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Le 19 juillet 2021 étaient officiellement lancés les états généraux de l’éducation nationale et de l’alphabétisation en Côte d’Ivoire. Loin d’être un effet d’annonce, cette initiative qui va s’étendre jusqu’en janvier 2022, vise à faire, d’abord, à travers un «dialogue direct» entre tous les acteurs et partenaires du système éducatif, l’état des lieux de la situation de l’éducation en Côte d’Ivoire et, ensuite, faire des propositions pratiques.
Au sens courant du terme, les états généraux désignent une « Réunion plénière pendant laquelle on débat d’un sujet précis et où sont entendus différents intervenants en faveur ou pas de son application, adoption, modification, etc. »
Au cours des six (6) prochains mois, donc, diverses thématiques seront abordées, entre autres la politique éducative globale, le cadre règlementaire, l’inclusion, l’équité et le genre, la qualité des enseignements-apprentissages, la pertinence et l’efficacité interne et externe du système, la société apprenante, la gouvernance et la gestion, sans mentionner le dialogue social, les mécanismes de financement et la digitalisation de l’enseignement.
Cette décision de conduire une réflexion globale sur le système éducatif ivoirien a été saluée de tous, y compris l’Eglise catholique qui est une des parties prenantes de ce système.
Il est vrai que le système éducatif suscite des inquiétudes depuis plusieurs décennies. Qu’il s’agisse du contenu pauvre et inadapté des programmes scolaires, de la saturation et du sous-équipement des écoles et universités publiques, sans parler de la violence et de l’incivisme, c’est autant de maux dont souffre le système éducatif ivoirien, depuis le début des années 90.
Cette concertation nationale arrive, alors, à point nommé pour «…sauver tout simplement l’école ivoirienne», y compris toute la société ivoirienne dans sa quête du développement économique et social, tant il est évident qu’éducation et développement entretiennent des liens extrêmement étroits.
En effet, être éduqué permet d’échapper à la pauvreté chronique, dans la mesure où il a été démontré que les individus les plus vulnérables à ce type de pauvreté sont ceux qui ne sont pas éduqués et le pire, c’est qu’ils sont susceptibles de transmettre cette pauvreté à leurs progénitures. Sous ce rapport, on a souvent reconnu que l’éducation est un «…outil de libération de l’individu et la clé du développement humain», en ce sens que l’ensemble de toutes les mutations positives qui affectent ce processus permettent à un pays d’améliorer, en retour son système éducatif. Je reste convaincue que les pays aujourd’hui développés ont une longueur d’avance sur leurs homologues sous-développés grâce à l’accès à l’information et la formation. L’éducation est donc à la fois un moyen efficace de réduction de la pauvreté chronique des populations et un puissant levier de développement.
Pourtant, dans cette tâche d’acquisition de connaissances et de compétences, on a tendance à incomber toute la responsabilité aux formateurs.
Or, en réalité, les parents y ont le plus grand rôle à jouer, car la base de tout projet éducatif prend racine au sein de la famille où l’enfant, dès son plus jeune âge, est initié aux vertus et valeurs qui vont leur servir de boussole tout au long de sa vie.
Alors, comme le souligne, à juste titre, le Premier Ministre, Patrick Achi: « L’école ivoirienne est l’affaire de tous. Elle sera ce que nous, Ivoiriens, aurons voulu qu’elle soit. Il nous appartient d’assurer à notre jeunesse, toujours plus nombreuse et vivante, une éducation, une formation de qualité pour l’enraciner dans la citoyenneté et la faire prospérer durablement sur un marché du travail compétitif en lui donnant accès à des emplois décents, motivants et bien rémunérés ».
Tout compte fait, quelles que soient les conclusions de ces assises, on doit non seulement faire la part belle à l’éducation civique et morale car une un système éducatif qui aspire à l’excellence est un système holistique, prenant en compte tous les aspects de l’individu dans la formation, mais encore veiller à son application.
Néanmoins, ces assises, dans leur ensemble, ont beau constituer une « mobilisation citoyenne » aux fins de trouver des solutions communes et inclusives aux maux auxquels ce secteur est confronté, reste à pouvoir concilier tous ces intérêts divergents des divers acteurs et parties prenantes pour la mise en œuvre effective de ses conclusions.
Oussou Kouamé Rémi, Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké et Doyen du Campus 2 de l’université internationale Clairefontaine- Expert en emploi et employabilité de l’étudiant
Akondanews.net