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Le peuple sénoufo est un peuple Voltaïque, de langue Gour. Ils sont également présents au Mali, et au Burkina Faso, et sont l’un des groupes les plus importants de la Côte d’Ivoire en représentant 9,7% de sa population. Le groupe est lui-même subdivisés en 9 peuples : les Pongalas, les Niarafolos, les Tchébara, les Tagouanas, les Nanfarans, les Fodonons, les Gbatos, les Kafibélés et les Miniankas.
En Sénoufo, le peuple se nomme aussi les Siénas, soit « ceux qui travaillent aux champs ». Les Sénoufos sont avant tout des cultivateurs, faisant pousser le mil, le riz, le maïs, l’igname, le manioc et le thé. Ce savoir leur viendrait des Mandébélés, un peuple nomade, chasseur, et cultivateur lorsqu’il s’installait pour longtemps.
La légende ajoute que, le peuple Sénoufo devenant puissant grâce au nouveau savoir ajouté à celui de la chasse, les Mandébélés prirent peur et quittèrent les lieux par la forêt. Ils sont devenus dès lors les esprits de la forêt, représentés aujourd’hui par les statuettes aux pieds retournés.
Aujourd’hui, les Sénoufos restent agriculteur, le gibier se faisant de plus en plus rare. Leur territoire est riche, avec un climat favorable aux cultures de mil, maïs, haricot, fonio, pois de terre, patate douce, igname, arachide, sésame, tabac, coton, et riz… On y trouve aussi de larges vergers de manguiers, orangers, papayers, citronniers et bananiers.
Les Sénoufos se sont répartis au Nord de la Côte d’Ivoire entre le Xe et le XVe siècle. Avec les Mandés et les Krous, il est l’un des peuples les plus anciens du pays. Leur origine géographique serait l’Est du Mali et la frontière du Burkina avec le Mali. Ils sont traditionnellement organisés en villages, gouvernés par un conseil des anciens, et entouré d’une forêt sacrée où chacun est initié dès l’enfance, dans le rituel du Poro. Encore pratiqué de nos jours, le rituel est long, et se déroule en trois étapes de 7 ans chacune : le Kouord, le Tcholo et le Kaffono.
La ville de Korhogo est largement peuplée de Sénoufos, on y trouve les célèbres masques polychromes, les statuettes, les poteries et les toiles peintes. Les notes du balafon, accompagnent par-ci par-là quelques démonstrations de danse sacrée.
Les origines, partis du delta interne du Niger , autour de la ville de Mopti (Mali) , à la recherche de bonnes terres, les Sénoufos arrivèrent au Ier millénaire dans la région où ils résident actuellement, c’est a dire au Nord de la Côte d’Ivoire.
Korhogo, protégée des incursions guerrières par le Bandama Blanc, devient la capitale et le siège de la plus importante chefferie sénoufo.
À la fin du siècle dernier quand le grand conquérant mandingue Samory menaçait le pays sénoufo, le chef de Korhogo déclara :
« Nous ne sommes pas des guerriers, mais des cultivateurs ».
Le pays sénoufo
Actuellement, le pays sénoufo est réparti entre trois états : la Côte-d’Ivoire, le Mali et le Burkina Faso.
Le groupe sénoufo comprend environ 1 500 000 personnes réparties en plus d’une trentaine de sous-groupes. Chaque sous-groupe à ses propres caractéristiques mais ils existent plusieurs traits culturels qui font l’unité des Sénoufos : la langue, les patronymes, l’organisation sociale et religieuse.
La langue
Le nom « sénoufo » est un terme mandingue du Haut-Niger qui désigne les Séné ou Siéna, nom qu’ils se donnent eux même (ceux qui parlent séné).
Dans tout le pays, la langue d’origine est le séné (langue et culture non mandingue). Les Sénoufos ou Senoufos, Senufo en anglais, étant ceux qui parlent le Sene. Les différences entre les sous-groupes se manifestent dans des nuances de prononciation ; l’accent, le ton, la contraction de certains mots etc.
Les patronymes
Les patronymes typiques sénoufos sont au nombre de cinq, correspondant aux cinq lignages d’origine.
Nom sénoufo>Animal fétiche>Nom mandingue
SORO : la panthère=KOULIBALI
TUO : le phacochère=DAGNIORHO ou TOURE
SEKONGO : écureuil de terre=KAMARA
YEO : l’antilope rouge à raies et taches blanches=OUATARA
SILUE : le singe noir=KOUNDE
Aussi ces noms représentent les mêmes interdits alimentaires, les mêmes tabous.
Dieu et les génies
Poro et Bois Sacré
Quand on parcourt le pays sénoufo en saison sèche, on peut voir, à proximité des villages, des taches vert sombre qui dominent la brousse jaunâtre ; ce sont les Bois Sacrés, restes de la forêt primordiale, lieux préservés, lieux réservés au Poro.
Le Poro est une société secrète, hiérarchisée en classe d’âge qui gère les connaissances traditionnelles.
Sous la conduite des anciens initiés, l’enseignement à « l’université sénoufo » est long et astreignant. Après trois cycles de sept ans, il accède lui aussi au statut d’initié.
Pendant toutes ces années, on apprend les lois secrètes des génies qui dominent les hommes
Mais initiation au Poro comprend également un enseignement plus matériel ; calendrier des travaux agricoles, techniques artisanales diverses, éducation sociale et culturel etc …
Le panthéon Sénoufo
Pour les Sénoufo, il y a l’origine de tout un Dieu fondateur unique, Koulo Tyolo.
Les sénoufo jusque là restent le peuple très ancré dans la culture et la tradition , c’est pourquoi ont retrouve Korhogo (capitale régionale du Nord ) en plein centre ville, une forêt sacrée dont le respect s’impose a tout le monde y compris les étrangers.
Sources : Farafina, Corsair le Mag
Akondanews.net