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Kinshasa, le 11.07.2023
Le procureur général près de la Cour constitutionnelle a délivré un mandat de comparution contre l’ancien Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, dans le cadre de l’affaire Bukangalonzo. Le leader du LGD est appelé à comparaître le mercredi 12 juillet 2023 à 11 heures.
Nourrissant des ambitions présidentielles, M. Augustin Matata dénonce les manœuvres politiques visant à l’écarter de la course à la présidentielle. Le président du Sénat et le procureur général près de la Cour constitutionnelle restent déterminés.
« Il est condamnable d’utiliser des pratiques non conformes au droit, telles que la tricherie et la ruse, pour éliminer politiquement un candidat présidentiel de l’opposition au profit du candidat au pouvoir qu’ils soutiennent fermement », a-t-il déclaré.
En tant que sénateur, Augustin Matata Mponyo devrait bénéficier de la protection du président du Sénat, Bahati Lukwebo, mais ce dernier l’accuse après avoir collaboré, « comme toujours », avec le même procureur général. Cela fait suite à l’échec cuisant dans l’affaire des biens zaïrianisés, afin de relancer, dans une « illégalité totale », l’affaire Bukangalonzo. Le Sénat s’était prononcé définitivement contre cette affaire il y a deux ans par un vote en séance plénière : « aucune poursuite ne peut être autorisée sur ce dossier », rappelle-t-il.
De nombreuses questions se posent : « Comment un procureur général peut-il persécuter un seul individu pendant plus de deux ans sans qu’aucune preuve de détournement de fonds ne soit établie ? Comment ce même procureur général peut-il s’abstenir, pendant ce temps, de poursuivre judiciairement des personnes pour lesquelles des faits avérés de détournement de fonds ont été publiquement établis, et dont certaines ne bénéficient même pas d’immunités ? Enfin, comment le procureur général peut-il s’allier avec le président du Sénat contre un justiciable, en violant flagramment le principe fondamental de séparation des pouvoirs entre différentes institutions ? »
Cette interpellation intervient après les critiques du Président Félix Tshisekedi sur la qualité du travail accompli par les acteurs de la justice congolaise, y compris la Cour constitutionnelle, récemment mise en place par lui-même. Il les accuse de corruption, sans tenir compte de l’affaire des « 100 jours », des dossiers Vidiye Tshimanga, etc., où les personnes arrêtées ont été relâchées sans être jugées, bien qu’elles soient des collaborateurs du président, ce qui aurait pu servir de bons exemples.
Raphaël Lumoo ( correspondance,Kinshasa)
Akondanews.net