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« Devant une foule fervente à Dabou, terre de mémoire et de luttes, l’ancien président Laurent Gbagbo a livré un discours percutant, mêlant souvenirs historiques, critique acerbe de la Commission Électorale et appel à la mobilisation. Six mois avant la présidentielle, le leader du PPA-CI affirme : ‘Nous irons aux élections et nous les gagnerons.’ Retour sur une intervention où se mêlent combat politique, revendications sociales et quête de souveraineté. »
Dabou, le 13 avril 2025, la ville de Dabou, haut lieu symbolique pour le PPA-CI, a vibré ce samedi au rythme de la Fête de la Renaissance du parti. Dans un discours enflammé, l’ancien président Laurent Gbagbo a marqué les esprits en revenant sur l’histoire politique de la Côte d’Ivoire, tout en dénonçant les dysfonctionnements de la Commission Électorale Indépendante (CEI) à six mois de la présidentielle.
« Beaucoup de souvenirs à Dabou », a lancé Gbagbo, évoquant avec émotion le passé de sa famille et les luttes politiques locales. « Mon père a fait l’école ici, jusqu’en 1932. C’est ici, en 1988, que s’est tenu le congrès clandestin de création du FPI. » Un hommage appuyé aussi à l’intellectuel Memel Foteh, « professeur au Collège de France », pour rappeler l’importance de l’histoire et de la pensée critique dans le combat politique.
Le cœur de son intervention a porté sur la CEI, qu’il juge partiale et manipulée. « En 2010, c’est l’opposition qui dirigeait la CEI, car je croyais naïvement que ce sont les Ivoiriens qui décidaient. » Une erreur qu’il ne compte pas répéter. « J’ai vu des commissions électorales qui boitent. Je ne peux plus l’accepter. » Exigeant le retrait de certains membres, il salue la position du PDCI, allié dans cette bataille.
Sans attaquer directement le président Kuibert, Gbagbo dénonce « un système global où des dirigeants étrangers placent leurs hommes à la tête de nos États. » Pour lui, la souveraineté ivoirienne est en jeu : « Quand on est souverain, on prend soi-même les décisions qui nous concernent. »
Comparant le prix du cacao au Cameroun (5000 FCFA/kg) et en Côte d’Ivoire (2000 FCFA/kg), il y voit le symptôme d’une « non-souveraineté » économique. Sur le front social, il soutient les enseignants en grève : « Un pays où il n’y a pas de grève n’est pas un pays. » Fustigeant la répression, il rappelle : « Quand tu es sûr de toi, tu discutes avec ceux qui sont mécontents. »
Annonçant la convocation du comité central du PPA-CI sous deux semaines, Gbagbo promet des mots d’ordre clairs. « Nous irons aux élections et nous les gagnerons », lance-t-il, sous les ovations. Un message sans équivoque à ses adversaires : « En 2010, ils ont bombardé ma résidence. En 2020, ils ont tué. Pourquoi ont-ils toujours besoin de la guerre pour le pouvoir ? »
Devant une foule conquise, il a conclu : « Votre présence montre que le PPA-CI existe et marche vers la présidence de la République. Chers amis, soyez prêts. » Un ultime appel qui résonne comme un avertissement politique.
Abossia de Ferké
Akondanews.net