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Le lundi 19 août 2024, l’ancien secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Augustin Kabuya, a marqué sa première sortie médiatique depuis qu’il a quitté ses fonctions au sein du parti présidentiel de la République Démocratique du Congo (RDC). Lors de son intervention, tenue devant des milliers de militants au siège de l’UDPS, Kabuya n’a pas caché sa déception face au bilan du parti qu’il a dirigé pendant quatre ans, et qui gouverne le pays depuis l’accession de Félix Tshisekedi à la présidence.
Une déception face aux attentes non réalisées
Au pouvoir depuis janvier 2019, l’UDPS avait suscité de grandes attentes parmi la population congolaise, notamment en promettant des réformes économiques et sociales capables de transformer le quotidien des citoyens. Cependant, la réalité semble avoir contredit ces espoirs. « La population, qui attendait un changement positif, s’enfonce de plus en plus dans le désespoir, car les dirigeants privilégient leurs intérêts privés au détriment du bien-être collectif », a déclaré Augustin Kabuya, soulignant ainsi la fracture entre les promesses électorales et les réalisations concrètes.
Cette déclaration est particulièrement retentissante venant de Kabuya, un homme qui a été au cœur de l’appareil du parti pendant des années. Son constat amer résonne comme un désaveu pour un gouvernement qui peine à répondre aux attentes d’une population en quête de mieux-être. Pour beaucoup, cela confirme une frustration croissante envers l’UDPS et le président Tshisekedi, dont le premier mandat est désormais perçu par certains comme un échec.
Une crise interne au sein de l’UDPS
La sortie médiatique de Kabuya intervient dans un contexte de crise interne au sein de l’UDPS, où des tensions latentes semblent progressivement éclater au grand jour. La déception de Kabuya n’est pas isolée, elle reflète un malaise plus profond qui agite les rangs du parti présidentiel. Des dissensions internes qui, si elles ne sont pas rapidement résolues, pourraient compromettre davantage la cohésion et l’efficacité de l’UDPS à quelques mois des prochaines élections générales.
Réactions de l’opposition : un discours qui conforte les critiques
Les propos de Kabuya n’ont pas laissé indifférente l’opposition congolaise, qui s’est empressée de les capitaliser pour renforcer ses critiques envers le régime de Félix Tshisekedi. Claudel Lubaya, une figure emblématique de l’opposition, a réagi avec véhémence sur les réseaux sociaux. « Les aveux du Secrétaire général de l’UDPS viennent clore le débat sur le bilan du premier mandat, dont il n’y a rien à consolider, sauf supercherie et tromperie », a-t-il tweeté, voyant dans les paroles de Kabuya une validation de ses propres critiques.
Cette prise de position pourrait renforcer la crédibilité des critiques adressées à l’UDPS, notamment sur son incapacité à honorer les promesses faites au peuple congolais. Pour Lubaya, il s’agit d’un moment de vérité qui doit amener les soutiens du président Tshisekedi à réévaluer leur défense du bilan gouvernemental.
Quel avenir pour l’UDPS et Augustin Kabuya ?
La déclaration de Kabuya soulève de nombreuses questions sur l’avenir de l’UDPS et sur le rôle que l’ancien secrétaire général pourrait jouer dans le paysage politique congolais. Sera-t-il un acteur du changement au sein de son parti, ou choisira-t-il de prendre ses distances avec une formation politique qu’il semble désormais désavouer ?
Alors que la RDC se prépare à de nouvelles échéances électorales, l’attitude de figures influentes comme Kabuya pourrait bien déterminer l’issue des prochaines batailles politiques. Le constat est amer, mais il est aussi une opportunité pour l’UDPS de se réinventer, à condition que le parti prenne la mesure des critiques formulées et opère les changements nécessaires pour regagner la confiance d’un peuple désabusé.
Raphael Mirurumo, correspondant à Kinshasa
Akondanews.net