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Le samedi 21septembre dernier à Bonoua, quinze partis politiques membres du Groupement des Partis politiques dans l’opposition, sous la houlette de Dr Simone Ehivet, présidente du MGC, ont dans une déclaration commune appelé à la réforme du système électoral, source majeure des conflits sociopolitiques dans le pays.
Aux lendemains du point de presse commun du 9 août 2024 à la Maison du parti du PDCI-RDA, le Groupement des Partis politiques dans l’opposition porté par Dr Simone Ehivet, a depuis Bonoua dans un procès à charges, invité le Gouvernement ivoirien à opérer la réforme du système électoral actuel pour la paix dans le pays et ; pour des élections inclusives, démocratiques et sans violences.
« Pour nous, et cela ne souffre d’aucun doute, le système électoral actuel en Côte d’Ivoire est la source majeure des conflits sociopolitiques qui ont occasionné des crises graves depuis 2000. Ce système, malheureusement maintenu vaille que vaille par l’actuel Gouvernement, ne peut aucunement garantir la paix dans notre pays » a laissé entendre Dr Simone Ehivet, porte parole du Groupement des Partis politiques dans l’opposition.
Vent débout contre l’organisation du processus électoral en cours pour les élections présidentielles de 2025, les Partis politiques dans l’opposition ont à Bonoua, relevé les défaillances du système électoral incriminé qui, depuis 2000 fait le lit aux violences politiques enregistrées aux élections présidentielles et locales.
« La liste électorale, l’épine dorsale d’une élection démocratique, est devenue en Côte d’Ivoire une véritable gangrène dans le système électoral. D’une part elle ne reflète pas la réalité du corps électoral et fait, d’autre part, le lit d’irrégularités flagrantes connues de tous. (…) A cela s’ajoute l’incapacité de la CEI à se conformer à l’article 6 alinéa 3, du code électoral de la Côte d’Ivoire, lui faisant obligation de réviser annuellement le fichier électoral afin de tenir compte des mutations intervenues dans le corps électoral. (…) Quant au Code électoral actuel, pris unilatéralement en 2020 par ordonnance, contrairement à ses promesses de stabilité et de modernité, il a plutôt fait le lit d’un processus électoral biaisé. A ce jour, il n’a toujours pas reçu la confiance du peuple dont la méfiance à l’égard du processus électoral reste entière » ont-ils précisé dans la déclaration commune de Bonoua.
De plus, les signataires de la déclaration de Bonoua, ont fustigé la faiblesse structurelle de la Commission électorale indépendante (CEI), du fait de sa dépendance au parti au pouvoir. Ce qui terni davantage sa crédibilité aux yeux de l’opposition.
« Ces défaillances se couplent d’une faiblesse structurelle de l’organe électoral dont l’indépendance, si elle existe, est manifestement sujette à caution. Cela contribue à mettre à mal la légitimité et la crédibilité des processus électoraux qu’il conduit » dixit Dr Simone Ehivet.
Par ailleurs, le Groupement, a vivement invité le Gouvernement Ivoirien à ouvrir un Dialogue sincère avec l’ensemble des partis politiques du pays en vue de « prémunir » la Côte d’Ivoire de la violence électorale.
« Au regard de tout ce qui précède, nous appelons encore une fois le Gouvernement à engager courageusement un vrai dialogue, un dialogue inclusif avec les Partis politiques, les Organisations de la Société Civile et l’ensemble des forces vives de la Nation en vue de permettre de faire le bilan d’exécution du dernier dialogue politique qui date du 4 mars 2022 d’une part et d’autre part de faire l’examen des sujets importants énumérés ci-dessus. Ce dialogue politique ne pourra qu’être bénéfique à notre Nation » a déclaré l’ex première dame du pays, Dr Simone Ehivet.
Rappelons que le Groupement des Partis politiques de l’opposition, réuni à Bonoua sans le PPA-CI, le FPI et le GPS, entend faire fléchir le Gouvernement ivoirien pour la réforme du système électoral autour de huit principaux axes, à savoir, la Révision du Code électoral, la Réforme de la CEI, la Révision et la refonte de la liste électorale, la Révision du Découpage électoral, la Sécurisation du processus électoral, le Financement des élections, la Communication et les Réformes constitutionnelles induites.
A quelques mois de l’élection présidentielle dans le pays, l’opposition ivoirienne réussira t-elle à créer l’unité autour d’un leader pour espérer « casser » la dynamique du RHDP?
Adingra OSSEI