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Dans toutes les constitutions des pays africains, il est toujours mentionné que « Chaque parlementaire est le représentant de la Nation entière ».
Peut-on aussi affirmer que les parlementaires sont au service de la nation, et donc du « Peuple dit souverain »?
Commençons par mettre en parallèle des commissions d’enquêtes parlementaires.
- Commission d’Enquêtes Parlementaires :
Comparaison est raison.
Premier cas: Les 13 et 14 juillet 2021 derniers, eurent lieu à Liège (BELGIQUE), des inondations dont on dénombra 13 780 personnes sinistrées et deux décès. À la suite de ces drames, indépendamment de l’instruction judiciaire, les partis politiques de la majorité au pouvoir (MR, PS et ECOLO) se sont accordés, le 25 août 2021 dernier pour la mise sur pied d’une commission d’enquêtes parlementaires belges. Et depuis le vendredi 9 septembre 2021, les auditions ont commencé. Il s’agit de faire la lumière sur ce qui s’est passé, c’est-à-dire «comprendre comment une telle catastrophe a pu avoir lieu. »
Deuxième cas: Avec la pandémie du Covid-19, les parlementaires français ont constitué une commission d’enquêtes sur la gestion par les pouvoirs publics de cette pandémie. Après six mois, ils ont, le 2 décembre 2020, adopté un rapport dans lequel ils ont pointé du doigt les manquements du gouvernement MACRON.
Troisième cas: Le 30 janvier 2020, une commission d’enquête parlementaire (CEP) est votée par l’assemblée nationale Mauritanienne pour analyser la gouvernance des dix ans de présidence de l’ex-président Mohamed Ould Abdelaziz (2009-2019). Cette CEP est mise sur pied pendant le mandat du président Mohamed Ould Ghazouani, investi le 1er août 2019. Rappelons qu’il fut le dauphin de l’ancien président. Dans le nouveau gouvernement du président Mohamed Ould Ghazouani, six des anciens ministres de Mohamed Ould Abdelaziz y figurent. Ils ne sont pas inquiétés par le rapport accablant de la CEP.
Le quatrième cas est celui du ministre Thierno Alassane SALL. Le 2 mai 2017, il démissionna (même si le pouvoir parle de licenciement) du gouvernement de Macky Sall.
En effet, ministre sénégalais de l’Énergie et du Développement des énergies renouvelables entre 2014 et 2017, M. Thierno Alassane SALL fut en désaccord avec le gouvernement dans le cadre des négociations portant sur le contrat d’exploration du pétrole et du gaz avec le géant français, Total. Thierno Alassane Sall, avait reproché au Président de la République du Sénégal, Macky Sall de privilégier les intérêts de la France au détriment du Sénégal.
Mais surprise, aucune commission d’enquêtes parlementaires au Sénégal pour faire la lumière sur cette affaire.
- Du Franc CFA à l’ECO, les Peuples ignorés.
Le 21 décembre 2019, le Président français M. Emmanuel MACRON et le Chef de l’état ivoirien Alassane OUATTARA, décidèrent de remplacer le franc CFA par l’ECO, avec l’accord des autres gouvernements de l’union monétaire ouest-africaine (UMOA). Vu que c’était un accord de gouvernement, les parlements africains et français devraient se prononcer. C’est ainsi que l’assemblée nationale française adopta le projet, portant le N°2986, le 22 mai 2020.
Ensuite, le Sénat français approuva également l’accord, en date du 20 janvier 2021, et portant N°289. Bien évidemment, après que les parlementaires et sénateurs français eurent écouté puis discuté les exposés des motifs. Ils furent convaincus que cet accord n’a fait que changer de forme comme l’indique le document N°2986, page 3/7 qui stipule « Le positionnement de la France évolue pour devenir celui d’un strict garant financier de la zone. Les paramètres fondamentaux de la coopération ne sont toutefois pas modifiés (…) ».
Cela est renforcé par le document N°289 du Sénat français. Le tableau comparatif de la page 6 l’indique clairement.
Par ailleurs, les parlementaires français ont été convaincus que cet accord n’impactera pas les citoyens français. Lisons encore le document N°2986, à la page 5/7 « En France, cet accord n’emporte pas de conséquences sociales.»
Le gouvernement de Côte d’Ivoire, dirigé par M. Alassane OUATTARA a-t-il donné les mêmes garanties concernant le citoyen ivoirien aux parlementaires ? Nous répondons NON. Car comment comprendre que, c’est le 27 juillet 2021 dernier, au moment où toutes les caméras sont braquées sur la rencontre, au Palais présidentiel, entre l’ex-président Laurent GBAGBO et le Chef de l’état Alassane OUATTARA que le parlement ivoirien, au pas de course et en catimini, a adopté le projet de loi sur l’avènement de l’ECO ? Projet qui lie et hypothèque l’avenir de plusieurs générations IVOIRIENNES.
Qu’en est-il des autres parlementaires africains ? D’autant plus que dans les constitutions des pays de L’UMOA, il est stipulé ceci « La loi fixe les règles concernant (…) le régime d’émission de la monnaie. » Ce sont les articles 98 (Bénin), 104 (Burkina Faso), 70 (Mali), 98 (Niger), 56 (Sénégal) et 84 (Togo).
Comme nous venons de le voir, les parlementaires africains n’agissent pas de manière préventive pour les citoyens de leurs pays mais préfèrent accompagner le régime en place. N’est-ce pas avec la complicité des parlementaires que Alpha CONDÉ, Faure GNASSIGBÉ, Alassane OUATTARA, Denis Sassou Nguesso, hier Joseph KABILA, ont violé les constitutions de leur pays respectifs ?
Ils sont aussi responsables que ces dirigeants qui briguent plusieurs mandats anticonstitutionnels. Nous espérons que ceux du Sénégal, du Bénin, du Burkina Faso, de la RDC, etc. se rangeront auprès de leurs Peuples pour les constitutions ne soient pas violées.
D’ailleurs, pourquoi ne pas proposer que les parlementaires soient élus pour un mandat de trois (3) ans, une seule fois renouvelable ?
« L’Histoire est le tribunal des peuples »
Tapé GROUBERA.