Aboisso / Journée nationale de la Paix: Un marathon pour célébrer la cohésion nationale

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Ce samedi 15 novembre 2025, à Aboisso, dans le sud-est de la Côte d’Ivoire, le sport est devenu le langage universel de la paix. Dès l’aube, des centaines de participants vêtus de blanc ont pris le départ du « Marathon de la Paix », une initiative citoyenne qui célèbre, depuis cinq ans, la Journée nationale de la paix. Entre fitness, discours et remises de prix, l’événement a rassemblé élus, forces de sécurité et société civile autour d’un message fort : la paix est un combat de chaque jour, et elle commence par le respect de l’autre.

Sous un ciel encore pâle, ils étaient plusieurs centaines, samedi matin, à s’élancer du carrefour Anader pour un marathon pas comme les autres. Destination : la place Elleingand Etché, cœur symbolique de la célébration de la Journée nationale de la paix à Aboisso. Vêtus de blanc, comme un symbole d’unité, les coureurs, jeunes, moins jeunes, hommes et femmes ont donné le ton d’une matinée placée sous le signe du vivre-ensemble et de la résilience.

Cette 5ᵉ édition du « Marathon de la Paix » n’aurait pu avoir lieu sans le travail conjoint de « La Force du Nous », de l’Union de la Jeunesse Communale d’Aboisso et du Fonds de Solidarité Eboakro-Sanwi. Une collaboration qui, année après année, transforme une date officielle en une fête populaire, mêlant effort physique et réflexion collective.

« La paix n’a pas de camp »

Après l’effort, place aux allocutions. Monsieur Franck Dole, responsable de la coordination de l’événement, a ouvert les discours en rappelant l’origine de cette journée : « Il y a 29 ans, 19 jours après ma naissance, feu le président Henri Konan Bédié signait un décret faisant de ce jour la Journée nationale de la Paix ». Un héritage que des citoyens engagés, comme le défunt Franck Sylvain Etchoé, ont su incarner et transmettre.

« La Côte d’Ivoire est une et indivisible » : c’est le thème retenu cette année. Un choix fort, dans un contexte régional et international marqué par les tensions. « La paix n’a pas de camp », a insisté M. Dole. « Elle n’est pas un idéal privé, ni un simple slogan politique. » Il a souligné les deux objectifs du marathon : le bien-être sanitaire par le sport, et le bien-être moral par la sensibilisation. « L’homme est un être foncièrement violent, sa canalisation passe par la sensibilisation : voir l’autre comme soi-même. »

Prix Franck Sylvain Etchoé pour la Paix : le choix du cœur

Chaque année depuis 2024, le comité décerne le « Prix Franck Sylvain Etchoé pour la Paix ». Après Djémouss l’an dernier, c’est le Dr Clotilde Youhoua Dindji qui a été distinguée en 2025. « Madame Dindji est un véritable modèle de cohésion et d’entente », a salué M. Dole, évoquant ses actions discrètes en faveur des plus défavorisés. « C’est une femme sans problème, une personne vraie dans un monde de patelin. » Représentée par son fils, la lauréate a symbolisé cet engagement quotidien, loin des projecteurs, qui fait la force du tissu social ivoirien.

Le maire : « La paix est un combat de tous les jours »

Prenant la parole à son tour, le maire d’Aboisso, M. Alfred N’goran Jérémie, a salué l’initiative et rendu hommage aux organisateurs, aux forces de l’ordre et à toutes les personnalités présentes, dont le représentant du préfet de région et M. Bamba Kanvaly, secrétaire départemental d’Aboisso Est. « Vous savez, il y a des symboles dans la vie », a-t-il déclaré, appuyant le choix du Dr Dindji, qu’il connaît depuis plus de quarante ans. « Si on peut se permettre, on dit que c’est une sainte femme. »

Face aux conflits qui ensanglantent d’autres régions du monde, le maire a rappelé la « force d’inspiration » de la Côte d’Ivoire. « La paix, nous en avons besoin, mais sachez, mesdames et messieurs, que la paix est un combat de tous les jours que nous devons mener d’abord contre nous-mêmes et avec les autres. […] Ayez votre propre culture de la paix. »

Une clôture en rythme et en couleurs

La cérémonie s’est achevée dans une ambiance festive, avec un « Gbaba party » offert par le président de la Jeunesse Communale d’Aboisso, M. Ehouman Désiré. Une manière joyeuse de sceller cette matinée, où sport, culture et engagement citoyen ont parlé d’une seule voix.

À Aboisso, le 15 novembre n’est plus seulement une date sur le calendrier. C’est un rendez-vous que la jeunesse et les autorités se sont approprié pour rappeler, comme le disait Franck Sylvain Etchoé, que « sans la paix, malin n’est rien ».

Abossia de Ferké

Akondanews.net

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