Les putschistes regroupés autour de la magistrate berlinoise Birgit Malsack-Winkemann et du prince Heinrich XIII. Reuß (71) fiché comme dangereux avaient planifié un changement violent du système et même formé un gouvernement.
Et c’est très tôt le matin du mercredi 07 décembre que l’office fédérale de la police criminelle (BKA) et les unités spéciales dénommées (GSG9 et SEK) ont entamé leur perquisition contre le réseau terroriste d’extrême droite communément appelé «Reichbürger».
En effet c’est sous le nom du pseudonyme Soko „Schatten“ qu’à peu près 3000 enquêteurs ont perquisitionné 137 objets appartenant à 52 personnes incriminées. Et 25 personnes relevant du réseau terroriste ont été arrêtées.
Selon le quotidien berlinois B.Z.- au sein de ce réseau terroriste d’extrême droite regroupé autour du prince Heinrich XIII. Reuß (71) déjà fiché et de la magistrate berlinoise Birgit Malsack-Winkelmann se trouvait aussi d’autres personnes telles que: Maximilian E., Michael F., Paul G., Norbert G., Markus H., Frank H., Matthias H., Ruth L., Andreas M., Thomas M., Harald P., René R., Melanie R., Ralf S., Wolfram S., Thomas T., Marco v. H., Rüdiger v. P., Ex-conseiller municipal du parti d’extrême droite (AFD) Christian W. et Peter W.
L’Allemagne a donc déjoué un coup d’État qui voulait porter un prince au pouvoir.
Ces vingt-cinq personnes sont soupçonnées de vouloir fondre sur la chambre des députés allemands pour renverser les institutions démocratiques.
Toujours selon les informations relayées par les médias allemands, le cerveau de ce groupuscule complotiste sulfureux est composé d’un principe qui est un ancien soldat d’élite, une ressortissante russe et une ex-députée d’extrême droite .
Et ils étaient vraiment prêts à renverser les institutions démocratiques allemandes, dont les plans ont été déjoués ce mercredi 7 décembre.
Il faut rappeler surtout que cette cellule nourrie à l’idéologie des “Reichsbürger” (Citoyens du Reich, ndlr), une mouvance extrémiste qui a pris de l’ampleur avec les restrictions sanitaires, pendant la période COVID, s’était construite avec une organisation quasi gouvernementale, en vue d’un coup d’État.
Et le procureur antiterroriste Peter Frank, au cours d’un point presse à Karlsruhe, a dit ceci: “Elle s’était dotée d’un conseil avec des personnes déjà désignées pour certains portefeuilles ministériels (…) et d’un bras militaire avec une nouvelle armée allemande”.
Il dira plus tard à la chaîne de télévision nationale allemande ARD que les préparatifs du groupe étaient “à un stade avancé”, bien qu’aucune date n’ait été fixée. “Nous sommes sûrs qu’ils seraient passés à l’action”, a-t-il ajouté.
Ceci dit, si l’Allemagne était comme la Guinée, dont l’Etat est défaillant avec des institutions de la République obsolètes, ce groupuscule à l’image de la junte militaire guinéenne de Mamady Doumbouya soutenue par le système criminel françafrique allait venir à bout de l’ordre étatique existant en Allemagne.
Un projet ne pouvant être réalisé “que par l’utilisation de moyens militaires et de la violence contre les représentants de l’État”.
Mais vu l’existence d’une démocratie institutionnalisée qui a apporté au fil des années une solidité à l’État allemand, le coup d’État a pu être déjoué.
Et comme le disait Obama«L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’ institutions fortes ».
C’est ce qui vient de sauver la démocratie allemande.
En Allemagne, la violence d’extrême-droite première menace à l’ordre public
Les autorités allemandes ont classé ces dernières années la violence d’extrême droite au premier rang des menaces à l’ordre public, avant le risque djihadiste. Au printemps, elles avaient démantelé un autre groupuscule d’extrême droite, soupçonné d’avoir projeté des attentats et l’enlèvement du ministre de la Santé, à l’origine des mesures de restriction anti-Covid.
Sur les quelque 20 000 militants estimés de la mouvance des «Reichsbürger » en Allemagne, une frange s’est radicalisée, intégrant notamment des négationnistes et envisageant le recours à l’action violente.
Les attaques attribuées à l’extrême droite s’intensifient depuis 2015 dans le pays.
En Allemagne, 23.604 attaques ont été attribuées à l’extrême droite en 2020, un record depuis le début du recensement en 2001. Incitation à la haine raciale, agression, salut nazis, meurtre, le bilan n’a jamais été aussi préoccupant… Ces dernières années, deux événements ont particulièrement marqué les esprits des allemands. En 2019, Dr Walter Lübcke, un défenseur convaincu de la politique d’accueil des migrants d’Angela Merkel, est assassiné par un néonazi, provoquant l’indignation générale. Un an plus tard, à Hanau, le meurtre de 9 jeunes dans un bar à chicha par un terroriste racialiste, laisse une nouvelle fois les allemands sous le choc.
Mais si cette résurgence de l’extrême droite est particulièrement inquiétante en Allemagne, l’Europe tout entière est concernée. Et c’est pourquoi d’ailleurs dès 2019, l’ONU a tiré la sonnette d’alarme : « Les États membres sont préoccupés par la menace croissante et de plus en plus transnationale du terrorisme d’extrême droite. »
Non seulement, ces groupes terroristes grossissent, mais ils établissent des connexions leur permettant de coordonner leurs actions.
Maintenant, face à la montée des violences en Allemagne, après le déjouement de ce coup d’État, le gouvernement fédéral allemand en l’occurrence la ministre de l’intérieur fédéral allemand Nancy Faeser qui avait déjà présenté son plan contre la violence d’extrême droite va fournir beaucoup plus d’efforts pour mettre hors d’état de nuire ces réseaux terroristes d’extrême droite.
Aïssatou Chérif Baldé (titre de la redaction)
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