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Le Syndicat National des Débits de boissons et Bars du Cameroun (SYNDEBARCAM) annonce augmenter le prix de la bière dès le 1er juin 2022. une décision que rejette le ministre en charge du commerce pour non respect de procédure.
Réunis au sein du Syndicat national des débits de boissons et bars du Cameroun ( syndebarcam), les principaux tenanciers de bars et de débits de boissons ont récemment adressé une correspondance au ministre du commerce. Une annonce principale dans leur manifeste; celle de la hausse dès le 1er juin 2022, des prix des bières et autres boissons hygiéniques dans les bars, snack-bars et les cabarets. Dans le nouveau barème de prix proposé au ministre du commerce, la bière coûterait 800frs (soit une augmentation de 150frs) dans les bars, 1500frs dans les snacks et à 2000frs dans les cabarets.
À en croire le Syndebarcam, l’augmentation réclamée est vitale. Hervé Nana, le président de cette association indique qu’elle pourrait les aider à faire face à une conjoncture particulièrement difficile et imputée aux fournisseurs qu’il accuse d’entretenir la pénurie qui elle même servirait de prétexte à certains d’entre eux, pour procéder à une augmentation de 1000frs sur le prix unitaire du casier de bière.
Cette spéculation couplée au coût additionnel de transport des casiers «du fait de la décision des distributeurs de ne plus livrer à destination», ne leur permet plus de faire face aux différentes charges d’exploitation, explique le président du Syndebarcam. Ce qui explique l’augmentation sollicitée. En face, le ministère du commerce dont l’une des missions est de lutter contre la vie chère, s’oppose à une telle initiative et n’a pas attendu longtemps pour trancher.
Dans un communiqué rendu public le même jour, Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du commerce, s’inscrit en faux contre toute augmentation du prix de la bière. Le membre du gouvernement fait savoir qu’en matière d’homologation préalable des prix, «la procédure qui obéit à des règles très précises, réserve le soin de la saisine de l’administration en charge des prix soit au producteur, soit à l’importateur selon le cas, à charge, par la suite à la commission centrale des prix d’examiner la demande d’homologation et de soumettre son avis motivé à la sanction du ministre en charge des prix». Concrètement, le ministre dénonce la procédure employée par le Syndicat et juge irrecevable, sa demande d’augmenter le prix de la bière.
Trois ans après l’augmentation de 50f sur chaque bouteille de bière de 65 centilitres concédée aux sociétés brassicoles par le gouvernement, la filière fait de nouveau planer le spectre d’une hausse des prix de cette boisson. Cette fois ce ne sont plus les sociétés brassicoles qui tiennent le flambeau. Même s’il faut reconnaître qu’il y’ a quelques mois, ces dernières entretenaient une tendance similaire évoquant la forte pression fiscale, la flambée des cours de matières premières et du fret pour justifier leurs prétentions. Aujourd’hui, ce sont les principaux clients, les tenanciers de bars et de débits de boissons qui menacent de passer à l’action dès le premier jour du mois de juin.
Une annonce qui intervient en plein contexte d’inflation des prix de la quasi totalité des produits sur le marché Camerounais rendant ainsi difficile le cours de la vie. Malgré toutes les menaces d’augmentation du prix de la bière, la boisson demeure prisée par les populations Camerounaises qui parviennent toujours à rester fidèles au « précieux liquide ».
D’après le cabinet LV Next Century, les camerounais auraient consommé près de 600 millions d’hectolitres de bière en 2020, ce qui fait du pays, le premier d’Afrique francophone sub-saharienne en matière de consommation de bière. Précisons que le Cameroun compte trois entreprises brassicoles que sont : Guinness Cameroun, Société anonyme des brasseries du Cameroun (SABC) et Union camerounaise des brasseries (UCB).
YVES MODESTE NGUE
Akondanews.net