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Gitega, le 08/03/2022.Le Rwanda a rouvert, lundi 7 mars, toutes ses frontières terrestres. Elles avaient été fermées officiellement avec l’apparition des premiers cas de Covid-19 dans le pays. C’était il y a deux ans, en mars 2020. A l’exception de deux de ses voisins dont les frontières ont été fermées en raison de crises politico-sécuritaires. Il s’agit du Burundi, fin 2015 et de l’Ouganda, en 2018.
Ainsi, lundi, toutes les frontières ont rouvert aux simples citoyens, tant que du côté de l’Ouganda, de la Tanzanie que de la RDC. Officiellement, en raison des progrès réalisés dans la lutte contre le coronavirus. Partout cette décision de réouverture a été fêtée, selon les médias de ces différents pays, avec, seule exception, du côté du Burundi qui semblait s’être barricadé. A preuve, cette joie s’est manifestée par l’installation de nouveaux ordinateurs, nettoyage des bureaux et leurs alentours.
Côté rwandais, les services concernés s’étaient préparés à la réouverture des frontières avec le Burundi, au poste-frontière de Kanyaru-Haut, selon des témoins sur place.
Les agents rwandais ont même laissé passer des habitants du coin, impatients de revoir leurs parents et amis, de l’autre côté de la frontière. Ils se sont avancés, côté burundais où la barrière était baissée. Impossible donc pour eux d’aller plus loin.
Albert Shingiro, chef de la diplomatie burundaise, a donné des explications, lundi, sur les ondes de la Radio nationale: << La république sœur du Rwanda a pris la décision d’ouvrir ses frontières. C’est une décision souveraine que nous apprécions, que tout le monde apprécie. Mais pour le cas du Burundi, cette décision n’est pas encore prise. Nous sommes en train de normaliser les relations avec le Rwanda. Nous y travaillons encore. Le jour où ce processus de normalisation prendra fin, nous vous mettrons au courant. >>
Il ne reste qu’un seul point de blocage aujourd’hui, selon Gitega : la question des présumés auteurs de la tentative de coup d’Etat de 2015 au Burundi, au plus fort de la contestation du mandat du président Pierre Nkurunziza, décédé le 8 juin 2020 à Karuzi. Gitega exige, comme préalable, que ceux parmi eux, vivant en exil au Rwanda, lui soient livrés, alors que Kigali s’y est jusqu’ici refusé, en rappelant qu’ils jouissent d’une protection internationale en tant que réfugiés.
Une rencontre s’est tenue sur le sujet, entre les ministres de la Justice des deux pays. C’était le vendredi 4 mars, à Kigali. Mais elle n’a pas permis de s’entendre sur cette question. Il faut dire que le statut de ces réfugiés demeure à ce jour un véritable point d’achoppement. Depuis plus d’une année, il crispe le processus de normalisation entre le Burundi et le Rwanda.
Raphael LUMOO
Akondanews.net