Afrique : La réforme culturelle comme recette de développement

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Au moment où le continent cherche à se relever économiquement, l’exemple de la Chine qui autrefois pays pauvre, peut inspirer les dirigeants. Ceci passe par une réforme culturelle qui touchera tous les aspects de la vie comme le fait l’empire du milieu, aujourd’hui deuxième puissance économique mondiale.

Un retour en arrière et aux origines. Voilà ce qui marque la nouvelle ère du président Xi- Jingping qui appelle les chinois à un resserrage de vis idéologique en prélude au congrès du parti communiste Chinois prévu en 2022. Tenez, la pensée du président est désormais étudiée dès l’école primaire et non plus seulement au niveau universitaire comme par le passé.

Ceci, dans la logique de fabriquer les chinois de demain ; ceux-là qui incarneront les valeurs de la République populaire. Il convient de relever que cette réforme touche en premier l’économie au moment où la Chine tutoie le premier rang mondial de l’économie.

La formule semble complexe surtout que le communisme continue de régner dans l’empire du milieu. Mais les résultats aussi sont perceptibles. En quelques décennies, la Chine est passée de pays pauvre du Sud en une puissance industrielle et deuxième économie du monde après les Etats-Unis d’Amérique. Le pays siège avec droit de véto au conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

C’est dire comment  les réformes engagées dans ce pays ont pu se traduire par les faits. Aujourd’hui la Chine fait partie de ces puissances présentes en Afrique pour accompagner son processus de développement. D’ailleurs de nombreux africains préfèrent la coopération Chine-Afrique que celle des autres pays occidentaux en ce sens que, Pékin essaye d’équilibrer les relations avec ses partenaires africains.

Une formule que l’Afrique peut capitaliser pour parvenir à sa croissance économique et pourquoi pas, influencer le rapport de force.

Une réforme culturelle structurée pour développer l’Afrique

C’est généralement dans des plateaux de radio et de télévision ou lors des campagnes électorales qu’on s’aperçoit que les africains en grand nombre sont conscients du potentiel que regorge le continent pour son essor. Mais jamais ces paroles de débats sur la place publique ne se sont traduites en actes par nos dirigeants et multiples politiciens.

Pourquoi ce fossé ? C’est quoi le véritable problème ? L’Afrique a tourné le dos à sa culture.  Aucun réel effort n’est perceptible dans la logique d’une renaissance de l’essence africaine depuis les épopées de la colonisation où le continent a été dépouillé de ce qui faisait sa force ( sa culture) pour se tourner vers l’église occidentale (la bible) qui considère pour obstacle et péché, l’ensemble de l’organisation sociétale basée sur les rites et traditions.

Plus grave encore, l’arrivée de la démocratie avec l’avènement du multipartisme est venue éteindre la lueur d’espoir qui pouvait renaitre. A partir de ce moment, les africains ont tous eu le gout de diriger un parti politique et d’aspirer au pouvoir peu importe ce que cela pourra coûter et merci les batailles de toutes natures qui, finalement n’ont pour objectif que de distraire les africains et les maintenir dans le statut quo de la pauvreté.

Même lorsque des idées naissent et émergent, la méthodologie de travail et les supports utilisés constituent un frein. Si non comment comprendre que l’Afrique qui veut se développer continue de dépendre essentiellement des aides extérieures au point de mendier en mondovision pour les obtenir auprès des partenaires ?

Comment expliquer qu’une institution comme l’Union Africaine dépende essentiellement des financements de l’Union européenne ? Où est donc l’Afrique dans ce jeu ?

Autant de questions qui trouvent pourtant des réponses autour de nous. D’abord le continent s’est détourné de l’essentiel : sa culture. L’Afrique ne pourra pas se développer en apprenant aux siens l’histoire des autres alors que sa propre histoire est ignorée par ses fils et filles. Seul un changement de paradigme pourrait conduire le continent vers une véritable croissance économique.

Même sans passer par le communisme comme la Chine a su le faire, l’Afrique peut revenir à l’organisation sociétale d’avant les indépendances qui était dominée par les royaumes établis et respectés par tous.

Mieux, choisir un modèle de gouvernance qui sied à ses réalités propres. Mais pour y parvenir, il faudrait retourner aux valeurs traditionnelles africaines. Comme un adage dit « On est rien sans sa culture », les africains doivent connaître leur culture, la valoriser et la promouvoir à travers une réforme culturelle structurée, préalable d’un développement du continent. En récupérant l’éducation et la formation de ses enfants et en accordant une place importante à la mémoire collective et à la protection des gardiens de la culture et de la tradition, l’Afrique effectuera un bond inattendu vers son essor économique.

Cet unique secret de développement ne demande qu’une réelle volonté politique et une organisation structurelle des Etats africains.

Yves Modeste NGUE

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