Cameroun : Avenir des enseignants,le gouvernement souffle le chaud et froid

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Alors que se baladait récemment sur les réseaux sociaux une correspondance conjointe Ministère de l’Enseignement Supérieur/ Ministère de la Fonction Publique et de la Reforme Administrative, datée du 19 Mai, le patron de l’Enseignement Supérieur apporte des éclaircis.  Dans  une note rendue publique ce 23 mai, le professeur Jacques Fame Ndongo s’offusque et explique ce qu’il qualifie de proposition et non de décision.

Le sujet faisait la une des journaux depuis quelques jours et constituait le menu des échanges au sein de l’opinion et dans les groupes whatsapp. À l’origine, une récente correspondance conjointe cosignée par deux membres du gouvernement, le ministre de l’Enseignement Supérieur ( MINESUP), le Professeur Jacques Fame Ndongo et son homologue Joseph le ministre de la Fonction Publique et de la Reforme Administrative ( MINFOPRA).

Dans cette correspondance adressée au Secrétaire Général des Services du Premier Ministre, les membres du gouvernement dressaient une liste de mesures arrêtées lors d’une séance de travail relative à l’organisation des concours d’entrée dans les Écoles Normales Supérieures (ENS) et les Écoles Normales Supérieures de l’Enseignement Techniques (ENSET); ceci, dans le cadre de la mise en œuvre des directives présidentielles relatives à la situation des enseignants.

En rappel, les enseignants du secondaire ont entamé il y’a plus de deux mois, un mouvement d’humeur baptisé «on a trop supporté» (OTS) pour revendiquer de meilleures conditions de travail et la prise en compte du statut de l’enseignant au Cameroun. Dans cette correspondance, il est demandé au premier ministre de permettre le toilettage des textes organisant les (ENS) et (ENSET) et de séparer dès l’année 2023, les fonctions de formation  de celles d’intégration à la fonction publique. Plus précisément,  il s’agit d’une invite à suspendre l’intégration directe des enseignants à la fonction publique camerounaise et à les soumettre à un concours d’intégration dès 2023 en tenant compte des besoins de l’Etat. C’est cette disposition de la correspondance qui fait problème obligeant l’un des signataires, le ministre de l’Enseignement Supérieur à faire une sortie pour expliquer le document querellé.

Correspondance conjointe cosignée par deux membres du gouvernement, le ministre de l’Enseignement Supérieur ( MINESUP), le Professeur Jacques Fame Ndongo et son homologue Joseph le ministre de la Fonction Publique et de la Reforme Administrative ( MINFOPRA).

Mise au point du Minsup

Dans l’ensemble, le Professeur Jacques Fame Ndongo rappelle que la dite correspondance, bien au delà d’une décision est une proposition dont la validation ou non est du seul ressort du premier ministre. «Il s’agit d’une proposition conjointe de deux membres du gouvernement soumise à la Haute Sanction de leur supérieur hiérarchique. Aucune décision n’est encore prise. Seule la hiérarchie est habilitée à prendre une telle mesure. Ses directives seront appliquées illico presto par les deux ministres qui restent, chacun, dans son domaine de compétence (formation rigoureuse et cohérente d’une part, intégration administrative d’autre part).» peut-on lire dans sa note.

Pour le chancelier des ordres académiques, les lauréats de ces grandes écoles ne «sont pas jetés dans la fosse aux lions» comme le fait croire une certaine opinion.  «Les concours directs d’intégration à la fonction publique ne sont pas semblables à une fosse aux lions. L’équité, la rationalité et les contraintes de l’Etat sont prises en compte.» précise le ministre qui rassure par ailleurs que « L’Etat tient aux lauréats des ENS et ENSET comme à la prunelle de ses yeux. Il prend toutes dispositions pour que leur avenir ne soit guère déliquescent.»

En attendant de savoir véritablement de quoi il en sera, nombreux sont ceux qui estiment que le gouvernement est entrain de préparer l’opinion et notamment les aspirants au corps enseignant sur cette éventualité qui ne tarderait plus à entrer en vigueur. Précisons que le corps des enseignants du secondaire au Cameroun attire de nombreux étudiants en ce qu’il permet une intégration directe dans la fonction publique. S’il faut admettre cet effort des pouvoirs publics à maintenir une entrée sans contrainte des enseignants dans la fonction publique, il faut tout de même reconnaître que le mouvement «OTS» a secoué le gouvernement qui certainement, ne manquera pas d’en tirer des leçons.

Yves Modeste Ngue

Akondanews.net

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