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Ce dimanche 11 avril, les Béninois sont appelés aux urnes pour élire le prochain Président de la République. Dans un environnement marqué par la violence, le Président Patrice TALON candidat à ces élections est en roue libre pour un second mandat.
Depuis l’avènement de la démocratie en 1990, le Bénin considéré, comme un pionnier de la démocratie en afrique de l’ouest, connaît pour la première fois, une crise politique surtout électorale marquée par des violences, des arrestations, des destructions de biens publics et des morts dans le camp de l’opposition.
Si la candidature de Patrice TALON suscite la colère d’une frange de la population qui estime que le Président sortant élu en 2016, n’a pas respecté sa parole de faire un seul mandat, l’autre frange en majorité, par la voix des leaders de l’opposition accuse le Président Patrice TALON d’avoir opérer des réformes politiques et institutionnelles aux fins de se maintenir au pouvoir dans des conditions non démocratiques.
Ce 11 avril donc, ce sont 5 millions de Béninois qui sont appelés à élire le prochain Président dans un scrutin très fermé qui à première vue ouvre le boulevard de la présidence à Patrice TALON qui affronte Alassane SOUMANOU et Corentin KOHOUE, accusés de « faire-valoir »au pouvoir.
Dans l’attente des résultats de ce scrutin, rappelons que le scrutin a enregistré une faible participation des populations sur l’ensemble du pays.
Dans la commune de Savè, dans le centre-nord du pays, fief de l’ancien président Boni YAYI où les violences préélectorales ont fait deux morts, les bureaux de vote et les urnes sont restés vides toute la journée, et certaines ont été brûlées par des inconnus.
Depuis Cotonou où il a pris part au vote, Patrice TALON, concernant les protestations émaillées de violences inouïes déclare qu’ « Il faut éduquer les uns et les autres pour que les frustrations ne donnent pas forcément lieu à des violences » Aussi, en élaguant les dérives policières qui ont fait plusieurs blessés et des morts, le président TALON affirme t-il que « des jeunes, des enfants, des chasseurs ont été manipulés pour attaquer la République et les forces de l’ordre ont su répondre avec beaucoup de compétence et d’expertise »
Si ces propos tiennent à présenter l’opposition Béninoise comme instigatrice des troubles électoraux qui ont cours dans ce pays, force est d’admettre que pour l’opposition le régime TALON déconstruit les fondamentaux de la démocratie et des libertés d’expression qui ont pendant plusieurs années portés le Bénin au rang des pays stables, démocratiques et paisibles d’afrique.
Ces dernières années les adversaires politiques du régime, du moins les plus significatifs ont été écartés les uns après les autres et ce, pour divers motifs.
Aussi, les violences électorales de ces dernières semaines, remettent-elle en cause la bonne posture du Bénin dans le classement des bons élèves en matière de pays respectueux des droits humains et des principes démocratiques.
Le boycott de l’opposition significative à ces élections, est-il la voie idéale à faire barrage à Patrice TALON qui est en roue libre pour un second mandat ?
Raoul SEKONGO