Burkina Faso : Nouvelle Interdiction d’Émission de Canal+ pour « Contradiction avec les Valeurs Nationales »

Lecteur Audio
Getting your Trinity Audio player ready...

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso a une nouvelle fois frappé un programme diffusé par Canal+, en interdisant la téléréalité « Qui veut épouser mon fils ». Le programme a été jugé « contraire aux bonnes mœurs », « aux valeurs fondamentales » et « à la culture nationale ». Cette décision, prise le 28 mars 2025, fait suite à un constat que le programme véhicule une image dévalorisante de la femme, portant ainsi atteinte à sa dignité, selon un communiqué du CSC.

L’interdiction de « Qui veut épouser mon fils » s’inscrit dans une série de mesures prises par l’organe de régulation des médias du pays pour protéger ce qu’il considère comme les valeurs culturelles et sociétales du Burkina Faso. Le CSC a exprimé une grande préoccupation quant à la diffusion répétée de programmes étrangers qui ne correspondent pas à la vision de la société burkinabè. Dans ce contexte, il a mis en garde les distributeurs de services audiovisuels contre la propagation de contenus jugés inappropriés pour le public local.

Cette interdiction fait écho à celle déjà prononcée en octobre 2024 contre l’émission « The Bachelor », qui avait également été jugée incompatible avec les valeurs culturelles du pays. Le CSC a ainsi exprimé son mécontentement face à la diffusion de ces programmes sur les bouquets de Canal+ Burkina, incitant à la prudence les opérateurs de télévision.

Par ailleurs, l’instance de régulation des médias n’en est pas à sa première sanction. En juin 2024, le CSC avait suspendu la chaîne d’information TV5 Monde pour six mois après la diffusion d’une émission jugée « tendancieuse » et « frisant la désinformation », notamment en ce qui concerne la situation sécuritaire au Burkina Faso.

Les décisions du CSC illustrent la volonté des autorités burkinabè de maintenir une régulation stricte des contenus audiovisuels diffusés dans le pays. Ce cadre de régulation vise à protéger les valeurs culturelles locales et à éviter la diffusion de programmes qui, selon les autorités, peuvent nuire à l’image de la société burkinabè et à la dignité de ses citoyens, notamment des femmes.

Alors que le débat sur la liberté d’expression et la régulation des médias continue de susciter des réactions, cette nouvelle interdiction soulève des interrogations sur les limites de la censure en matière de divertissement audiovisuel dans un contexte de mondialisation des médias.

Serge Kpan, Correspondant à Abidjan

Akondanews.net

Laisser un commentaire

Traduire»