Lecteur Audio
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Gaza et l’Ukraine sont déjà assez graves, un conflit à Taïwan ne doit pas s’y ajouter. Les présidents américain et chinois doivent discuter de toute urgence des moyens de contenir cette possible troisième crise mondiale. Lors de la réunion entre Joe Biden et Xi Jinping à San Francisco, Taïwan doit être en tête de l’ordre du jour, commente Matthias Koch.
La télévision d’État russe attend avec impatience un conflit pour Taïwan. Olga Skabejewa, porte-parole fidèle du président russe Vladimir Poutine, a commenté la crise de Gaza avec excitation : « C’est la grande décomposition, ce sont précisément les processus dont parle notre président. » En se frottant les mains, elle a ajouté sur la chaîne « Russie 1 » : « Il ne manque plus que Taïwan. Taïwan sera en feu, puis le monde changera pour toujours. »
Sur un point, la va-t-en-guerre payée par le Kremlin a même raison : un conflit pour Taïwan changerait effectivement le monde – et le plongerait dans une crise encore plus profonde que les guerres déjà en cours en Ukraine et au Moyen-Orient.
Pour éviter cela, le président américain Joe Biden se réunit avec le président chinois Xi Jinping à San Francisco. Biden sait : son gouvernement a déjà échoué historiquement deux fois. Il n’a pas pu dissuader Poutine d’attaquer l’Ukraine. Et, comme Israël, il a été pris au dépourvu par la terreur du Hamas. Une troisième ligne de front ne doit pas émerger.
La Chine se réarme déjà comme jamais. De nouveaux navires, avions, hélicoptères et missiles sortent régulièrement des usines. Près du détroit de Taïwan, Xi fait construire des abris et constituer des stocks de denrées alimentaires. Personne ne sait cependant si Xi considère déjà le moment venu pour une action violente ou s’il souhaite prendre son temps.
À l’Ouest, certains espèrent que Xi perdra son poste pour des raisons de santé ou d’âge avant de passer à l’acte. Mais ce genre de vœu pieux est dangereux. Récemment, tout semble plutôt inversé. Xi semble vouloir atteindre Taïwan, selon sa propre logique, avant que son temps au sommet du pouvoir ne se termine. On n’a pas besoin d’être pessimiste pour reconnaître l’année 2024 comme une période dangereuse. Les élections auront lieu à Taïwan en janvier et aux États-Unis en novembre. Les deux campagnes électorales pourraient entraîner des débats que Pékin pourrait considérer comme des provocations.
Heureusement, les États-Unis et la Chine continuent de partager de vastes domaines d’intérêts communs. Un commerce florissant est bénéfique des deux côtés, tout comme un système financier intact. Et la protection du climat n’aurait aucune chance sans la Chine. Si tout se passe bien, on pourrait même signaler quelques progrès dans ces domaines à San Francisco.
Matthias Koch
traduction, la rédaction
Akondanews.net