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Situé à seulement sept kilomètres de Sassandra, dans le village paisible de Bassa Drewin, un vestige sombre de l’histoire humaine attire l’attention des visiteurs et des chercheurs. Ce lieu, témoin tragique de la traite négrière, incarne une mémoire collective douloureuse qui mérite d’être préservée et partagée. Au cœur de ce récit se trouve le célèbre « tunnel de la honte », une structure qui nous rappelle les atrocités commises dans le cadre du commerce transatlantique des esclaves.
Sous l’ombre du Palais du gouverneur, un amphithéâtre naturel abritait jadis le marché des esclaves. Cet endroit, maintenant silencieux, résonne encore des cris et des supplications de ceux qui ont été réduits à l’état de « marchandises ». Les marchands d’esclaves y mettaient en vente leurs captifs, exposés aux enchères devant des commerçants européens assoiffés de profits. Ces humains, arrachés à leur terre, leurs familles et leurs cultures, étaient à la merci de la cruauté d’un système inhumain.
Une fois vendus, ces esclaves étaient enfermés et enchaînés dans de sombres caves, attendant un départ dont ils ne reviendraient jamais. L’atmosphère oppressante de ces lieux évoque la souffrance et la désespérance, un avant-goût de ce qui les attendait lors de la traversée vers les Amériques. Les témoignages directs de ces événements sont rares, mais les murs de ces caves portent les traces fantomatiques de leurs souffrances.
Des rumeurs racontent que des tunnels ont été creusés pour transporter les esclaves vers les navires négriers, loin des regards indélicats. À proximité de la plage de Drewin, l’une de ces caves est toujours visible, avec à son extrémité une dalle en ciment qui obstrue un des ces « tunnels de la honte ». Ce lieu de passage clandestin, désormais inanimé, symbolise le déni et l’effacement d’une mémoire qu’il est essentiel de raviver.
Le tunnel de la honte et le marché des esclaves de Bassa Drewin représentent plus qu’un simple point d’intérêt historique ; ils sont un appel poignant à la mémoire et à la réflexion. En mettant en lumière ces sites, nous honorons la mémoire de ceux qui ont souffert et perdu leur vie dans cette saga tragique de l’histoire humaine. Les générations futures doivent être conscientes de ces événements afin d’éviter que de telles atrocités ne se reproduisent. La préservation de ce patrimoine culturel et historique est cruciale pour garantir que la honte du passé n’oublie jamais ses victimes.
Abossia de Ferké