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La Chine domine l’approvisionnement mondial en terres rares. Cette domination est source d’inquiétudes pour les pays consommateurs en Europe et aux Etats-Unis qui craignent que Pékin exploite son contrôle sur les exportations. L’Afrique offre toutefois une alternative.
C’est une nouvelle source d’inquiétude pour les dirigeants européens et américains à propos de l’approvisionnement en terres rares, ce groupe de 17 métaux utilisés aussi bien dans l’aviation militaire que dans les éoliennes et véhicules électriques. Alors que la Chine représente entre 80 et 90 % de l’approvisionnement mondial, plusieurs médias internationaux, dont le Wall Street Journal, ont rapporté ce week-end que Pékin s’apprête à créer un nouveau mastodonte du secteur.
Formé de plusieurs entreprises publiques, dont China Minmetals Corp, Aluminum Corp. of China et Ganzhou Rare Earth Group, actives dans l’exploitation des terres rares, ce géant minier devrait voir le jour ce mois et sera basé dans la province de Jiangxi, riche en ressources minérales. « Il y a certaines discussions sur la fusion et le plan commence à prendre forme », a indiqué dimanche, sous couvert d’anonymat, un responsable d’une entreprise publique de terres rares cité par Global Times.
Pour l’Occident, c’est un motif d’inquiétude, car cette société publique va accroitre le contrôle du gouvernement sur les exportations et Pékin pourrait utiliser cela comme un moyen de pression dans le cadre de ses différends avec Washington ou Bruxelles. En 2010, par exemple, la Chine a suspendu les exportations de terres rares vers le Japon après l’arrestation par Tokyo du capitaine d’un chalutier chinois.
Conscients de leur dépendance à l’égard de l’empire du Milieu, l’Oncle Sam et ses alliés européens cherchent depuis quelques années à diversifier leur approvisionnement en terres rares. En février dernier, par exemple, le Pentagone a conclu un accord avec l’australien Lynas Rare Earths pour construire une usine de traitement de terres rares légères au Texas. En Europe, c’est l’organisation European Raw Materials Alliance qui est au cœur des efforts des 27, grâce notamment au recyclage et à l’ouverture de nouvelles mines.
Opportunités pour l’Afrique
Si la Chine domine le secteur, d’autres régions du monde hébergent aussi des ressources de terres rares et l’Afrique ne fait pas exception. Le Burundi est actuellement le seul producteur du continent, mais la Tanzanie, l’Afrique du Sud, le Malawi, l’Ouganda et bien d’autres pays se positionnent déjà pour exploiter leurs ressources. Avec l’intensification de la pression chinoise et des efforts occidentaux, les sociétés actives dans le secteur en Afrique bénéficient ainsi davantage de l’attention des investisseurs.
Cependant, les Etats africains doivent veiller à instaurer des normes environnementales qui protègent les communautés autour des mines de terres rares. L’extraction et surtout le traitement du minerai sont en effet très polluants, ce qui fait partie des raisons qui justifient la concentration de la production en Chine.
Emiliano Tossou
avec agence ecofin
Akondanews.net