Chroniques : Stabilité politique et investissements directs étrangers

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L’Afrique, en général, a désespérément besoin de capitaux étrangers pour amorcer et soutenir sa croissance et son développement économique et social. Parmi ce modèle d’appel de capitaux, l’investissement direct étranger (IDE) figure en bonne place.

Selon la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), en 2021, ce serait plus de 83 milliards de dollars qui auraient été investis en Afrique ; montant qui représenterait plus du double de celui de 2020, en dépit de la pression à la baisse que la pandémie de COVI-19 a exercé sur les flux d’investissement vers l’Afrique
Les IDE sont définis comme étant « les investissements qu’une unité institutionnelle résidente d’une économie effectue dans le but d’acquérir un intérêt durable dans une unité institutionnelle résidente d’une autre économie et d’exercer une influence significative sur sa gestion dans le cadre d’une relation à long terme ».
En d’autres termes, on parle d’IDE « lorsqu’une entreprise, une société multinationale ou un particulier d’un pays investit dans les actifs d’un autre pays ou prend une participation dans ses sociétés. »
L’IDE est, certes, bénéfique à la fois pour les pays d’origine et pays hôtes, parce qu’il «…fait partie intégrante d’un système économique international ouvert et efficace », mais il revêt une importance capitale pour les pays d’accueil car il «… s’accompagne souvent de programmes de formation du personnel des nouvelles entreprises, ce qui contribue au développement des ressources humaines du pays hôte ».
Sous ce rapport, l’IDE « … constitue l’un des principaux catalyseurs du développement » d’autant que « les bénéfices engendrés par l’IDE augmentent les recettes fiscales du pays hôte.»
Pour autant, les IDE ont beau être pourvoyeurs des capitaux nécessaires à l’investissement dont le continent a tant besoin pour son développement, il n’en demeure pas moins qu’un certain nombre de conditions préalables nécessaires doivent être remplies pour favoriser ou augmenter ces flux de capitaux, malgré la déclaration d’un expert chinois qui admet qu’« A long terme, le continent africain présente un grand potentiel pour attirer les investissements internationaux dans les économies verte et bleue, ainsi que dans les infrastructures » . Il y a, entre autres, le fait que l’Afrique est « un continent en marge des principaux échanges internationaux » et qu’elle est constamment en proie aux défis de la pauvreté, un niveau de santé précaire et d’innombrables carences en éducation, autant de facteurs qui se posent comme de véritables obstacles au développement.
Néanmoins, si à ces « insuffisances de développement », on peut y remédier à plus long terme, le défi majeur immédiat demeure l’instabilité politique instable générée par la mauvaise gouvernance et la corruption . Qui voudrait investir dans un pays où règne corruption et le désordre politique, sources évidentes de crises sociales, voire d’instabilité ?
Un début de solutions serait de respecter les droits de tous les citoyens par la mise en place d’un véritable Etat de droit «…où sont garantis les droits et libertés individuels », l’égalité des chances ; toutes pratiques démocratiques qui «… entraînent la sécurité et la stabilité du pouvoir politique qui, à leur tour, favorisent la croissance économique. », tant il est vrai que « les conflits sont favorisés par le sous-développement économique, le chômage des jeunes, la pauvreté et l’impossibilité pour les États d’assurer les fonctions régaliennes de sécurité ».
Par ailleurs, il faudrait ériger des institutions fortes, responsables, efficaces et autonomes, dont le rôle consistera à améliorer encore le climat des affaires et à renforcer la capacité de l’Afrique à absorber ces investissements durables. »
En un mot, il s’agit de créer un cercle vertueux où la bonne gouvernance va créer un climat de sécurité et de confiance, à la fois au plan interne et externe, et contribuer ainsi à attirer les investisseurs.

Oussou Kouamé Rémi, Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké et Doyen du Campus 2 de l’université internationale Clairefontaine- Expert en emploi et employabilité de l’étudiant

Akondanews.net

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