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Le Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, SEM Adama Bictogo, est attendu à Paris du 9 au 14 juillet 2025 dans le cadre de la 50e session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). Cette mission officielle intervient à un moment hautement symbolique, alors que la France s’apprête à voter une loi actant la restitution à la Côte d’Ivoire d’un objet culturel de grande valeur historique : le « tambour parleur » Djidji Ayokwê, saisi en 1916.
Prévu pour ce lundi 7 juillet à 15 heures à l’Assemblée nationale française, ce vote solennel constitue l’aboutissement d’un plaidoyer mené avec constance par le président Bictogo, dans le cadre d’une diplomatie parlementaire active et structurée. Ce processus, amorcé depuis plusieurs mois, s’inscrit dans un vaste mouvement de reconnaissance des mémoires africaines et de justice patrimoniale engagé entre la France et plusieurs États du continent.
Lors de son audience avec le président du Sénat français, Gérard Larcher, le 22 septembre 2023, SEM Adama Bictogo avait plaidé pour une mention explicite de la Côte d’Ivoire dans le futur cadre législatif sur les restitutions. Ce message fut également relayé au plus haut niveau par la Présidente de l’Assemblée nationale française, Mme Yaël Braun‑Pivet, en visite à Abidjan le 3 avril 2023, affirmant devant les députés ivoiriens :
« Bientôt, le fameux tambour parleur, le tambour Djidji Ayokwê, fera de nouveau entendre sa voix en terre ébrié… dans un processus où restitution rime avec valorisation. »
Cette avancée majeure s’appuie notamment sur les préconisations du rapport Sarr-Savoy de 2018, qui a posé les bases d’une législation plus inclusive sur la question de la restitution d’œuvres culturelles aux pays africains. En avril 2025, le Sénat français a déjà validé, en première lecture, un projet de loi qui inclut explicitement la Côte d’Ivoire parmi les bénéficiaires. Le vote du 7 juillet viendra ainsi consacrer une étape décisive vers la restitution du tambour sacré.
Le retour du Djidji Ayokwê représente plus qu’une simple restitution matérielle. Il s’agit d’un acte fort de reconnaissance culturelle et de réparation historique, salué par de nombreux observateurs comme un tournant dans la coopération franco-africaine. Ce geste hautement symbolique permettra au peuple ébrié et, au-delà, à toute la nation ivoirienne, de renouer avec un pan essentiel de son héritage.
À travers cette action, le Président Adama Bictogo réaffirme la volonté de la Côte d’Ivoire de faire entendre sa voix dans les enceintes parlementaires internationales, en portant avec conviction les revendications de restitution du patrimoine africain. Une démarche fondée sur le respect de la mémoire, de l’histoire et de l’identité des peuples, et qui s’inscrit dans un cadre de dialogue institutionnel pacifique et mutuellement bénéfique.
Le vote du 7 juillet prochain devrait ainsi marquer une nouvelle ère dans la coopération culturelle entre la France et la Côte d’Ivoire, tout en confortant le rôle du parlement ivoirien comme acteur engagé de la diplomatie patrimoniale.
Serge Kpan, Correspondant à Abidjan
Akondanews.net