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A l’instar de plusieurs pays africains, on ne soulignera jamais assez l’importance de l’agriculture pour l’économie de Côte d’Ivoire. En effet, il a été constaté que plus de « 65 % des quelque 750 millions d’habitants de l’Afrique subsaharienne travaillent dans l’agriculture, et le secteur est à l’origine de plus du quart du produit intérieur brut dans la plupart des pays ».
A ce propos, les produits agricoles représentent environ 20 % des échanges commerciaux internationaux du continent et constituent l’une des principales sources d’approvisionnement en matières premières pour les industries occidentales.
Pour ce qui est du cas spécifique de la Côte d’Ivoire, le secteur agricole, à lui seul, représentait, « en 2018, 28% du produit intérieur brut (PIB) et 40% des exportations (56% en 2012), 62% hors pétrole ».
D’autre part, si la population ivoirienne est répartie entre 12,6 millions de citadins et 12,3 millions de ruraux, le seul secteur agricole emploie 46% des actifs et fait vivre les deux tiers de la population
Ce n’est pas un hasard si le premier Président, Félix Houphouët-Boigny, affectueusement appelé le Père de la nation ivoirienne, avait lancé le slogan suivant, dans les années 60: « Le succès de ce pays repose sur l’agriculture », pour signifier que la Côte d’Ivoire est parvenu à ce stade grâce, principalement, à deux spéculations agricoles, le café et le cacao.
Dans la foulée, d’autres spéculations comme la banane douce, le palmier à huile et, aujourd’hui, la noix de cajou s’y sont ajoutées.
Toutefois, si l’agriculture d’antan était le fait d’agriculteurs et, parfois, de paysans sans instruction, il faut dire que face aux nouveaux enjeux climatiques dus au réchauffement de la planète, il est clair qu’on aura besoin de plus en plus d’agriculteurs instruits, capables non seulement de « mieux appliquer les sciences et technologies aux problèmes agricoles » pour une plus grande productivité des terres existantes, mais surtout de pouvoir pratiquer différents types de cultures, en tirant parti de données pluviométriques de plus en plus erratiques et imprévisibles.
Or, « adopter de meilleures pratiques agricoles, notamment en diversifiant les cultures, en améliorant les méthodes de préservation des sols et en utilisant de meilleures semences et technologies », en somme, « entamer une véritable “révolution” de l’agriculture » n’est du ressort que d’une nouvelle race d’agriculteurs, des agriculteurs informés, cultivés, éclairés, lettrés et même érudits sur les sujets ayant trait au monde agricole. Ils ne seront pas nécessairement passés par une école de formation agricole ou agronomique, mais ils auront un bon niveau intellectuel leur permettant de collecter des informations agricoles et culturales de diverses sources, de les analyser et de les interpréter pour plus de productivité
Si un tel projet venait à voir le jour, on contribuera à résoudre plusieurs problématiques à la fois : renforcement de la recherche et le développement des sciences et technologies agricoles, adoption des techniques adéquates de gestion de l’environnement et des terres, accroissement des rendements agricoles, lutte contre la famine, réduction des importations agricoles, réduction de la pauvreté en milieu rural et, surtout réduction du chômage des jeunes diplômés.
Toutefois, il est du ressort des autorités d’inciter ou de motiver les jeunes à mettre leur savoir et savoir-faire au service du monde rural en rendant attractives les conditions (fourniture d’engrais, système d’irrigation améliorée, conditions améliorées de conservation et de commercialisation de la production, prix de vente garanti, accès au financement, plus de “biens collectifs” comme des routes et des marchés, des sites de stockage et de traitement, etc.)
Oussou Kouamé Rémi, Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké et Doyen du Campus 2 de l’université internationale Clairefontaine- Expert en emploi et employabilité de l’étudiant
Akondanews.net
Très belle réflexion ! Merci Docteur pour Mr votre belle contribution. Une alternative serait l’investissement inconditionnel des diplômés en Agriculture dans le développement du secteur. Malheureusement, les diplômés en Agriculture restent au chômage car ils veulent travailler en entreprise.
merci pour la contribution