Le paysage politique ivoirien a récemment été secoué ce vendredi 16 août 2024 par la condamnation d’El Hadj Mamadou Traoré, un cadre influent de Générations et Peuples Solidaires (GPS) et un proche collaborateur de Guillaume Soro. Reconnu pour son engagement fervent et ses prises de position audacieuses, Mamadou Traoré a été condamné à vingt-quatre mois de prison ferme assortis d’une amende de 500 000 FCFA.
Le verdict, qui repose sur des accusations de trouble à l’ordre public, a suscité de vives réactions tant au sein de la classe politique que parmi les partisans du mouvement GPS. Pour beaucoup, cette condamnation est perçue comme un coup dur porté à la liberté d’expression et à la dynamique de contestation politique croissante en Côte d’Ivoire.
Le parcours de Traoré témoigne de sa volonté de défendre les idéaux de justice sociale et de représentation équitable, des valeurs centrales pour GPS, un parti qui aspire à transformer le paysage politique du pays. Cependant, ses méthodes et ses discours, jugés trop souvent provocateurs par les autorités, lui ont valu d’être la cible de mesures répressives.
Les partisans de Guillaume Soro voient dans cette condamnation une instrumentalisation politique de la justice, visant à étouffer la voix dissidente et à freiner la montée en puissance de nouvelles forces politiques en Côte d’Ivoire. Cette décision judiciaire renforce les tensions et polarise davantage un climat politique déjà fragile.
En dépit de cette sentence, le soutien massif de la base militante de GPS ne faiblit pas. Nombre d’entre eux promettent de poursuivre le combat pour les libertés démocratiques, tout en appelant à une mobilisation pacifique et au respect de l’État de droit.
Cette affaire met en évidence les défis auxquels est confrontée la Côte d’Ivoire : comment équilibrer l’ordre public avec le respect des droits fondamentaux et garantir un espace politique où toutes les voix, même dissidentes, puissent se faire entendre? Les prochains mois seront cruciaux pour évaluer l’impact de cette condamnation sur l’équilibre politique du pays et sur l’avenir du mouvement GPS.
Serge Kpan (Correspondant Abidjan)
Akondanews.net