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Le mardi 5 septembre dernier, la Côte d’Ivoire célébrait sa dixième Journée de l’Excellence, sous la présidence effective de S.E.M. Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire et en présence du Comité national de la Journée nationale d’Excellence (JNE).
Cette cérémonie au cours de laquelle est remis le Prix national d’Excellence (PNE) aux lauréats est le couronnement d’un long et fastidieux processus conduit par un Comité Technique, composé en majorité de membres issus de l’Administration publique, du secteur privé, notamment les Ministères et la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), ainsi que de la société civile, qui a pour mission d’analyser et d’évaluer les candidats cooptés par les diverses parties prenantes avant de soumettre leur liste en Conseil des Ministres pour validation définitive.
Dans son acception la plus générale, une journée d’excellence est « un moment privilégié où l’on prime ceux qui se sont distingués durant l’année et aux examens de fin d’années. »
Pour la Côte d’Ivoire, c’est l’occasion pour l’Etat, à travers le Président de la République, de démontrer son engagement à « promouvoir une société d’excellence » pour une « Côte d’Ivoire solidaire ».
En outre, cette initiative vise à « la célébration du mérite et des savoir-faire dans les domaines clés des activités socio-économiques et culturelles. »
Dans les faits, elle consiste à primer, respectivement par un trophée, un diplôme et un chèque de dix (10) millions de FCFA, des lauréats qui sont, soit des personnes physiques (enfants, femmes, hommes et couples), soit des personnes morales (structures publiques, entreprises privées, sociétés coopératives, organisations non gouvernementales, associations de développement, organisations culturelles et collectivités territoriales).
Si l’objectif à plus ou moins longue échéance de ces journées est de promouvoir une nouvelle éthique du travail et, incidemment, de susciter, par-là, des émules dans une Côte d’Ivoire en pleine reconstruction, alors le gouvernement a eu le nez creux en instituant ce prix prestigieux car on n’a pas idée des effets psychologiques positifs que ces simples gestes de reconnaissance et de gratitude peuvent avoir sur le comportement de l’individu.
En effet, la reconnaissance professionnelle qui consiste en l’appréciation du travail effectué par une personne, dans le cadre professionnelle, est une puissante source de motivation et d’engagement.
Par ailleurs, elle donne « le sentiment …d’exister et d’être appréciés pour leur valeur en tant qu’êtres humains » en plus de contribuer à l’accroissement de la confiance en soi et d’une meilleure productivité.
Finalement, elle pousse à faire preuve d’une plus grande intégrité, à avoir un sens des responsabilités plus aigu, à avoir le goût de l’effort et à privilégier la qualité, entre autres.
Toutefois, pour être valorisant et avant-gardiste, ce prix n’en est pas moins inéquitable, en ce sens qu’il ne prend pas suffisamment en compte les divers niveaux non seulement de la hiérarchie professionnelle, mais encore de la société. Car si le but ultime est d’ériger une société plus solidaire, les critères de choix des lauréats ne devrait pas se limiter à « qui a fait mieux que l’autre » mais, au contraire, devraient plutôt viser la diversité et l’inclusion sociale à tous les niveaux.
Il est compréhensible que le Comité Technique de sélection soit parfois amené à faire des choix cornéliens, mais sur la base de la vision du président Alassane Ouattara qui est de parvenir à une Côte d’Ivoire, à terme, réconciliée, il serait plus que judicieux de faire en sorte de pouvoir « récompenser tout le monde», dans un souci d’apaisement social.
En bon leader qu’il est, il a besoin de tous les citoyens, à quelque niveau de l’échelon social que ce soit, pourvu que ceux-ci soient de bonne volonté, engagés, déterminés, motivés, « conjuguant les valeurs de discipline, …de probité, d’abnégation et d’acharnement au travail », aux fins de le soutenir dans la réalisation de sa vision d’une Côte d’Ivoire pacifiée et prospère à tous égards.
Oussou Kouamé Rémi, Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké et Doyen du Campus 2 de l’université internationale Clairefontaine- Expert en emploi et employabilité de l’étudiant
Akondanews.net