Le concept de développement est généralement perçu comme « l’ensemble des transformations techniques, sociales, territoriales, démographiques et culturelles accompagnant la croissance de la production. »
Pour le commun des mortels, il est caractérisé par le niveau de consommation et de vie élevé, les infrastructures nombreuses et modernes, etc.
Pour les analystes, ses traits principaux sont la production de richesse, c’est-à-dire la production nationale, notamment le produit national brut, le produit intérieur brut, le revenu réel par habitant, l’existence d’industries de toute sorte, la puissance militaire, etc.
Pour autant, même s’il en est réduit à sa dimension économique, le développement est largement plus que cela car il ne saurait se produire « sans mise à niveau des mentalités et des comportements ». En d’autres termes, le développement ne saurait avoir lieu sans un minimum de civisme.
Issu du latin civis, «le civisme désigne le respect et le dévouement du citoyen pour la collectivité dans laquelle il vit ainsi que le respect de ses conventions et de ses lois.»
En d’autres termes, c’est un ensemble de «…règles écrites ou non écrites, de normes sociales, vise la régulation de la vie en société et facilite la vie en groupe.»
Le civisme et son pendant les civilités «… permettent de concrétiser des valeurs: le respect de soi, des autres et de l’environnement, l’ouverture à la différence. »
Sous ce rapport, un comportement civique est un comportement qui est en rapport avec le citoyen et son rôle politique au sein de la société, étant entendu que le mot fait explicitement référence aux devoirs et aux responsabilités du citoyen dans l’espace public. Il désigne aussi le comportement d’un bon citoyen, respectueux des valeurs de son pays.
En outre, une attitude civique renvoie au bon comportement d’un citoyen qui est respectueux des valeurs de son pays.
Il se distingue de la citoyenneté en ce sens que si la citoyenneté exprime la condition de citoyen, le civisme, quant à lui, exprime la condition du citoyen conscient de ses obligations.
Ceci étant, que pouvons-nous dire du civisme en Côte d’Ivoire?
Des voies publiques jonchées d’ordures aux caniveaux bouchés dégageant des odeurs nauséabondes en passant par l’insécurité sur les routes créée par le mauvais comportement de certains conducteurs, la violence en milieu scolaire et le manque généralisé de respect pour les aînés, c’est autant de raisons qui nous permettent de nous demander le pays n’est pas en train de perdre de manière irréversible quelques-unes de ses valeurs les plus chères et virer dans un état d’incivisme permanent.
Certes, depuis quelque temps, les autorités ont pris à bras-le-corps le problème de l’incivisme à l’école et de celui sur les routes, mais il reste celui de l’insalubrité. Car si le civisme demeure une «forme d’attachement du citoyen pour sa patrie, sa nation, sa cité, bref la société dans laquelle il vit…», il va sans dire que le cadre de vie et l’hygiène de son milieu incombe d’abord au citoyen qui y vit.
Pourtant, en Côte d’Ivoire, lorsqu’on évoque l’assainissement de son milieu, on pense automatiquement aux autorités municipales. Or, ce ne sont pas ces autorités qui sont confrontées, au quotidien, aux risques de maladies.
Alors, il est grand temps que chaque habitant joue effectivement son rôle de citoyen en prenant une part active à la salubrité de son environnement.
Pour parvenir à cet état de fait, il est évident que ce ne sera pas du jour au lendemain. C’est là qu’interviennent justement les campagnes de sensibilisation constantes et les rappels réguliers à la loi.
Toutefois, l’éducation étant essentielle pour l’intériorisation et la transmission des normes collectives, l’enseignement de l’éducation civique à l’école vient à point nommé pour «susciter l’adhésion aux valeurs» chez les enfants et les jeunes ainsi que du bien-fondé du respect du bien commun.
Oussou Kouamé Rémi, Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké et Doyen du Campus 2 de l’université internationale Clairefontaine- Expert en emploi et employabilité de l’étudiant
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