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La justice ivoirienne a condamné par contumace l’ex président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro à perpétuité ce mercredi 23 juin, marquant ainsi l’apothéose du procès ouvert contre lui et 19 de ses proches le 16 mai dernier devant la cour d’assises d’Abidjan.
Accusés de complot, tentative d’atteinte contre l’autorité de l’Etat ainsi que diffusion et publication de nouvelles fausses jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, ayant entrainé une atteinte au moral des populations, selon l’ordonnance de renvoi devant le tribunal criminel d’Abidjan, Guillaume Soro et 19 de ses proches ont été condamnés à des peines privatives de liberté de 17 mois à la perpétuité.
Si bon nombre de ses proches condamnés à 17 mois ont été libérés, à l’instar de ses frères Soro Simon, Soro Rigobert et Alain Lobognon, d’autres fidèles de l’ex président de l’Assemblée nationale ivoirienne ont été lourdement condamnés à 20 ans de prison ferme, notamment Affoussiata Bamba Lamine, Koné Kamagaté Souleymane alias Soul to Soul, Bamba Souleymane et son responsable de communication Moussa Touré, tandis que Guillaume Soro lui-même a écopé par contumace d’une condamnation à perpétuité.
Par ailleurs, suivant le réquisitoire du Procureur de la République Adou Richard, la cour d’assises d’Abidjan a aussi annoncé la dissolution de Générations et Peuples Solidaires (GPS), le mouvement politique lancé par Soro en juillet 2019 et infligé une amende collective d’un milliard de francs CFA au titre des dommages et intérêts à l’Etat de Côte d’Ivoire.
De plus, la justice ivoirienne a émis un mandat d’arrêt international contre Guillaume Soro en exil depuis deux ans.
Le leader de GPS, l’ex Secrétaire Général des Forces Nouvelles, Guillaume Soro face au verdict de la justice ivoirienne, n’a pas tardé à réagir à travers un communiqué rendu public tôt dans la soirée du 23 juin et dans lequel il déclare qu’il « rejette totalement ces verdicts iniques, prononcés en dehors de toutes les règles de droit et dictés uniquement par des considérations d’ordre politique’’.
Plus que déterminé à mener le combat de la reconquête des libertés publiques et de la démocratie en Côte d’Ivoire, Guillaume Soro affirme dans son communiqué qu’il ne renoncera pas à sa lutte « contre la captation de l’Etat ivoirien et la mise sous tutelle de toutes ses institutions ».
Déjà condamné l’an dernier, par contumace à 20 ans fermes assortis d’une amende de 4,5 milliards de francs CFA et à la privation de ses droits civiques pour une période de cinq ans après avoir été reconnu coupable de recel de deniers publics détournés ainsi que de blanchiment de capitaux, les frasques de l’ex-chef rebelle qui a pendant une décennie (Ndlr 2002-2011) dirigé la rébellion armée qui a attaqué la Côte d’Ivoire au profit de l’actuel chef d’Etat ivoirien Alassane Ouattara, sont loin de finir au regard de la volonté manifeste de ses ex-alliés au pouvoir, qui restent foncièrement déterminés à le « cueillir » pour l’exécution de ses différentes peines non cumulatives selon le code pénal ivoirien.
Pour rappel, le verdict de la cour d’assises d’Abidjan de ce mercredi 23 juin, fait suite aux faits liés au 23 décembre 2019, alors que Guillaume Soro tentait d’entrer en Côte d’Ivoire à bord d’un avion, mais les autorités ivoiriennes ont apposé un refus catégorique avant de l’accuser et d’arrêter plusieurs de ses proches pour tentative d’« atteinte à la sûreté de l’Etat » et de « détournement de deniers publics ».
Une réconciliation entre les deux ex-alliés, Soro et Alassane est elle encore possible pour une paix effective en Côte d’Ivoire ?
Adingra OSSEI
AKONDA NEWS