Lecteur Audio
Getting your Trinity Audio player ready...
|
A quelques jours de l’arrivée de l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, le président du collectif des victimes de Côte d’Ivoire (CVCI) , Issiaka Diaby a mobilisé plusieurs membres de son association, le vendredi 11 juin dernier dans la commune du plateau (Abidjan) pour exiger du ministre de l’intérieur Vagondo Diomandé l’arrestation de l’ex prisonnier de la Cour Pénal International dès sa descente d’avion pour le conduire à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA) aux fins de mettre en exécution la décision de la justice ivoirienne qui a prononcé contre lui une condamnation par contumace à 20 de prison.
Arrivés au plateau dans un convoi essentiellement composé de plusieurs minicars, les membres du collectif des victimes de Côte d’Ivoire sous la conduite de Issiaka Diaby ont bruyamment manifesté dans l’après midi du vendredi 11 juin devant les locaux du ministère de l’intérieur pour vivement exprimer leur préoccupation au gouvernement quant à l’arrestation et l’emprisonnement de Laurent Gbagbo dès son arrivée à Abidjan le 17 juin prochain.
Donnant de la voix le 10 mai dernier devant le palais de justice d’Abidjan-Plateau, Issiaka Diaky a remit le couvert au ministère de l’intérieur où lui et 9 de ses compagnons ont été reçus par ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Vagondo Diomandé avant d’annoncer des manifestations d’envergure à partir du lundi 14 juin 2021. « A partir de lundi, s’il n’y a pas de changement, de façon citoyenne, nous allons mener des actions à travers le pays pour que les gens sachent que les victimes doivent être au cœur de la question de la réconciliation. Tant que les autorités ne mènent pas des actions en faveur des victimes, nous ne lâcherons pas prise ». Indique Issiaka Diaby qui par la suite affirme que « le rôle du ministère est de protéger les populations contre le criminel Laurent Gbagbo. On ne doit pas le protéger parce qu’il a causé du mal à la population. Nous avons chargé le ministre de l’Intérieur d’aller dire au Président de la République que la décision de justice condamnant Laurent Gbagbo à 20 ans dans l’affaire de la casse de la BCEAO sera exécutée ».
Par ailleurs, «les manifestations vont débuter à partir de lundi. Si rien n’est fait nous allons nous rendre à l’aéroport pour manifester », a déclaré Issiaka Diaby.
Il faut préciser que cette énième manifestation des membres du CVCI intervient après le sit in organisé par Issiaka Diaby devant le palais de justice d’Abidjan-plateau le 10 mai dernier au cours duquel le CVCI a exigé au Procureur de la République l’arrestation et l’emprisonnement du Président Laurent Gbagbo dès son arrivée à l’aéroport Félix Houphouët Boigny de Port-Bouet (Abidjan).
Entre temps, les partisans de Laurent Gbagbo pleinement actifs dans la mobilisation et l’organisation du grand retour de leur mentor, continuent de multiplier les rencontres avec les autorités étatiques pour la sécurisation de l’arrivée de Laurent Gbagbo d’une part et arrêter définitivement d’autre part le format de l’accueil de celui-ci ; Aussi, entretiennent-ils leurs militants à travers le pays à célébrer avec faste le retour triomphal de Laurent Gbagbo, contrairement à la volonté des militants du parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) et du CVCI qui militent fortement pour un retour en catimini de l’ex chef d’Etat ivoirien ou pour son arrestation dès sa descente d’avion.
A la vérité, la posture des militants du (RHDP) et de la CVCI concernant le retour annoncé de Laurent Gbagbo le 17 juin prochain en Côte d’Ivoire atteste que la réconciliation dans ce pays est encore loin d’être une réalité et sera difficile à se construire avec des ivoiriens qui continuent à se regarder en chien de faïence.
Dès lors, comment interpréter le silence du gouvernement face aux propos et au projet mûri par Issiaka Diaby qui sapent davantage la réconciliation nationale et met progressivement en place les germes d’un énième conflit politico-social ?
Adingra OSSEI