Chroniques Comment réussir sa première année en université ?

Après l’euphorie de la réussite au Baccalauréat, il faut, à un moment donné que le nouvel étudiant revienne à la réalité car c’est à partir de là que tout son avenir va se jouer. C’est à partir de là justement qu’il aura à opérer des choix et prendre des décisions, parfois difficiles, pour sa future carrière.

En effet, la première année à université ou dans une grande école, bien qu’à un moindre degré, en termes de rupture, constitue une étape cruciale mais nécessaire car entre adaptation à un nouvel environnement de vie et de travail, notamment les cours magistraux qui exigent de prendre des notes et un minimum d’organisation personnelle, sans même évoquer la fixation d’objectifs académiques et professionnels, le bachelier peut parfois perdre pied et rater sa première année.
Issu du latin universitas (« corps, compagnie, corporation, collège, association ») comme abréviation de l’expression médiévale universitas magistrorum et scolarum (association/corps des professeurs et des élèves), le vocable université désigne un « établissement public d’enseignement supérieur dépendant d’une académie » . Elle a pour synonyme familière faculté
De par ses missions, l’université diffère en plusieurs points du lycée ou du collège . Or comme le souligne à juste titre cet auteur : « Les étudiants quittent un univers de pratiques et d’exigences dans lequel, en tant qu’anciens élèves, ils ont été formés et ont intériorisé, avec plus ou moins de bonheur, des manières de travailler. En tant qu’étudiants, ils entrent de plain-pied dans un autre univers de relations qui suppose d’eux, de façon plus ou moins prégnante selon le degré de rupture pédagogique rencontrée, une conversion dans leurs manières de travailler » .
Pour cette raison, il va falloir que le bachelier prenne non seulement de nouvelles mais de bonnes habitudes .
D’abord, l’université est organisée en facultés ou en unités de formation et de recherche (UFR) et chaque faculté ou UFR forme dans une discipline précise ; ce qui est également le cas au lycée ou au collège mais à un niveau plus avancé, même si cette formation demeure assez généraliste.
Ensuite, les cours sont dispensés dans de grandes salles appelées amphithéâtres et l’étudiant est tenu de prendre des notes, contrairement au lycée où les élèves sont répartis dans des salles relativement petites et où le professeur dicte le cours .
Enfin, l’étudiant a moins d’heures de cours qu’au lycée étant donné que les emplois du temps sont plus flexibles et bénéficie de plus de liberté et jouit de plus d’autonomie qu’au lycée car il n’y a plus de contrôle de présence lors des cours en amphithéâtre, excepté en travaux dirigés (TD) ou travaux pratiques (TP).
En revanche, l’étudiant doit effectuer beaucoup de travail personnel, de recherches d’investigations personnelles pour complétés ses cours.
Par ailleurs, et c’est là que le bât blesse, il endosse beaucoup plus de responsabilités auxquelles, très souvent il est peu ou prou préparé.
En réalité, étant entendu que faire des études universitaires, aujourd’hui, ne se résume plus à se contenter d’effectuer le trajet entre le domicile et le campus et qu’il est devenu impératif pour l’étudiant de diversifier ses connaissances et d’approfondir ses expériences pour améliorer son employabilité, l’étudiant de Licence 1 doit nécessairement se fixer des objectifs académiques et professionnels clairs et précis qui consistent à explorer les débouchés de la filière où il a, finalement, été orienté même si travail aurait dû être « fait en Terminale ou juste après la proclamation des résultats du Baccalauréat » .
Pour autant, se fixer des objectifs professionnels ne suffit pas, ce n’est que la première étape du processus, puisque l’université n’est qu’un tremplin vers la future carrière. Alors, il doit s’appuyer sur ses objectifs professionnels pour élaborer son projet professionnel personnel (PPP) auquel il va travailler progressivement tout au long de son cursus, afin de rendre plus facile sa propre insertion professionnelle .

OUSSOU Kouamé Rémi, Ph.D. et MA
Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké
Département d’anthropologie et sociologie
Expert en développement professionnel des élèves et étudiants.

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