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Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a reçu, au Palais présidentiel le jeudi 25 novembre des mains de l’inspecteur général d’Etat Théophile Ahoua N’doli, les Rapports d’activités 2018, 2019 et 2000 de l’Inspection Générale d’Etat (IGE), de l’Inspection Générale des Finances (IGF) et des Inspections Générales des différents ministères.
Dans la présentation faite à cette occasion, M. Ahoua N’doli a indiqué qu’au cours de la période 2018-2020, la priorité a été accordée à deux activités essentielles; à savoir le renforcement des capacités des différents acteurs de l’IGE et des Inspections Générales des ministères, et l’élaboration de la cartographie des risques des différents ministères, ce qui permettra de répertorier, comme un tableau de bord, les risques les plus importants de chaque ministère afin de les suivre et les anticiper.
Sur la période 2018 – 2020, il a indiqué que ce sont trente-six (36) missions d’inspection et qui ont été réalisées auprès des structures publiques, des sociétés d’Etat et des sociétés à participation financière publique. Ces missions ont porté notamment sur la gestion du foncier, le processus de délivrance du permis de conduire, le BURIDA, les procédures de contrôle technique des automobiles et les fonds publics mis à la disposition de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF).
L’Inspection Générale des Finances a, quant à elle, surtout mené des missions d’audit sur les programmes et projets financés par les Institutions internationales avec contrepartie ivoirienne.
Par ailleurs, au titre des dysfonctionnements, l’IGE et les autres structures de contrôle administratif ont relevé, par exemple, la situation de nombreux cadres occupant des postes de Directeur et Chef de service sans actes de nomination réguliers ; celle des membres de Conseil d’Administration ou de Gestion qui ont largement dépassé les termes de leurs mandats sans être renouvelés ou remplacés ; l’insuffisance des moyens humains et financiers mis à la disposition de certaines structures de contrôle ; l’insuffisance d’informatisation du circuit de délivrance des documents d’urbanisme et de construction, en particulier les ACD ; les fraudes aux contrôles techniques des automobiles et les conflits de compétence et des juxtapositions de postes faute de documents de description de postes et de profils.
Au regard donc des constats et observations réalisées dans les structures publiques, les sociétés d’état et les sociétés à participation financières publiques sur les trois derniers exercices, l’Inspecteur Général d’Etat a fait des recommandations pour une gestion efficiente de ces structures, et réaffirmé l’engagement de tous ses collaborateurs à poursuivre avec détermination leurs missions pour traduire dans les faits la vision du Chef d’Etat qui est de promouvoir la bonne gouvernance dans le pays.
« Je trouve cela inadmissible, je vais interpeller le secrétariat général du gouvernement pour que nous puissions nous assurer tout cela rentre dans l’ordre établi », a déclaré le Chef de l’Etat Alassane Ouattara, prenant la parole pour saluer la qualité du rapport d’Activités faisant cas des défaillances relevées par l’IGE, avant de promettre que toutes les insuffisances seront examinées dès le retour du Premier ministre de Dubaï, et ce, durant le mois de décembre.
Aussi, a-t-il réaffirmé son grand attachement à l’audit et au contrôle, et a exhorté les uns et les autres à la promotion de la culture de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion des affaires publiques pour le bien-être des populations. Toute chose qui a notamment justifié la création d’un ministère spécifiquement dédié à la bonne gouvernance, au renforcement des capacités et à la lutte contre la corruption, et sa décision d’instituer, par ailleurs, un Prix d’Excellence dédié à la bonne gouvernance et à la lutte contre la corruption, dans le cadre de la Journée Nationale de l’Excellence, pour mettre en lumière les personnes physiques ou morales qui se distinguent par leur intégrité.
«Dans ce domaine de la bonne gouvernance, nous avons beaucoup d’efforts à faire et vous devez nous aider comme vous l’avez proposé à faire avancer les choses », a insisté le Chef de l’Etat qui s’est engagé à porter haut le drapeau ivoirien au rang des nations de référence en matière de bonne gouvernance.
Il faut rappeler que dans le cadre de la lutte contre la mal gouvernance, plusieurs directeurs généraux et nombre de leurs collaborateurs ont été débarqués ou mis aux arrêts, notamment le directeur général du Fonds d’entretien routier (FER) et le directeur général de l’Agence de gestion foncière (AGEF).
Toutefois, il est a noté que sur la kyrielle des sociétés d’Etat à auditer, seuls celles gérées par les proches des ex premiers ministres Guillaume Soro, Gon Coulibaly et Hamed Bakayoko sont dans le viseur des tenants du pouvoir, alors que les proches du Chef de l’Etat et certains membres de sa famille à la tête à la fois de plusieurs sociétés à capitaux publics ou d’établissements publics à caractère industriel et commercial, ne sont pas inquiétés, en dépit des cas de corruption, de détournement et de mal gouvernance clairement établis par des audits internes.
Par contre, pour mieux atteindre les objectifs assignés à la lutte contre la mal gouvernance, le Gouvernement ivoirien a initié depuis peu une vaste opération, « mains propres » dans l’administration publique ivoirienne et entend épingler tous les auteurs de mal gouvernance, en dépit de leur rang et grade au RHDP.
La volonté affichée du Chef de l’Etat ivoirien à promouvoir la bonne gouvernance et la bonne gestion des affaires publiques ne cible t-elle pas en réalité ses supposés adversaires politiques taxés de pro Soro Guillaume, Gon Coulibaly et Hamed Bakayoko ?
Adingra Ossei