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Le chômage, le sous-emploi et l’emploi précaire des jeunes est devenue une épine dans le pied de la plupart des autorités gouvernementales africaines .
Selon la Banque mondiale, bien qu’il y ait des disparités régionales et même à l’intérieur d’un même pays, les jeunes représentent 60 % de l’ensemble des chômeurs en Afrique .
Parmi les facteurs structurels identifiés par certains observateurs de la situation de l’Afrique, il y a principalement « la demande globale, les règlements du marché du travail, l’inadéquation entre les formations initiales et les besoins du marché de l’emploi, le volume de la main-d’œuvre jeune et l’employabilité des jeunes »
Ce qu’on semble ignorer ou qu’on feint d’ignorer, toutefois, c’est qu’en vertu de l’ère de l’économie du savoir, « la production de valeur économique découlera d’investissements soutenus dans 1) la recherche-développement ou l’innovation technoscientifique; 2) la formation de la main-d’œuvre et l’enseignement; 3) de nouvelles formes plus efficientes d’organisation et de gestion du travail » .
Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’économie du savoir est «…celle où la productivité et la croissance de l’économie, bref la « performance économique » des pays, dépendent de plus en plus du savoir, de l’éducation, de l’information et de la technologie »
Ayant fait son apparition au tournant des années 90, l’économie de la connaissance se caractérise essentiellement par divers éléments, dont l’innovation, l’accélération du rythme des innovations, la capacité à innover qui suppose réactivité et qualité, d’une part, et d’autre part, le caractère collectivement distribué du mode de production de la connaissance, dont le rôle s’accroît sans cesse .
Son substrat est la paire éducation-formation avec pour finalité ultime la création de valeur ajouté à partir du savoir que l’on acquiert .
On ne le dira jamais assez « l’éducation affecte la dynamique de la croissance en modifiant la productivité du facteur travail et en augmentant les capacités d’innovation de l’économie ».
Que faut-il faire pour que l’éducation joue son rôle de moteur dans le contexte de la « nouvelle théorie de la croissance » ou « théorie de la croissance endogène » en Afrique?
En d’autres termes, comment rendre universel l’accès à l’information, à la connaissance et aux technologies ?
Pour trouver un début de réponse à cette épineuse problématique, les spécialistes n’hésitent pas à suggérer et même recommander la création de « centres de ressources scientifiques et encourager les jeunes à s’impliquer dans la recherche et le développement; initier des interventions au niveau de l’école primaire et secondaire pour améliorer les compétences essentielles et pour professionnaliser les jeunes fermiers et les entrepreneurs ruraux », étant donné le caractère foncièrement agricole de l’économie .
Par ailleurs, il ne serait pas de trop de réorganiser de fond en comble l’université en la dotant de plus de moyens, afin qu’elle soit non seulement un véritable centre de recherche, d’innovation, mais encore de collaboration et de coopération sur lesquels le secteur productif peut compter pour se développer .
Néanmoins, en amont, il faut absolument veiller à mettre en place un système éducatif qui favorise l’acquisition de compétences transversales, celles qui « font grandir les élèves, leur permettent de tisser leurs relations avec les autres, de réfléchir avec discernement et de s’ouvrir aux enjeux du monde » . C’est, par exemple, l’ouverture de bibliothèques, la promotion de la lecture et l’incitation à la production scientifique et littéraire, entre autres.
Oussou Kouamé Rémi, Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké et Doyen du Campus 2 de l’université internationale Clairefontaine- Expert en emploi et employabilité de l’étudiant
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