La pauvreté est un fait social de plus en plus préoccupant. Elle est universelle mais « cache de fortes disparités géographiques ».
D’après l’Organisation non-gouvernementale OXFAM, Il y a près de 700 millions de personnes en situation d’extrême pauvreté dans le monde, c’est-à-dire vivant avec moins de 2,15 dollar par jour (soit environ 64 euros par mois). En se basant sur ce “seuil de pauvreté international”, le taux mondial d’extrême pauvreté est passé de 36% en 1990 à environ 9% aujourd’hui .
Le phénomène s’exprime avant tout en termes pécuniaires car être pauvre, « c’est ne pas avoir assez d’argent pour répondre à ses besoins de base en nourriture, en vêtements et en logement ».
Dans la foulée, l’extrême pauvreté est appréhendée comme le « nombre de personnes vivant avec moins de 1,90$ par jour » .
Toutefois, être pauvre, ce n’est seulement manquer de moyens financiers pour subvenir à ses besoins essentiels les plus élémentaires, comme l’habillement, l’énergie, le logement et l’alimentation. C’est beaucoup plus que cela car la pauvreté est multidimensionnelle.
En fait, au-delà de l’approche monétaire, être pauvre c’est aussi ne pas avoir accès à l’éducation, à l’eau potable, à la santé, etc.
Ses enjeux sont énormes car « la pauvreté rend des gens malades, cause de la souffrance, rend difficile l’accès à l’éducation et nuit à la capacité des personnes qui la vivent de réaliser leurs légitimes aspirations ».
De ce fait, elle constitue un obstacle pour les citoyens qui en souffrent de contribuer pleinement à la production dans la société.
La principale cause de ce fléau mondial est imputée aux inégalités des populations dans l’accès aux ressources et aux opportunités socio-économiques .
Alors, si on part du principe que c’est le manque d’opportunités économiques pour les populations qui est la cause essentielle de la pauvreté, peut-on dire que les Africains sont pauvres? En d’autres termes: est-ce qu’il y a des pauvres parce qu’elles ne peuvent pas exploiter les opportunités ou il y a des pauvres par manque d’opportunités?
A ces deux questions, la réponse est simple et unique : les Africains sont loin d’être pauvres, en dépit de tout ce qui peut être démontré. S’ils sont considérés comme tels, c’est parce que certains facteurs comme l’inégalité des chances, la corruption, le favoritisme, la discrimination, l’ethnicisation des rapports sociaux, l’absence de transparence dans la gestion des affaires publiques, etc. se combinent pour les empêcher de trouver ou de créer des opportunités pour elles-mêmes. Sinon, comment comprendre, selon la Banque mondiale, que c’est dans les pays du Sud où sévissent ces éléments que le taux de pauvreté est plus élevé comparés aux pays du Nord, plus démocratiques ?
Pour le reste, il incombe aux Etats et pouvoirs publics africains de créer les conditions adéquates, à la fois économiques, juridiques et sociales de sorte à favoriser la création d’emplois, même si on sait que savoir reconnaître et saisir les opportunités relèvent à la fois du mental et du caractère individuel .
Oussou Kouamé Rémi, Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké et Doyen du Campus 2 de l’université internationale Clairefontaine- Expert en emploi et employabilité de l’étudiant
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