Côte d’Ivoire : DECLARATION N°17 DE GENERTATIONS ET PEUPLES SOLIDAIRES (GPS) RELATOIVE A LA VIE DE LA NATION

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Le samedi 9 novembre 2024, à l’occasion de sa réunion ordinaire, le Cadre restreint de Générations et Peuples Solidaires (GPS) a procédé à une analyse de l’actualité socio-politique internationale et nationale. Un intérêt particulier a été porté aux points ci-après.

𝗗𝗲 𝗹’𝗲́𝗹𝗲𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗽𝗿𝗲́𝘀𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁𝗶𝗲𝗹𝗹𝗲 𝗮𝗺𝗲́𝗿𝗶𝗰𝗮𝗶𝗻𝗲 𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗽𝗮𝗶𝘅 𝗺𝗼𝗻𝗱𝗶𝗮𝗹𝗲

L’élection présidentielle américaine, tenue dans un climat délétère de guerres en Occident et au Moyen-Orient, ainsi qu’une crise économique sévère, a suscité un intérêt certain à travers le monde. Elle opposait d’une part, Donald Trump, candidat anticonformiste du Parti républicain et d’autre part, Kamala Harris, représentante du Parti démocrate et du système mondialiste. Au-delà des idéologies classiques de ces deux partis politiques, cette élection a révélé l’affrontement de deux visions du monde, cristallisées autour des questions cruciales de la souveraineté des nations et de la paix mondiale.

D’un côté, Donald Trump, représentant d’une vision profondément ancrée dans la défense des valeurs traditionnelles et des intérêts nationaux, s’est engagé à mettre fin aux guerres coûteuses et interminables. Sa récente décision d’écarter de son équipe des personnalités comme Nikki Haley et Mike Pompeo, deux « faucons pro-guerre », semble en être le symbole.

De l’autre côté, Kamala Harris, en pointe sur les valeurs progressistes, alignée sur le système mondialiste, représente la continuité d’une politique interventionniste en ligne avec l’OTAN et un ordre globalisé favorisant les intérêts d’une élite au détriment des aspirations des peuples à la paix.

Cette élection, bien plus qu’un simple choix de leadership, a donc été une confrontation entre un ordre mondial unipolaire, imposé par des puissances cherchant à dicter leur vision et un monde multipolaire où chaque nation pourrait s’affirmer librement, selon ses propres valeurs et intérêts.

La victoire de Donald Trump revêt une signification particulière pour les peuples et les leaders en quête de souveraineté. Malgré des obstacles incommensurables — un battage médiatique hostile, une diabolisation constante, des sondages pessimistes et des tentatives judiciaires pour l’écarter de la scène politique — il a triomphé grâce à une détermination et une résilience qui ont touché son électorat. En élisant un candidat victime de « lawfare », ayant survécu à deux tentatives d’assassinat et affronté de multiples inculpations, le peuple américain a-t-il voulu montrer que l’opinion populaire peut triompher de l’intimidation et de la manipulation ?

𝙌𝙪𝙚𝙡𝙡𝙚𝙨 𝙞𝙢𝙥𝙡𝙞𝙘𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣𝙨 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙡𝙖 𝙥𝙖𝙞𝙭 𝙢𝙤𝙣𝙙𝙞𝙖𝙡𝙚 ?

Si le président élu des États-Unis respecte ses engagements et honore sa parole, le spectre d’une troisième guerre mondiale, cette fois assurément nucléaire, s’éloignerait. Le monde pourrait alors entrer dans une phase de dialogue où la diplomatie reprendrait ses droits. Son engagement pour la paix laisse entrevoir un espoir de stabilisation dans plusieurs régions où l’interventionnisme américain s’est traduit par des conflits prolongés. L’Afrique, en particulier, pourrait y voir une opportunité pour une approche internationale plus équitable, permettant aux pays de disposer pleinement de leur destin sans interférence externe. Cela ayant été dit, nul ne peut prédire avec exactitude ce qui adviendra, tant il est possible que M. Donald J. Trump, comme bien des politiciens, soit imprévisible. Au surplus, il faut bien que les Africains comprennent que les Américains élisent leur président de la République pour qu’il trouve une solution aux problèmes des Américains. Il serait bien naïf de penser que les Américains et leur président viendraient à notre secours. C’est aux Africains de prendre le destin de l’Afrique en main.

𝙌𝙪𝙚𝙡𝙡𝙚𝙨 𝙡𝙚𝙘̧𝙤𝙣𝙨 𝙂𝙋𝙎 𝙥𝙚𝙪𝙩-𝙞𝙡 𝙩𝙞𝙧𝙚𝙧 ?

L’élection présidentielle américaine offre plusieurs enseignements précieux pour GPS, en particulier pour ceux d’entre nous qui défendent la souveraineté de nos nations et la justice. Voici les leçons essentielles à retenir :

           1- 𝘙𝘦́𝘴𝘪𝘭𝘪𝘦𝘯𝘤𝘦 𝘧𝘢𝘤𝘦 𝘢̀ 𝘭𝘪𝘯𝘴𝘵𝘳𝘶𝘮𝘦𝘯𝘵𝘢𝘭𝘪𝘴𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘫𝘶𝘴𝘵𝘪𝘤𝘦 (𝘭𝘢𝘸𝘧𝘢𝘳𝘦)

L’exemple du candidat Donald J. Trump, qui a surmonté de multiples accusations judiciaires controuvées et qui a réussi à mobiliser un large soutien, montre que les poursuites ne doivent pas être perçues comme une fin en soi pour un leader politique. Il est essentiel de persévérer face aux défis judiciaires et de démontrer une constance dans les convictions. La persistance de notre mouvement, malgré les tentatives de disqualification, renforcera le respect et l’admiration des citoyens, qui voient dans cette adversité un symbole de combat pour la justice.

 2 – 𝘐𝘮𝘱𝘰𝘳𝘵𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘣𝘢𝘴𝘦 𝘦́𝘭𝘦𝘤𝘵𝘰𝘳𝘢𝘭𝘦 𝘦𝘵 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘶𝘯𝘪𝘤𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘥𝘪𝘳𝘦𝘤𝘵𝘦

  1. Donald J. Trump a su établir un lien profond avec ses électeurs, en contournant les médias traditionnels et en s’appuyant sur les réseaux sociaux pour parler directement au peuple américain. Cet exemple indique l’importance des canaux de communication indépendants. Les réseaux sociaux et d’autres médias alternatifs permettent de s’adresser directement à ceux qui croient en nos idées, de manière authentique, sans passer par les filtres des médias très souvent inféodés.

  3 – 𝘚𝘰𝘶𝘷𝘦𝘳𝘢𝘪𝘯𝘦𝘵𝘦́ 𝘦𝘵 𝘪𝘯𝘥𝘦́𝘱𝘦𝘯𝘥𝘢𝘯𝘤𝘦 𝘷𝘪𝘴𝘢̀-𝘷𝘪𝘴 𝘥𝘦𝘴 𝘪𝘯𝘧𝘭𝘶𝘦𝘯𝘤𝘦𝘴 𝘦́𝘵𝘳𝘢𝘯𝘨𝘦̀𝘳𝘦𝘴

Cette victoire montre qu’il est possible de rassembler le peuple autour des valeurs patriotiques, de souveraineté et d’indépendance, de dialogue et de paix, abjurant les agendas externes et autres influences extérieures. Elle renforce et consolide l’idée du droit inaliénable qu’à chaque peuple de disposer de lui-même.

Des nouvelles grèves en vue dans le secteur social

GPS note avec préoccupation, une ébullition du front social. Après le ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation à la mi-octobre 2024, deux autres ministères seront en ébullition en ce mois de novembre au regard de préavis de grève dont l’autorité gouvernementale a été saisie. Ce sont :

– les fonctionnaires du ministère de l’Intérieur et de la    Sécurité du 12 au 14 novembre 2024 ;

– les fonctionnaires du ministère de la Culture et de la Francophonie du 20 au 22 novembre 2024.

Et comme dans le secteur Éducation-Formation, dans les deux cas susmentionnés, on retrouve la revendication prioritaire de l’octroi d’une prime d’incitation aux fonctionnaires.

GPS apporte son soutien aux employés de la fonction publique en droit de revendiquer des primes eu égard au coût non maîtrisé de la vie dans notre pays.

GPS demande au gouvernement d’établir un dialogue social sincère et inclusif avec tous les partenaires sociaux en vue de trouver une solution globale et durable aux préoccupations posées dont celle majeure de la prime pour tous.

GPS juge toute autre voie, notamment celles des menaces judiciaires et des sanctions pécuniaires, comme non viable pour un apaisement du front social.

Dans cette même veine, GPS recommande le reversement des salaires suspendus ou ponctionnés aux enseignants pour fait de grève.

De la réactivation opportuniste des poursuites judiciaires contre M. Damana Adia Pickass

Le Cadre restreint de GPS note avec regret que le régime RHDP ne démord pas avec l’instrumentalisation de la justice pour tenter de museler l’opposition ivoirienne.

En effet, non content de détenir illégalement et injustement plusieurs opposants dont l’ancien député Kando Soumahoro, M. Traoré Mamadou et M. Kader Doumbia de GPS, le régime de M. Ouattara s’apprête à mettre fin aux activités politiques de M. Damana Adia Pickass, vice-président du PPA-CI en charge du Conseil stratégique et politique de ce parti.

Les faits qui lui sont reprochés remontent à l’année 2021 selon le procureur de la République et font état de plusieurs chefs d’accusation aussi graves les uns que les autres. Au regard de la gravité desdits faits, GPS s’étonne que ce soit à la veille de l’élection présidentielle de 2025 que la justice décide de le faire comparaitre. Cette attitude suspicieuse laisse croire que le régime au pouvoir a décidé de faire taire M. Damana Pickass qui, dans le cadre des activités de son parti, donne de la voix et contribue fortement à éclairer les populations sur les faiblesses du régime moribond du RHDP.

De plus, il est bon de souligner que toutes les sorties de M. Damana Pickass mobilisent davantage les Ivoiriens et éclairent l’opinion nationale et internationale sur les nombreuses dérives du régime d’Abidjan. C’est sans doute pour freiner l’élan du PPA-CI que la justice, comme à l’accoutumée, vient au secours du RHDP qui manque vraisemblablement d’arguments pour rassurer les Ivoiriens.

Le Cadre restreint de GPS apporte son soutien ferme à M. Damana Pickass et au PPA-CI dans cette nouvelle épreuve. GPS dénonce encore une fois et avec force l’instrumentalisation de la justice, devenue un outil d’oppression de l’opposition.

En tout état de cause, il est clair que les actes posés par ce régime continuent d’interpeler l’opposition sur la nécessité de conjuguer les actions pour mettre fin à la souffrance des Ivoiriens. Il est temps que les mots fassent place aux actions concrètes pour éviter à la Côte d’Ivoire de nouvelles violences dont les morts, les disparitions et autres mutilés sont toujours oubliés.

De la prorogation de l’opération de révision de la liste électorale

Le 7 novembre 2024, par « décret n° 2024-981 portant prorogation de la période d’enrôlement de la révision de la liste électorale », M. Alassane Ouattara a prolongé la période de révision de la liste électorale jusqu’au 17 novembre 2024. GPS constate que cette décision est la conséquence directe d’un processus mal organisé, marqué par l’improvisation, l’opacité, sans souci d’inclusivité et qui n’a pas su mobiliser les citoyens comme il se devait.

Sur environ 4,5 millions d’Ivoiriens attendus pour être inscrits sur les listes électorales, dont une majorité de primo-votants, la Commission Électorale Indépendante (CEI) avouait n’avoir enrôlé que 300 000 personnes en trois semaines, malgré l’augmentation des sites d’enrôlement de 10 000 à 12 089. Le président de la CEI, M. Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, avait pourtant déclaré que son dispositif était configuré pour enrôler 50 personnes par jour et par machine, soit un total théorique de 14 millions de personnes en trois semaines. Le constat est aujourd’hui clair : l’opération est un échec. Les failles du processus étaient pourtant prévisibles.

Depuis le début de cette opération, le 19 octobre 2024, GPS a multiplié les alertes sur les lacunes de cette révision de la liste électorale. Nous avons toujours estimé que la période initiale de trois semaines était insuffisante pour enrôler plus de 4 millions de personnes. GPS a aussi mis en avant l’inaccessibilité de certains bureaux d’enregistrement en raison de leur éloignement des zones habitées, si bien que leur fréquentation était rendue difficile pour les citoyens. Le président de la CEI a lui-même reconnu que 5 798 lieux de recensement étaient restés sans requérants malgré les promesses d’affluence.

GPS a également dénoncé des obstacles administratifs, notamment les retards dans la délivrance des documents nécessaires à l’inscription, tels que les cartes nationales d’identité. Nous avons demandé un audit exhaustif de la liste électorale pour garantir sa fiabilité et offrir à chaque citoyen ivoirien la possibilité de voter en toute transparence.

Pour GPS, la révision de la liste électorale est un pilier essentiel de notre démocratie et elle ne peut être menée avec légèreté. C’est pourquoi nous réitérons notre appel à :

⨀ Un dialogue inclusif qui réunirait le gouvernement et l’opposition, ainsi que la société civile pour résoudre les problèmes structurels et assurer une révision électorale inclusive.

⨀ Une réforme profonde du système électoral actuel, source de tensions récurrentes, notamment dans la composition, l’organisation et le fonctionnement de la CEI, qui doivent être redéfinis pour garantir l’impartialité et éviter de nouvelles crises socio-politiques à notre pays.

⨀ Un découpage électoral transparent qui soit équitable et représentatif de la répartition démographique du pays, afin que chaque voix compte de manière juste.

⨀ La création d’une CEI véritablement indépendante car l’institution actuelle, sous la direction de M. Coulibaly-Kuibiert, n’a pas su s’affranchir des pressions politiques de l’Exécutif et garantir une gestion impartiale du processus électoral.

⨀ Une suspension temporaire de la révision de la liste électorale en cours, permettant d’y apporter les corrections nécessaires et d’éviter des erreurs coûteuses pour la démocratie ivoirienne.

En conclusion, la décision de prorogation de l’opération de révision de la liste électorale, bien que salutaire, ne corrige en rien les carences fondamentales de ce processus.

GPS appelle donc à une révision profonde du système électoral et à la mise en œuvre de réformes urgentes pour garantir des élections crédibles, libres et transparentes en 2025 et après. Les Ivoiriens ne doivent pas être les otages d’un système électoral défaillant qui compromet leur avenir et celui de notre nation. Les leçons des crises électorales passées sont encore présentes dans nos mémoires et nous devons tout faire pour éviter que l’histoire ne se répète en 2025.

Pour finir, GPS réaffirme que son engagement constant aux côtés du Peuple ivoirien face aux nombreux défis qui l’assaillent n’a qu’un seul objectif : œuvrer pour un avenir meilleur où règnent la justice et l’équité pour tous. Nous devons continuer de résister ensemble face aux forces de l’oppression et rétablir la démocratie et l’État de droit, car l’avenir de notre pays dépend de notre engagement collectif.

Fait le 12 novembre 2024

Le Cadre restreint de Génération et Peuples  Solidaires (GPS)

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