L’affaire » Amedé Kouakou candidat du RHDP aux élections régionales 2023 » a le mérite de révéler la profonde ingérence des Chefs coutumiers du Lôh-Djiboua dans l’arène politique de leur région. Les réactions d’un groupe de Chefs coutumiers qui persistent dans leur initiative de protester contre la candidature d’Amedé Kouakou apparaissent comme un règlement de comptes au Doutôh Aliko Tegbo, Chef central des Chefs du Lôh-Djiboua.
Pour rappel, en 2020, à la veille de l’élection présidentielle, conduisant une délégation de têtes couronnées, le Chef Aliko Tegbo a fait une déclaration diffusée au Journal télévisé de la RTI, appelant la population du Lôh-Djiboua à soutenir la candidature d’Alassane Ouattara à qui l’opposition politique reprochait de briguer » un 3è mandat anticonstitutionnel ». Certainement, cette déclaration du Chef central des Chefs de la région avait jeté l’émoi au sein des ressortissants du Lôh-Djiboua, disant ne pas s’y reconnaitre et surtout la considérant comme un acte de manipulation et de trahison. De ce fait, ce dernier a été vu par plusieurs observateurs comme un dignitaire coutumier Dida au service de la cause politique d’Amédé Kouakou, ministre ivoirien, maire de Divo, élu député, qui aujourd’hui vise la présidence du conseil régional du Lôh-Djiboua.
Selon des indiscrétions, l’attitude de « soumission » d’Aliko Tegbo devant l’actuel maire de Divo trouve son explication dans le fait que plusieurs membres de sa famille ont été recrutés à la fonction publique grâce au ministre Amedé Kouakou. Une faveur à laquelle s’ajoutent les nombreux avantages financiers et matériels dont bénéficient Aliko Tegbo et plusieurs de ses notables. C’est le cas pour un de ses enfants qui occupe le poste de DirCab Adjoint au cabinet ministériel dirigé par Amedé Kouakou .
Dans ce contexte de suspicions légitimes, survient l’annonce de la désignation d’Amédé Kouakou par la direction nationale du RHDP pour défendre les couleurs de ce parti aux élections régionales. Blessés dans leur amour-propre suite à l’annonce de ladite candidature, et plusieurs fois interpellés par leurs administrés sur leurs responsabilités dans la mauvaise gestion des affaires de la chefferie traditionnelle du Lôh-Djiboua, plusieurs Chefs décident alors de faire entendre leurs voix pour qualifier cette candidature « de boulimie du pouvoir », entretenue par Amedé Kouakou au détriment des autres cadres du Lôh-Djiboua.
« Ce n’est pas une affaire de la communauté dida contre les autres. Nous ne sommes ni contre la personne d’Amédé Kouakou, ni contre sa personnalité politique. Nous militons pour le respect de la distribution équitable des richesses qui passe aussi pour la négation de cumul indécent de postes politiques dans la région du Lôh-Djiboua. Notre réaction collective sur cette affaire s’inscrit dans une logique de prévention de troubles post-électoraux. Les agissements d’Aliko Tegbo ne correspondent pas à la posture de neutralité d’un grand Chef coutumier. Qu’il arrête maintenant de se comportement comme un long bras du RHDP dans notre région », a tenu à clarifier un Chef de village de Guitry.
Abossia de Ferké(correspond particulier)
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