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Une marche pacifique, une libation traditionnelle, des prestations artistiques et un débat citoyen : ce samedi 4 octobre 2025, la jeunesse du Sud-Comoé a transformé la salle des fêtes d’Aboisso en un véritable laboratoire d’idées pour la préservation de la paix en période électorale. Placée sous le signe de l’engagement et de la responsabilité, cette conférence-débat a culminé avec l’adoption d’une charte de la paix portée par les jeunes eux-mêmes.
Ils étaient des centaines, jeunes filles et garçons, leaders associatifs et étudiants, à converger vers la salle des fêtes de la mairie d’Aboisso ce samedi matin. Dès 9 heures, une marche symbolique partie de la Place de la Paix a ouvert l’événement, suivie d’une cérémonie de libation présidée par le representant de Nanan Bediabo 4, chef traditionnel d’Aboisso, invoquant les ancêtres pour une saison électorale apaisée.
Organisée par le Conseil National des Jeunes de Côte d’Ivoire (CNJCI), région du Sud-Comoé, cette conférence-débat sur le thème « Rôle et responsabilité de la jeunesse du Sud-Comoé dans la préservation de la paix en période électorale » a tenu toutes ses promesses.
Une mobilisation institutionnelle remarquable
La cérémonie, présidée par M. Legré Koukougnon, Préfet de la région du Sud-Comoé, et parrainée par le Dr Aka Aouélé, Président du Conseil régional, a vu la participation massive des élus locaux, des chefs religieux et des responsables administratifs.
Le Pr N’din N’din, représentant le Dr Aka Aouélé, a insisté sur le caractère précieux de la paix : « Sans paix, il n’y a ni école, ni travail. Privilégiez le dialogue face aux divergences d’opinion. »
Le 3ᵉ adjoint au maire d’Aboisso, M. N’Guessan Kouamé Augustin, a salué une jeunesse « à la fois avenir et bâtisseur d’un avenir meilleur », réaffirmant le soutien indéfectible de la municipalité.
Une jeunesse « assoiffée de paix »
M. Elie Ayoub, président du comité d’organisation, et M. N’Guessan Amangoua, président régional du CNJCI, ont salué la forte mobilisation. « Quand je vois la salle pleine à craquer, je sens que les jeunes ont soif de paix », a lancé ce dernier, émettant le vœu de voir émerger « une génération pour la paix dans le Sud-Comoé ».
Une conférence magistrale du Pr Simplice Yodé Dion
Le Vice-président de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody a captivé l’auditoire en structurant son intervention autour de plusieurs points clés :
1. La jeunesse et la tentation de l’instrumentalisation : « La responsabilité de la jeunesse est de refuser d’être l’instrument pour devenir l’architecte de la paix. Ce « non » est un acte de dignité. »
2. La paix, une construction active : « La paix n’est pas l’absence de conflit, mais la construction d’un ordre de triomphe. La responsabilité est à la fois négative (refuser la violence) et positive (construire activement un climat de paix). »
3. Liberté et discipline : « Être libre, c’est savoir se contraindre pour le bien de la cité. La liberté, ce n’est pas d’imposer son choix par la force, mais de promouvoir la compétition saine et d’accepter le verdict des urnes. »
Dans une conclusion percutante, le conférencier a lancé : « L’Ivoirien n’est pas n’importe quoi ? Non. Soyez la main qui construit, et non la flamme qui détruit. »
De la réflexion à l’action : la naissance d’une charte
La conférence a été dynamisée par des prestations artistiques, notamment un sketch de la Compagnie Théâtrale d’Aboisso, et par un échange fructueux entre le conférencier et les jeunes, soucieux de concrétiser ces enseignements.
Le point d’orgue de la journée a été la lecture solennelle de la « Charte de la paix et de l’engagement citoyen de la jeunesse du Sud-Comoé » par le président du comité d’organisation, scellant l’engagement de toute une génération à être la « gardienne de la paix et de la démocratie ».
Ainsi, à Aboisso, la jeunesse a non seulement parlé de paix, mais elle en a aussi posé les fondations pour les élections à venir.
Abossia de Ferké
Akondanews.net