en Côte D’Ivoire il est plus facile d’enlever un citoyen et le détenir au secret ; d’emprisonner que de libérer les adversaires politiques.

Pour un dictateur qui ne conçoit l’amitié qu’en termes de soumission, un adversaire politique doit être un béni-oui-oui et un non un opposant politique ayant une vision, une conception de la gestion des affaires publiques et des rapports sociaux différents de la sienne.

Cette menace constante d’emprisonnement s’étend même aux acteurs de la société civile tels que Pulchérie Édith GBALET  de l’ACI et Gervais BOGA SAKO de la Fondation des droits de l’Homme FIDHOP, fraîchement rentré d’exil et déjà convoqué et sous contrôle judiciaire pour avoir fait des déclarations contre le 3ème mandat pendant son exil.

«J’ai été Président de ce pays pendant au moins 10 ans. Citez un seul homme politique que j’ai mis en prison. Notre combat c’est de faire en sorte qu’il n’y ait plus jamais un seul prisonnier d’opinions en Côte d’Ivoire. C’est ça qui est mon combat aujourd’hui » a déclaré Laurent GBAGBO devant la presse et les épouses de prisonniers politiques en ce début du mois d’août.

Sélare AKYMANN

DISCOURS DU PRÉSIDENT LAURENT GBAGBO DEVANT LES ÉPOUSES DES DÉTENUS D’OPINION DE 2011 À 2021

Chers Maîtres (parlant des avocats) , je vous remercie de votre présence. Je leur dis Merci parce qu’ils ont été également mes avocats, beaucoup sont allés me voir à Korhogo. Et après Korhogo, Agathe a été cooptée par l’équipe qui m’a défendu pendant ces 10 ans à la Haye, donc je les connais tous. Merci !

Camarades dirigeants du Parti et militants de tous les partis, cette assemblée est comme je l’ai souhaité. C’est à dire qu’en prison, il n’ y a pas de catégories. En prison, il n’ y a pas de parti politiques. On est tous soumis aux mêmes problèmes. Moi, je crois que la place d’un homme politique n’est pas en prison. Quand on regarde les pays développés, les hommes politiques ne sont pas plus vertueux qu’en Afrique mais c’est en Afrique qu’on met les hommes politiques toujours en prison. En Europe, il y en a même des célèbres qui sont devant les tribunaux, qui sont prompts à venir mettre des hommes politiques en prison en Afrique, mais eux, en Europe, vont de sursis en sursis parce que les européens respectent leurs dirigeants.

Je vous salue mesdames ! J’ai voulu aller rendre visite à tous vos maris, mais bon… Le Ministre de la justice a répondu que ce n’était pas possible. C’est pourquoi je vous appelle ici pour essayer de vous consoler un peu. Sinon on connaît la solution à vos problèmes : c’est la libération de vos époux. C’est la seule solution.

Donc quand l’occasion m’a été donnée de rencontrer le président Ouattara, je lui ai posé un seul problème : 𝗟𝗔 𝗟𝗜𝗕𝗘́𝗥𝗔𝗧𝗜𝗢𝗡 𝗗𝗘𝗦 𝗣𝗥𝗜𝗦𝗢𝗡𝗡𝗜𝗘𝗥𝗦.

Il ne m’a pas dit Non. Mais il ne m’a pas dit Oui non plus (Rires). Il ne m’a pas dit  » Non » parce qu’il m’a dit qu’il allait étudier et que, pour le moment, il était en train d’étudier le cas de ceux qui avaient été arrêtés au moment des élections de 2020. Et qu’il pense que pour cette fête d’indépendance, ce serait trop tôt mais il va faire tous les efforts pour les libérer le plus tôt possible (Applaudissements). C’est la réponse qui m’a été faite et je vous la transmets, telle qu’elle. On est obligé de s’accrocher à cette réponse et de prier pour que nos frères, nos amis, nos camarades, nos époux soient libérés.

Je connais la prison. Moi j’ai été à la CPI mais la singularité de la CPI, c’est que ce n’est pas dans mon pays et que ce n’est pas sur le continent africain. C’est loin, sinon je connais la prison. Depuis longtemps, je vais en prison, je me souviens des réunions que je faisais en prison avec Assoa Adou en 1969 donc je connais la prison. Mais c’est le prix à payer.

En Afrique, quand tu n’es pas issu de la classe dirigeante et que tu fais la politique, on t’arrête. Or moi je ne suis pas issu de la classe dirigeante, je me suis battu pour arriver là où je suis arrivé. Ça veut dire que, j’ai heurté plusieurs fois la tranquillité de ceux qui dirigeaient. Je les ai dérangés plusieurs fois. Mais je pense qu’ aussi et ça je l’ai écrit plusieurs fois, qu’un pays où le droit de déranger les gouvernants, n’est pas reconnu aux citoyens, un tel pays ne se développe pas. Un tel pays où la liberté de déranger n’est pas reconnue, ce pays-là ne se développe pas.

𝗠𝗼𝗶, 𝗷’𝗮𝗶 𝗲́𝘁𝗲́ 𝗽𝗿𝗲́𝘀𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝗰𝗲 𝗽𝗮𝘆𝘀 𝗽𝗲𝗻𝗱𝗮𝗻𝘁 𝟭𝟬 𝗮𝗻𝘀. C𝗶𝘁𝗲𝘇 𝗺𝗼𝗶 𝘂𝗻 𝘀𝗲𝘂𝗹 𝗵𝗼𝗺𝗺𝗲 𝗽𝗼𝗹𝗶𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗾𝘂𝗲 𝗷’𝗮𝗶 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝗺𝗲𝘁𝘁𝗿𝗲 𝗲𝗻 𝗽𝗿𝗶𝘀𝗼𝗻 𝗽𝗲𝗻𝗱𝗮𝗻𝘁 𝗹𝗲𝘀 𝟭𝟬 𝗮𝗻𝘀 ? (𝗔𝗽𝗽𝗹𝗮𝘂𝗱𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁𝘀)

Parce que la voie de notre développement se trouve là, dans la liberté que les gens ont de s’opposer. Les gens ont la liberté de s’opposer à une politique et quand on ne reconnaît pas cette liberté, il n’ y a pas de développement au bout. Ton adversaire peut te critiquer mais tu dois puiser dans ces critiques pour conduire ton action politique. Mais si tu es frileux et que tu n’acceptes pas qu’on te critique, je pense que tu ne vas pas aller bien loin.

𝗠𝗼𝗶 𝗷’𝗮𝗶 𝗲́𝘁𝗲́ 𝗣𝗿𝗲́𝘀𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁 𝟭𝟬 𝗮𝗻𝘀 𝗶𝗰𝗶, 𝗷𝗲 𝗻’𝗮𝗶 𝗽𝗮𝘀 𝗮𝗿𝗿𝗲̂𝘁𝗲́ 𝗾𝘂𝗲𝗹𝗾𝘂’𝘂𝗻, 𝗽𝗮𝘀 𝗱’𝗵𝗼𝗺𝗺𝗲𝘀 𝗽𝗼𝗹𝗶𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀. Bon, la police a continué à jouer son rôle, les voleurs, les assassins, les mauvais chauffeurs, ça ne relève pas du Chef de L’ Etat, ça ne relève pas des décisions politiques. Mais aucun de mes adversaires politiques n’a connu d’arrestation. Il y en a même qui était avec moi, puis contre moi, et ensuite de nouveau avec moi, mais on ne les a pas arrêtés.

Prenez courage, Prenons courage, je suis arrivé, j’ai fait un programme que je déroule. Le point actuel de mon programme, c’est de me battre pour la libération de tous les prisonniers d’opinions. Beaucoup sont mes amis, des jeunes frères, d’autres sont mes adversaires, mais ils ne doivent pas être en prison.

𝗝𝗲 𝘃𝗼𝘂𝗱𝗿𝗮𝗶𝘀 𝗾𝘂𝗲 𝗹𝗲𝘀 𝗶𝘃𝗼𝗶𝗿𝗶𝗲𝗻𝘀 𝗽𝗮𝗿𝘁𝗮𝗴𝗲𝗻𝘁 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗶𝗱𝗲́𝗲 𝗮𝘃𝗲𝗰 𝗺𝗼𝗶 𝗾𝘂𝗲 𝗹𝗮 𝗽𝗹𝗮𝗰𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗵𝗼𝗺𝗺𝗲𝘀 𝗽𝗼𝗹𝗶𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀 𝗻’𝗲𝘀𝘁 𝗽𝗮𝘀 𝗲𝗻 𝗽𝗿𝗶𝘀𝗼𝗻. 𝗖’𝗲𝘀𝘁 𝘂𝗻𝗲 𝗶𝗱𝗲́𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝗺𝗲 𝘁𝗶𝗲𝗻𝘁 𝗮̀ 𝗰œ𝘂𝗿 𝗲𝘁 𝗷𝗲 𝘃𝗼𝘂𝗱𝗿𝗮𝗶𝘀 𝗾𝘂𝗲 𝘁𝗼𝘂𝘁 𝗹𝗲 𝗺𝗼𝗻𝗱𝗲 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗰𝗲 𝗽𝗮𝘆𝘀 𝗽𝗮𝗿𝘁𝗮𝗴𝗲 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗼𝗽𝗶𝗻𝗶𝗼𝗻.

Pour le moment, nous luttons pour la libération des prisonniers d’opinion. Après ça il y a d’autres sujets : Lutter pour le retour des exilés (Il y a plein d’ ivoiriens qui sont au Ghana, au Togo, au Benin, au Liberia dans des camps, en Mauritanie), il faut que les ivoiriens rentrent. Je n’ai pas dit que le seul pays où les ivoiriens doivent vivre, c’est la Côte d’Ivoire. Celui qui veut aller vivre au Burkina, USA, France, il peut, mais il ne faut pas qu’il y soit parce qu’il a été contraint. Il ne faut pas qu’il y soit parce qu’on le recherche dans son pays. C’est ça le problème !

Moi je regarde devant moi, je vois des épouses d’officiers généraux, je vois des épouses de militants et je trouve vois une mauvaise image pour mon pays. Mais surtout je trouve les mesures inappropriées, je pense qu’on devrait faire ce que j’ai fait :  » 𝑵𝒆 𝒑𝒂𝒔 𝒂𝒓𝒓𝒆̂𝒕𝒆𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒈𝒆𝒏𝒔 𝒒𝒖𝒊 𝒏’𝒐𝒏𝒕 𝒑𝒂𝒔 𝒍𝒂 𝒎𝒆̂𝒎𝒆 𝒐𝒑𝒊𝒏𝒊𝒐𝒏 𝒒𝒖𝒆 𝒏𝒐𝒖𝒔. »

L𝗮 𝗽𝗹𝗮𝗰𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗵𝗼𝗺𝗺𝗲𝘀 𝗽𝗼𝗹𝗶𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀 𝗻’𝗲𝘀𝘁 𝗽𝗮𝘀 𝗲𝗻 𝗽𝗿𝗶𝘀𝗼𝗻. 𝗖’𝗲𝘀𝘁 𝘂𝗻𝗲 𝗶𝗱𝗲́𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝗺𝗲 𝘁𝗶𝗲𝗻𝘁 à 𝗰œ𝘂𝗿 𝗲𝘁 𝗷𝗲 𝘃𝗼𝘂𝗱𝗿𝗮𝗶𝘀 𝗾𝘂𝗲 𝘁𝗼𝘂𝘁 𝗹𝗲 𝗺𝗼𝗻𝗱𝗲 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗰𝗲 𝗽𝗮𝘆𝘀 𝗽𝗮𝗿𝘁𝗮𝗴𝗲 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝗼𝗽𝗶𝗻𝗶𝗼𝗻.

Mais je vais vous dire une chose, on m’avait demandé de faire un gouvernement N’zassa. Donc je l’avais fait, et dedans il y a un ministre, dont je tairai le nom, qui chaque fois que je venais en conseil des ministres, me saluait et mettait carrément sa figure presqu’à terre pour me saluer. Mais je le suivais parce que je le connaissais. Nous faisions les conseils des ministres chaque jeudi et il partait dans sa région d’origine, chaque week-end et il m’allumait dans les meetings :  » Gbagbo est mauvais, il vaurien ». Il m’attaquait. Quand je reviens en conseil des ministres, il vient me saluer, avec la tête en bas (Rires). Et puis plus grave, quand on faisait les conseils des ministres le jeudi, il me disait oui monsieur le Président, je dois aller chez moi, j’ai besoin d’argent. Je dis aux gens, donnez-lui 2 millions, il prend ça et il s’en va et il m’allume (Rires). Je ne l’ai jamais chassé du Gouvernement, je ne l’ai jamais arrêté mais ça se répétait, tous les jeudis, il venait me demander l’argent pour m’allumer. Un jour, il m’a vu et s’est mis à rire. Je lui demande pourquoi tu ris ? et il me dit :  » Je sais ce que vous pensez quand vous me regardez » . Je dis si tu sais c’est bien, c’est que tu n’es pas trop idiot. Si tu n’es pas fatigué de me demander l’argent, je ne serai pas fatigué de t’en donner. Finalement, il a cessé de me demander l’argent, il a compris que j’avais compris et il a trouvé que c’était grotesque.

Mais je veux dire qu’on peut vivre comme ça dans l’humour. Qu’on ne soit pas contraint de mettre quelqu’un en prison, au cachot, parce qu’il n’est pas d’accord avec nous. Le préalable de la démocratie, c’est qu’on ne soit pas d’accord et que tous les habitants d’un pays ne soient pas tous d’accord. Car si on était tous d’accord, on aurait pas besoin de démocratie. Parce que la démocratie permet d’ exprimer son désaccord avec un point de vue autre que ce que pense l’autre, et on en a le droit.

Chère madame (parlant de Mme Dosso Seydou), j’ai été très ému par votre témoignage. Je sais que beaucoup de femmes sont dans cette situation. Certaines n’ont pas parlé, parce que tout le monde ne peut pas parler. Je vois des épouses des personnes que j’ai connues. Mais elles pleurent dans leurs cœurs et c’est difficile. Et vous toutes qui pleurez, j’essuie vos larmes. Et c’est la mobilisation de nous tous, qui les libérera.

Mais aujourd’hui je suis dehors. Ce qu’on me reprochait, c’est grave ! Crimes contre l’humanité , crimes de guerre, assassinat ciblé contre des personnes, on m’a même dit que j’avais jeté des bombes sur le marché Siaka Koné d’Abobo. Je ne sais même pas où est le marché, pour tuer des dioula.

𝗠𝗮𝗶𝘀 𝗹𝗲𝘀 𝗴𝗲𝗻𝘀 𝗻𝗲 𝗰𝗼𝗻𝗻𝗮𝗶𝘀𝘀𝗲𝗻𝘁 𝗽𝗮𝘀 𝗹𝗮 𝗖𝗼̂𝘁𝗲 𝗱’𝗜𝘃𝗼𝗶𝗿𝗲. 𝗠𝗼𝗶-𝗹𝗮̀, 𝗷𝗲 𝗽𝗮𝗿𝗹𝗲 𝗱𝗶𝗼𝘂𝗹𝗮. 𝗖’𝗲𝘀𝘁 𝗰𝗵𝗲𝘇 𝗹𝗲𝘀 𝗱𝗶𝗼𝘂𝗹𝗮 que 𝗷’𝗲́𝘁𝗮𝗶𝘀 𝗮̀ 𝗚𝗮𝗴𝗻𝗼𝗮 𝗾𝘂𝗮𝗻𝗱 𝗷’𝗮𝗶 𝗲𝘂 𝗹𝗲 𝗖𝗘𝗣𝗘. L’ami de ma mère qui m’élevait, elle est devenue musulmane, c’est une Béthé. Elle est devenue musulmane parce qu’elle s’est mariée à un musulman. Et je ne vais pas à Gagnoa sans passer chez elle. Moi j’ai grandi là-bas. Le footballeur qu’on appelle Keita Kader, c’est son père qui a épousé ma tante, Mme Kéita.

𝗘𝘁 𝗮𝘂𝗷𝗼𝘂𝗿𝗱𝗵𝘂𝗶, 𝗷𝗲 𝘀𝘂𝗶𝘀 𝗺𝗮𝗿𝗶𝗲́ à 𝘂𝗻𝗲 𝗳𝗲𝗺𝗺𝗲 𝗗𝗜𝗢𝗨𝗟𝗔.

Les gens ne savent pas, ils ne nous connaissent pas, et il nous juge. Mais j’ai aimé la dernière partie de la plaidoirie de Me Agathe Baroan, et je vais terminer sur ce point. Elle leur a dit là-bas :  » Écoutez, nous en Côte d’Ivoire, nous vivons comme dans une cour commune. Dans une cour commune, il y a des portes et dans chaque porte, il y a un locataire. Le locataire peut être Gouro ou dioula ou baoulé. Le propriétaire de la cour ne demande pas l’ethnie avant de louer sa porte, il demande l’argent. Donc quand nous sommes dans une cour commune comme ça, on ne peut pas jeter une bombe sur une cour en disant, je cherche à tuer des Béthé ou des Abbey. Parce que tu ne sais qui est dedans. Elle a pris aussi l’image du transport en. Le gbaka, quand les gens y montent, pour aller de Yopougon à Adjamé, tu ne connais pas les ethnies mais nous sommes remplis.. Quelqu’un peut-il bombarder un gbaka et dire que je veux tuer des dioula ? Il faut que les gens comprennent ça. Ici, nous vivons plus unis que les gens ne le croient. Dans quel pays, on ne fait de palabres ? Nous pouvons faire des palabres inter-ethniques, nous pouvons faire des associations ethniques. [En France, il y a des quartiers de bretons, de la Corse.] Mais il ne faut pas croire qu’on n’est pas ivoiriens, on est ivoiriens et notre pays nous tient à cœur.

Donc Agathe Baroan a plaidé comme ça et quand elle a fini, je me suis assoupi et j’ai dit :  » Tout est dit. » Cette image de la Cour commune, cette image du Gbaka, c’était ça qu’il fallait sortir. Et elle l’a sortie. Merci Agathe.

Chers amis, courage ! Mesdames, courage !

On continue la lutte, je suis avec vous.

Quel que soit vos partis, nos partis, je suis avec vous tant que vos conjoints sont en prison. Et notre combat c’est de les sortir de là-bas. C’est de faire en sorte qu’il n’ y ait plus jamais un seul prisonnier d’opinion en Côte d’Ivoire. Quand on aura fini ce combat là et que mes petits frères Dogbo Blé et Vagba seront dehors et qu’on aura fini ce combat, il ne faut pas qu’on dise que c’est fini, parce que ceux qui sont exilés sont aussi en prison. J’ai parlé des camps, il y a des exilés qui sont à Paris, à Bruxelles.

𝗝’𝗮𝗶, 𝗮𝘃𝗲𝗰 𝗹𝗲 𝗽𝗿𝗲́𝘀𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁 𝗢𝘂𝗮𝘁𝘁𝗮𝗿𝗮 𝗱’𝗮𝗶𝗹𝗹𝗲𝘂𝗿𝘀, 𝗲́𝘃𝗼𝗾𝘂𝗲́ 𝗱𝗲𝘂𝘅 𝗺𝗼𝘁𝘀 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝗰𝗮𝘀 𝗦𝗼𝗿𝗼.

Mais les combats qu’on mène, il faut aller pas à pas. C’est ceux qu’on peut faire sortir, par un décret, qu’il faut attaquer maintenant. Après ça, je toucherai ceux qui sont en dehors du pays, en France, en Italie et ça fait pitié. Quand tu vois les gens prendre le désert, mourir dans l’eau et mourir dans le désert, ça me fait mal mais on ne peut pas mener tous les combats en même temps. Pour le moment, soyons mobilisés pour la libération de vos époux.

Je suis avec vous, Assoa Adou, rappelle-moi chaque semaine la question des prisonniers. Emmanuel Ackah, rappelle moi chaque semaine pour qu’on puisse toujours revenir sur la question. Il faut que nous remplissions les oreilles de ceux qui ont la décision et nous rempliront leurs oreilles.

Je vous remercie !

𝗦𝗘𝗥𝗩𝗜𝗖𝗘 𝗖𝗢𝗠𝗠𝗨𝗡𝗜𝗖𝗔𝗧𝗜𝗢𝗡 𝗙𝗣𝗜

La rédaction

Akondanews.net

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