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La situation de chômage demeure une préoccupation majeure pour tous les diplômés de l’enseignement supérieur africains.
En dépit des diverses réformes apportées, en effet, il a été démontré que les diplômés de l‘enseignement tertiaire sont susceptibles d’être victimes du chômage de 2 à 3 fois plus que leurs homologues « n’ayant pas poursuivi leur scolarité au-delà du primaire »; ce qui ne veut nullement signifier que l’université ou l’école professionnelle sont inutiles, loin de là ! Le véritable problème, c’est celui de l’inemployabilité des diplômés, leur incapacité à « acquérir » les compétences nécessaires pour trouver un emploi car non seulement le contenu de leur formation est inadapté aux attentes du marché de l’emploi mais encore qu’ils n’ont pas la possibilité d’accumuler de l’expérience professionnelle lorsqu’ils sont sur les campus.
Il n’est certes pas aisé d’avoir des opportunités d’apprentissage expérientiel au cours de sa formation, mais une option viable pour accroître son employabilité est d’avoir recours aux certifications professionnelles.
La certification professionnelle, la certification commerciale ou encore la désignation professionnelle, souvent appelée simplement certification ou qualification, est une « désignation obtenue par une personne pour garantir la qualification nécessaire pour effectuer un travail ou une tâche ». Elle est composée d’un « ensembles de savoir-faire identifiable, favorisant la pratique autonome d’une activité professionnelle et faisant l’objet d’une évaluation et d’une validation »
Elle possède de nombreux avantages. Si elle confère, d’abord, une reconnaissance des capacités techniques nécessaires pour effectuer des tâches professionnelles, elle renforce l’employabilité de l’employé dans son évolution de carrière et d’amélioration de sa rémunération. C’est un titre professionnel qui est différent de la formation qui n’est qu’un outil pédagogique permettant d’avoir accès à des connaissances ou compétences tandis que la « certification valide l’acquisition de ces compétences et justifie le niveau de maitrise par le biais de un ou plusieurs examens. »
En outre, elle diffère du simple diplôme car celui-ci renvoie à un niveau d’études alors que la certification atteste que « celui qui la possède détient les compétences nécessaires à l’exercice d’un métier précis ». C’est pour toutes ces raisons qu’elle est « l’objet d’une évaluation et d’une validation » par des organismes dit certificateurs, officiellement accrédités et reconnus par l’Etat.
C’est qui est intéressant, c’est que si la certification professionnelle s’adressait à l’origine aux employés et à certains corps de métiers qui veulent accroître leur crédibilité professionnelle ou témoigner de leur engagement professionnel, aujourd’hui, même tout apprenant, notamment l’étudiant, peut se l’approprier et s’en prévaloir pour faciliter l’obtention de son premier emploi.
D’ailleurs, plusieurs employeurs n’hésitent pas à faire l’éloge de ces certificats d’achèvement qui sont le reflet d’une grande capacité d’apprentissage, donc d’adaptation et de productivité, et d’acharnement au travail, toutes valeurs somme toutes cruciales dans un environnement professionnel de plus en plus instable et incertain.
Toutefois, à ces diverses certifications, il faudrait nécessairement ajouter de solides compétences techniques pour parfaire l’employabilité.
Pour le reste, certains sites bien connus comme Coursera, EDX, Alison, etc. offrent, en collaboration avec d’éminentes universités et institutions, des certifications gratuites et reconnues par les secteurs d’activité où ces certifications s’appliquent. »
Oussou Kouamé Rémi, Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké et Doyen du Campus 2 de l’université internationale Clairefontaine- Expert en emploi et employabilité de l’étudiant