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Les 6 et 7 décembre 2022, s’est tenu, à Dakar au Sénégal, le Forum sur la paix et la sécurité en Afrique. Il fut fondamentalement question de remettre au-devant de la scène nationale et internationale l’épineuse problématique de la préservation de la sécurité et de la paix sur le continent.
En réalité, le Forum dit de Dakar auquel plusieurs chefs d’État et de gouvernement, Ministres, représentants d’organisations internationales et experts (politiques, économiques, académiques et associatifs) ont pris part est venu démontrer, plus que jamais, que la problématique de la paix et de la sécurité en Afrique, loin d’être isolée et simple, est d’une complexité inextricable .
Un rapide coup d’œil sur le continent fait ressortir que de la Libye au Mozambique, du Bassin du lac Tchad à l’Est de la République Démocratique du Congo, en passant par la République Centrafricaine (RCA), de l’Ouganda à l’Éthiopie et de la Somalie dans la Corne de l’Afrique, au Soudan et Soudan du Sud, jamais l’Afrique n’a tant été en proie à la menace terroriste et à l’instabilité.
Le vocable sécurité est appréhendé de deux (2) manières: d’une part, il est défini comme « l’état d’esprit confiant et tranquille d’une personne qui se croit, se sent à l’abri du danger ». D’autre, part, il s’agit d’une « Situation tranquille qui résulte de l’absence réelle de danger ». Dans tous les cas, la sécurité est vécue comme «un état où les dangers et les conditions pouvant provoquer des dommages d’ordre physique, psychologique ou matériel sont contrôlés de manière à préserver la santé et le bien-être des individus et de la communauté.»
Inversement, l’insécurité est le manque ou le défaut de sécurité. Par exemple, pour un endroit, «c’est le fait de ne pas être sûr, d’être soumis à différentes formes de dangers ou de délinquance».
Si le thème du 7e Forum international sur la paix et la sécurité en Afrique était: « enjeux de stabilité et d’émergence en Afrique dans un monde post-Covid », on s’est très vite aperçu que les thématiques de paix et de sécurité, abordées de manière transversale, révèlent « la complexité de la préservation de la paix sur le continent ».
En effet, dans un contexte marquée par la crise sanitaire de la COVID 19 couplé aux divers autres défis, entre autres la radicalisation de la jeunesse, les nouvelles menaces, dont les cyberattaques et les campagnes de désinformation, auxquels le continent doit constamment faire face, il est évident que les notions de paix et de sécurité prennent une toute autre dimension. Et c’est là que le concept de sécurité humaine prend tout son sens.
La Commission sur la Sécurité humaine (CSH) définit le concept comme suit: « …protéger le noyau vital de toutes les vies humaines, d’une façon qui améliore l’exercice des libertés et facilite l’épanouissement humain.
La sécurité humaine signifie la protection des libertés fondamentales, qui sont l’essentiel de la vie. Elle signifie aussi protéger l’individu contre des menaces graves ou généralisées. Il faut pour cela s’appuyer sur les atouts et les aspirations de chaque individu» (CSH: 2003: 17).
Toutefois, cela veut dire qu’il faut mettre en place des systèmes politiques, sociaux, environnementaux, économiques, militaires et culturels qui, ensemble, permettent aux populations les éléments indispensables de leur survie, de leurs moyens d’existence et de leur dignité.
La sécurité humaine qui est un concept qui a fait son apparition dans les années 1990, remet en question l’approche traditionnelle de la sécurité fondée sur la protection des intérêts nationaux de l’Etat, pour ne se concentrer que sur l’individu comme «objet référent», c’est-à-dire comme l’objet désormais qu’il faut protéger. Elle est caractérisée par le multisectorialisme, l’holisme, la spécificité au contexte et l’orientation vers la prévention.
Contrairement à l’approche traditionnelle de la sécurité, le concept de sécurité humaine regroupe les « éléments humains » de la sécurité.
A ce propos, elle prend en considération, tout en soulignant leur interdépendance, «une large gamme variée de conditions qui menacent la survie, les moyens d’existence et la dignité et elle identifie le seuil au-dessous duquel la vie humaine est menacée de façon intolérable. Elle représente une compréhension globale des menaces, y compris les causes d’insécurité liées par exemple à la sécurité économique, alimentaire, sanitaire, de l’environnement, personnelle, de la communauté et politique.»
Néanmoins, cela
C’est justement cet aspect des choses que Madame Aïssata Tall Sall, Ministre des Affaires Étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, a souligné lorsqu’elle conclut dans son discours de fin que « Le Forum de Dakar a mis le curseur sur les urgences africaines : la paix, la sécurité mais aussi le changement climatique, la santé, la jeunesse. Autant de facteurs déterminants pour le développement de nos pays »
Au vu de tout ce qui précède, il est évident que les questions de paix et de sécurité ne peuvent être traitées indépendamment de la problématique générale du développement économique et social à laquelle l’Afrique est confrontée.
Oussou Kouamé Rémi, Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké et Doyen du Campus 2 de l’université internationale Clairefontaine- Expert en emploi et employabilité de l’étudiant
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