Afrique du Sud: Quel avenir politique pour Cyrille Ramaphosa?

Lecteur Audio
Getting your Trinity Audio player ready...

Une rumeur de cette nature se répand dans les rues de Johannesburg et le sujet divise l’opinion nationale. Alors que le parlement Sud africain doit se prononcer sur la question lors de sa session du 06 décembre 2022, l’ANC a eu tout le weekend pour préparer son mémoire tandis que la session spéciale du Comité Exécutif National prévue vendredi a été renvoyée à plus tard.

C’est un nouveau scandale qui ébranle le milieu politique Sud africain notamment le sommet de l’Etat. C’est aussi une semaine décisive qui s’ ouvre au sujet de l’ avenir politique du président Cyrille Ramaphosa. Comme son prédécesseur Jacob Zuma, il court le risque de destitution. Le résultat d’enquête d’une commission indépendante initiée par le parlement pour corruption, est à l’origine de la situation qui secoue le pays. L’enquête révèle que la somme de plus de 365 millions de francs de cash annoncée avoir été volée au président depuis le mois de février 2020, a été cachée dans un canapé dans sa ferme privée au Nord de Pretoria. Un résultat qui expose ainsi le président à une situation dans laquelle il serait impliqué dans un conflit d’intérêt entre ses affaires privées et ses responsabilités officielles.

Concrètement, il est reproché au président Cyrille Ramaphosa d’avoir violé son serment d’office, enfreint les lois anti-corruption, violé la constitution et abusé de son pouvoir. Son parti, l’ *African National Congress* (ANC) s’est saisi du dossier. Une session spéciale de son Comité Exécutif National (NEC) convoquée le 2 décembre a finalement été renvoyée à plus tard au bout de 45 minutes de discussions. Le parti avait ce weekend pour préparer son mémoire de réponse avant la session parlementaire du mardi 6 décembre.

Le parlement sud Africain lors du rejet de la destitution de Jacob Zuma

Le président rejette en bloc les accusations contre lui et précise que l’argent volé provenait de la vente des buffles de sa ferme. L’affaire divise l’opinion publique notamment le parti ANC au pouvoir et majoritaire au parlement. Il y a d’une part, les partisans de l’ex président déchu Jacob Zuma et de l’autre, les soutiens de l’actuel président mis en cause, Cyrille Ramaphosa.

Dans la perspective de sa destitution, il revient au parlement de décider.

Si le président est reconnu coupable pour faute grave par le parlement, les deux tiers de parlementaires peuvent alors lancer une procédure de mise en accusation contre le chef de l’Etat. Une option qui aboutirait à sa destitution. Mais si l’ANC majoritaire au parlement fait encore confiance à son président, la procédure de destitution n’aura aucune chance d’aboutir. Au cas contraire et dans la pratique, Cyrille Ramaphosa devrait quitter d’abord son poste de président de l’ African National Congress (ANC) avant de démissionner de son poste de président de la République.

A son arrivé au pouvoir, Cyrille Ramaphosa avait prévu tordre le cou à la corruption décriée dans le pays sous le règne de son prédécesseur Jacob Zuma.

Yves Modeste Ngue ( correspondant)

Akondanews.net

1/5 - (1 vote)

Laisser un commentaire

Traduire»