Chronique : Les Enjeux du Panafri-Putschisme

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Dans une récente publication intitulée « IL N’Y A PAS DE REVOLUTION PAR PROCURATION », l’auteur, NubiaKemet & Maat Revolution, pose un regard critique sur le panafri-putschisme. Cette approche mérite d’être analysée plus en détail pour comprendre les nuances et les enjeux de ce débat complexe.

1. Vision Simplifiée :

L’article propose une vision simplifiée en caractérisant les néo-panafricanistes comme « panafri-peureux » et « panafri-paresseux ». Toutefois, cette simplification peut occulter la diversité des motivations et des perspectives au sein de ce mouvement.

2. Complexité du Contexte :

Les situations politiques en Afrique sont souvent complexes, impliquant des dynamiques de pouvoir et des intérêts impérialistes difficiles à démêler. Reconnaître cette complexité est crucial pour une analyse plus approfondie.

3. Rôle des Panafricanistes :

Les néo-panafricanistes ont des rôles variés, et tous ne soutiennent pas nécessairement les putschs. Comprendre les diverses positions et motivations au sein de ce mouvement est essentiel pour une évaluation équilibrée.

4. Nuances Manquantes :

L’affirmation « il n’existe pas de révolution par procuration » pourrait bénéficier de nuances. Certains soutiennent les putschs en raison de la conviction que des changements radicaux sont nécessaires pour briser des régimes corrompus.

5. Question de la Légitimité :

L’article soulève des préoccupations légitimes sur la légitimité des putschistes et leurs intentions futures. Toutefois, il pourrait également aborder les raisons pour lesquelles certaines populations voient en eux des agents potentiels de changement.

6. Dialogue Constructif :

Plutôt que de discréditer l’ensemble du mouvement panafricain, une approche constructive pourrait impliquer un dialogue ouvert. Comprendre et respecter les différentes perspectives au sein de cette communauté contribuerait à une discussion plus enrichissante.

En Conclusion :

La question du panafri-putschisme est complexe et mérite un examen approfondi. Reconnaître la diversité des opinions et engager un dialogue constructif sont des éléments clés pour comprendre les choix politiques en Afrique et envisager des perspectives futures.

ElloMarie, conscience africaine, analyste politique et contributeur à akondanews
(voir l’article en dessous )

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**IL N’Y A PAS DE REVOLUTION PAR PROCURATION**

Les illusions du panafri-putschisme et l’urgence de vraies révolutions en Afrique.
par NubiaKemet & Maat Revolution

1. Les panafricanistes d’aujourd’hui («néo-panafricanistes») sont les seul/es révolutionnaires au monde qui adoubent, aiment, célèbrent et idolâtrent des criminels corrompus en uniforme qui ont opprimé, torturé, violé et massacré les révolutionnaires et les populations pendant plus de 60 ans pour imposer et maintenir au pouvoir les élites civiles néocoloniales et consolider les intérêts de leurs maîtres impérialistes et racistes occidentaux. Le comble, c’est qu’après avoir orchestré leur révolution de palais et pris le pouvoir, la bourgeoisie militaire a fui le front de la lutte contre les jihadistes pour se cacher dans les capitales et les palais de leurs anciens employeurs. Ensuite, elle a mis en place des forteresses sécuritaires et de véritables bunkers pour se protéger ainsi que leurs familles, pendant que les populations civiles sont abandonnées à la fureur barbare des jihadistes.

2. L’argument que les néo-panafricons avancent et répètent pour justifier leur syndrome putschiste, c’est de prétexter que les peuples approuveraient les coups d’État et soutiendraient les militaires putschistes. Mais *si c’est vrai que les masses populaires applaudissent les coups d’État, cela veut dire qu’elles auraient aussi applaudi de vraies révolutions*, n’est-ce pas? Et *si c’est vrai que les peupIes soutiennent les putschistes, ils auraient aussi soutenu de vrais révolutionnaires*.
La question est donc: pourquoi les panafricanistes ne font-ils/elles pas alors de vraies révolutions? La réponse: c’est parce qu’ils/elles sont trop désorganisé/es, trop indiscipliné/es, trop paresseux/ses, trop peureux/ses et trop lâches pour organiser et faire une révolution. Ainsi, les putschistes leur permettent de faire une sorte de révolution par procuration. (Il n’y a qu’en Afrique et dans la Diaspora Noire qu’on croit en ce genre de fumisteries).

3. En se rangeant derrière les criminels en uniforme qui renversent les régimes qu’ils ont servi avec zèle pendant des décennies, les panafri-peureux/ses peuvent continuer de se faire passer pour des s/héros sans avoir à payer le prix du véritable s/héroïsme révolutionnaire*.
En effet, la vraie révolution aurait consisté à affronter et vaincre les régimes néocoloniaux et corrompus au pouvoir, ensemble avec ces militaires et policiers criminels qui les protègent ainsi que leurs marionnettistes et maîtres impérialistes occidentaux. *Il n’y a pas de raccourci vers la révolution*. Mais c’est trop de travail et trop de risques pour les néo-panafricanistes. Il leur faut donc utiliser le faux argument du soutien des peuples aux putschistes pour justifier leur soutien à et leur alliance avec ces réactionnaires en uniforme de la brutalité et du crime.

4. Mais comme si cette escroquerie intellectuelle et cet opportunisme politique ne suffisaient pas, on a même vu et entendu de plus en plus ces néo-panafricanistes prétendre que ce serait eux qui auraient installé les militaires au pouvoir. Le fait qu’il y’a tant de gens qui croient aux conneries de ces faussaires intellectuels et panafri-opportunistes sans scrupules montre à quel point la conscience révolutionnaire s’est détériorée en Afrique ces dernières années.
Devant de telles récupérations cyniques, il importe de rétablir la vérité historique, et la vérité est qu’aucun des coups d’État qui se sont produits ces dernières années en Afrique n’ont été inspirés et fomentés par les néo-panafricanistes! Ce sont toujours les élites militaires qui en ont pris elles-mêmes l’initiative quand les élites civiles réduisaient leurs avantages et privilèges ou menaçaient de le faire (exemples de la Guinée et Niger) ou quand elles se montraient incapables d’assurer leur sécurité et leurs privilèges face à l’avancée des jihadistes et de régler les contradictions avec les maîtres impérialistes en leur faveur (Mali et Burkina Faso). En fait, dans le seul pays où les néo-panafricanistes ont essayé de jouer les apprentis-putschistes, cela a été un échec total au cours duquel des centaines de jeunes et d’enfants ont été poussé/es à l’abattoir et sacrifié/es inutilement. En effet, les néo-panafricons leur avaient fait croire que s’ils manifestaient, les militaires allaient se ranger de leur côté et renverser le régime. Mais quand les forces du désordre favorables au régime ont tiré sur les manifestant/es, tuant des centaines d’entre elles/eux, les militaires pro-putsch n’ont rien fait pour les défendre.

5.Il faut donc rappeler aux vrai/es révolutionnaires africain/es un certain nombre de vérités historiques et de sagesses ancestrales afin qu’ils/elles ne se laissent pas tromper et distraire par l’agitation opportuniste des néo-panafricons et les manipulations cyniques de leurs nouveaux maîtres putschistes.
La première c’est qu’ *il n’existe pas de révolution par procuration. Ou on la fait soi-même, ou on la ferme et on va se terrer dans son trou*.

6. La deuxième, c’est que *dans le système néocolonial, les coups d’État ne te rapprochent pas de révolution, au contraire ils t’en éloignent*.
En effet, les putschs ne sont rien d’autre que les symptômes et l’aboutissement de conflits internes qui opposent l’élite néocoloniale civile à l’élite néocoloniale militaire au sein de la même classe dirigeante corrompue, parasitaire et réactionnaire qui sert l’impérialisme en Afrique. Si la soldatesque putschiste utilise la rhétorique anti-impérialiste, c’est juste par opportunisme et cynisme. Avec l’aide des pseudo-révolutionnaires panafricons, les militaires utilisent l’anti-impérialisme et le panafricanisme pour tromper et manipuler le peuple et pour s’en assurer le soutien. Ensuite, ils vont utiliser ce peuple comme chair à canon pour gagner la rivalité de classe contre l’élite civile, dissuader les impérialistes d’intervenir en soutien à cette dernière et retarder au maximum le moment prévisible de leur chute devant les jihadistes.
Mais *quand les militaires putschistes auront neutralisé leurs rivaux civils, non seulement ils ne rendront jamais le pouvoir aux masses populaires, pire encore, ils vont profiter de la confusion politique qui règne actuellement et tout faire pour éliminer les vrai/es révolutionnaires*. Cela concerne aussi bien ceux/celles qui auraient été assez naïfs/ves ou imprudent/es pour les soutenir (comme le prouve le cas de la tentative d’élimination du leader panafricain et de gauche malien par la junte putschiste au Mali) ou ceux/celles qui ne se seraient pas laissé/es manipuler par eux (comme la Famille Sankara et les vrais sankaristes au Burkina Faso). Et quand ils auront réussi cela, ils se réconcilieront avec une nouvelle bourgeoise civile, avec les jihadistes (qu’ils ne peuvent pas défaire militairement car ils sont trop nuls pour cela) et les impérialistes (qu’ils continuent d’aduler et de vouloir servir malgré leurs discours anti-impérialistes hypocrites et démagogiques).

7. Enfin, comme on l’a vu au Soudan, quand notre brave peuple a clairement fait comprendre à ces militaires qu’il n’acceptait plus leurs manipulations cyniques et n’était plus disposé à les laisser confisquer le pouvoir et détruire leurs espoirs de changement, ces criminels en uniforme ont laissé tomber leur masque et ont recommencé à torturer, violer et massacrer nos Sœurs, Frères, Parents et Enfants comme ils en avaient l’habitude depuis des décennies. Et quand l’exacerbation de leurs contradictions internes les a conduits à la situation où la seule manière pour eux d’éviter la destruction du pays était de rendre le pouvoir au peuple, qu’ont-ils fait? Ils ont préféré détruire le pays plutôt que de perdre le pouvoir. *Il n’y’a que les pseudo-révolutionnaires panafricons qui sont contents que des ennemis organiques du peuple exercent le pouvoir à leur place*.

8. Que doivent alors faire des vrai/es révolutionnaires dans les situations de coups d’État? Sans entrer dans tous les détails de la tactique révolutionnaire dans le contexte de la faillite de l’État néocolonial, voici quelques conseils pour les vrai/es révolutionnaires :

8.1. D’abord, les révolutionnaires intelligent/es comprennent que *tout ce qui affaiblit l’État néocolonial et aggrave ses crises doit être exploité et amplifié pour accélérer sa destruction*.

8.2. Dans le cas des coups d’État, cela signifie qu’au lieu de soutenir les criminels néocoloniaux en uniforme contre les autres criminels néocoloniaux en civil, les révolutionnaires intelligent/es doivent au pire se tenir à l’écart de leurs conflits internes, au mieux les exacerber et les aggraver pour précipiter la rupture totale entre les deux factions de cette classe parasitaire et criminelle et les pousser si possible à s’entre-déchirer et à s’entretuer de façon irrémédiable.

8.3. Une fois qu’une des factions sort victorieuse de leurs luttes intestines, les révolutionnaires doivent profiter du fait qu’elle sera affaiblie pour pouvoir la détruire complètement et impitoyablement. Ensuite, elles/ils doivent saisir le pouvoir pour parachever la révolution et non pas commettre l’idiotie de le laisser ou le donner à des rambos tropicaux sans foi ni loi. .

8.4. Mais, bien évidemment, pour réussir à faire cela, il ne faut compter que sur vos propres forces, être intelligent/es bien organisé/es, méthodiques, discipliné/es, professionnel/es et bosseur/ses et avoir une foi inébranlable en votre propre capacité à vaincre les ennemis extérieurs du peuple africain et leurs marionnettes locales.

*Le panafri-putschisme est la maladie infantile des panafri-peureux et des panafri-paresseux.*

Que les Ancêtresses et les Ancêtres préservent l’Afrique des criminels en uniforme et de leurs griots panafri-putschistes et qu’elles/ils continuent d’inspirer et bénir les vrai/es révolutionnaires et les guider vers la victoire finale!
Ashe!

©️ NubiaKemet & Maat Revolution
29 Août 2023

 

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